Le mandat représentatif des députés européens est de 5 ans. Une fois à Strasbourg, ils élisent le président, les vice-présidents, les questeurs, les présidents et les vice– présidents de commissions et de délégations. Ces mandats électifs du Parlement européen sont renouvelés une fois par mandature, soit, en ce qui concerne l’actuelle, cette semaine. Mais ça, outre les spécialistes, personne ne le sait…
Après deux ans et demi de bons et loyaux services, Jerzy Buzek quitte la présidence du Parlement européen cette semaine. L’ancien chef du gouvernement polonais, première personne en provenance des pays d’Europe centrale à occuper cette fonction, a trois successeurs potentiels : Martin Schulz, Diana Wallis et Nirj Deva.
Le premier fait figure de grand favori. Il préside le groupe socialiste au Parlement européen depuis 2004 et les parlementaires lui confieraient l’alternance à la suite des négociations de 2009 qui avaient vu Jerzy Buzek, membre du Parti populaire européen sans majorité pour imposer son candidat, prendre la tête de l’institution. Diana Wallis est, elle, eurodéputée libérale et Nirj Deva fait partie des Conservateurs et réformistes européens.
500 millions de citoyens qui ne connaîtront pas le président de l’institution censée les représenter.
Les choses sont maintenant écrites ici, tout comme elles le sont ou seront sur la plupart des médias traitant des questions européennes. En ce qui concerne les médias généralistes, c’est une tout autre question. Exemple sur le site d’information de la première chaîne de télé française, TF1 : la dernière info sur le Parlement européen date* de juin 2011…
Pourtant, quand il s’agit de parler de rigueur, de technocratie, de pression des marchés, les rédactions savent trouver le chemin des sommets européens à Bruxelles. Pour le reste, le citoyen n’a qu’à consulter l’information spécialisée s’il veut savoir qu’un nouveau président du Parlement européen va être élu. On ne va quand même pas tout lui fournir sur un plateau (télé).
La grande majorité de la population de l’Union européenne ignorera donc certainement que le probable prochain président du PE — c’est-à-dire, Martin Schulz — est en passe d’être élu grâce à un jeu de coulisses et non pas à la suite de débats au cœur de l’hémicycle strasbourgeois. Ce même jeu des partis justement dénoncé comme antidémocratique par les deux outsiders britanniques.
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