Suite au second tour des élections législatives, le RN apparait comme le premier parti de l'opposition et revendique la présidence de la commission des Finances à l'Assemblée nationale. De quoi s'agit-il ?
(...) Depuis 2009 et l'article 39 du règlement de l'Assemblée nationale, "ne peut être élu à la présidence de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire qu'un député appartenant à un groupe s'étant déclaré d'opposition".
Si le règlement ne précise pas à quel groupe d'opposition la présidence de ce poste doit revenir, le poste revient depuis 15 ans au premier parti d'opposition. Sous Nicolas Sarkozy, qui a eu l'idée de demander à sa majorité en 2007 de laisser la présidence de cette commission à un député de l’opposition, les deux présidents étaient les socialistes Didier Migaud (2007) et Jérôme Cahuzac (2010). Sous François Hollande, il s'agissait du membre de l'UMP Gilles Carrez et depuis 2017, c'est Éric Woerth, membre LR devenu depuis membre de la République en Marche (aujourd'hui Renaissance), qui occupe ce poste.
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Un véritable contre-pouvoir
Car si ce poste est tant convoité par l'opposition, c'est que son importance est grande, à tel point qu'il s'agit d'un contre-pouvoir en matière de budget. La commission des Finances contrôle en effet les comptes de l'État, elle peut en contester la sincérité et elle a accès à des informations financières confidentielles. Elle est également informée à l'avance des choix du gouvernement lorsqu'il met sur pied son budget annuel. Par ailleurs, cette commission peut lever le secret fiscal d'une entreprise ou d'un citoyen, auditionner le ministre de l'Économie, saisir l'Autorité de la concurrence ainsi que demander l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire.
Le député élu à ce poste clé aux nombreux pouvoirs peut donc facilement mettre des bâtons dans les roues du gouvernement. C'est d'ailleurs pourquoi il est très souvent bien traité par le gouvernement qui n'a aucun intérêt de se le mettre à dos. La raison est simple, le gouvernement actuel aura besoin de son appui pour faire passer les réformes sur le pouvoir d'achat, son projet de loi rectificatif du budget ou encore sur la réforme des retraites. Qui occupera donc ce puissant poste ? Réponse le 30 juin prochain...
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