Chômage : une baisse en trompe‑l'œil
Une agence de Pôle Emploi, le 24 octobre 2013 à Montpellier. (Photo Pascal Guyot. AFP)
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Si les effectifs de la catégorie A (aucune activité) diminuent, ceux des catégories B et C (temps partiel) augmentent fortement.
Bonne nouvelle : le chômage a baissé au mois d'octobre. «Pour de faux», complèteront les esprits chagrins. Certes, le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité (catégorie A de Pôle Emploi) a bel et bien baissé de 0,6% en octobre, ce qui représente 20 500 chômeurs de moins. La dernière baisse en date avait été enregistrée au mois d'août, mais avait été polluée par un bug informatique : le mois d'octobre marque donc le premier retournement incontestable en catégorie A depuis le printemps 2011.
«Sur une moyenne de plusieurs mois, l'inversion de la courbe du chômage se dessine, se félicite le ministère du Travail par communiqué. -3 500 [chômeurs] par mois en moyenne sur les trois derniers mois après +5 500 au troisième trimestre, +18 270 au deuxième et 33 070 au premier». La tendance est encore plus nette chez les jeunes, catégorie où «l'inversion de la courbe» est réelle depuis plusieurs mois déjà : le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans diminue ainsi de 2,3%, sous l'effet du recours massifs aux contrats aidés - et notamment aux emplois d'avenir, qui seraient désormais 85 000 sur un objectif de 100 000 en fin d'année.
Problème : les effectifs des catégories B et C, qui regroupent les demandeurs d'emploi exerçant une activité à temps partiel, augmentent fortement - de 3,7% et 4% respectivement. Et l'ensemble ABC progresse ainsi de 0,8%, soit 40 000 personnes. Reste à savoir comment interpréter ce résultat. S'agit-il plutôt de «chômeurs à temps plein» ayant trouvé un travail à temps partiel ? De nouveaux entrants sur le marché du travail n'ayant trouvé qu'un emploi précaire ? D'anciens travailleurs à temps plein passé à temps partiel ? Le ministère du Travail se veut positif, y voyant «un signe de reprise d'activité, d'intérim et de CDD : l'enjeu des prochains mois sera de transformer ces activités réduites en emplois plus durables».
Selon Eric Heyer, économiste à l'OFCE, «il est difficile d'être formel à ce sujet, mais il semble bien qu'on ait plutôt affaire à des transferts de la catégorie A vers les catégories B et C, pour des contrats très courts, d'un jour ou d'une semaine». Du côté de Pôle Emploi, on évoque également l'impact des embauches temporaires pour les vendanges d'automne.
Ce résultat nuancé explique peut-être le ton prudent employé par François Hollande jeudi matin - si prudent qu'il a laissé croire à un abandon de l'objectif de baisse du chômage avant la fin de l'année, avant que celui-ci ne soit réaffirmé. Reste, pour enfoncer le clou, à enchaîner les bonnes performances en la matière au cours des prochains mois.
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