Le Fonds monétaire international demande à l'Espagne de réduire les salaires pour faire baisser le chômage qui atteint 27%. Il préconise de poursuivre la cure d'austérité mais à un rythme assoupli.
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De notre correspondant à Madrid
L'Espagne doit baisser les salaires et flexibiliser son marché du travail pour favoriser l'emploi. La principale conclusion du Fonds monétaire international (FMI), après sa mission à Madrid, Valence et Séville, est également la plus polémique, dans un pays ou le smic dépasse à peine les 750 euros mensuels. L'institution internationale appelle le gouvernement de Mariano Rajoy à préparer une deuxième réforme du marché du travail, après celle adoptée en février 2012, qui baissait déjà les coûts de l'embauche et du licenciement et avait suscité une grève générale.
«D'autres pays en crise ont opté pour un équilibre différent entre emploi et modération salariale. En Espagne, l'emploi s'est réduit, mais les salaires sont à peu près les mêmes qu'en 2007, a déclaré James Daniel, le chef de la mission du FMI en Espagne. Nous croyons qu'il peut y avoir plus d'ajustement sur les salaires et moins de destruction d'emplois.»
Retour de la croissance au deuxième trimestre
Dans ses conclusions écrites, le Fonds déplore le niveau «inacceptable» du chômage, qui dépasse 27% de la population active. «La croissance sera probablement positive au deuxième semestre 2013. Mais la question est de savoir si cette croissance sera suffisamment forte pour créer de l'emploi.»
Le FMI relève toutefois les efforts de Madrid pour lancer des réformes structurelles et réduire les déficits. Il encourage l'Espagne à poursuivre la politique d'austérité, mais à en réduire la cadence. «L'ajustement budgétaire effectué l'an dernier était nécessaire. L'Espagne avait un grand déficit et un problème de crédibilité. La confiance dont jouit le gouvernement aurait pu être remise en cause. Il faut continuer à un rythme graduel», a estimé Daniel. Une manière d'entériner le changement de cap de Madrid, qui avait déjà annoncé en avril dernier son intention d'allonger de deux ans sa cure de rigueur. Le gouvernement compte faire passer son déficit de 7% (10,6% si l'on inclut l'aide aux banques) fin 2012 à 6,3% fin 2013 - au lieu des 4,5% initialement promis à Bruxelles - pour retomber à 2,7% en 2016.
Le rapport est le fruit de deux visites en Espagne, la première en janvier et la seconde en juin. La délégation du FMI a rencontré des membres du gouvernement espagnol et de l'opposition, ainsi que des représentants des communautés autonomes et différents «acteurs économiques indépendants».
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