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MOINS de BIENS PLUS de LIENS

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L'esprit est comme un parapluie = il ne sert que s'il est ouvert ....Faire face à la désinformation


Une partie du trésor de Kadhafi retrouvée à... Limoges

Publié par Brujitafr sur 8 Octobre 2020, 04:25am

Catégories : #ACTUALITES, #POLITIQUE

Selon nos informations, un couple a été interpellé à Limoges avec plusieurs dizaines de milliers d’euros en billets « moisis » provenant du pillage de 160 millions d’euros dans une banque à Benghazi en 2017. Ce pactole a financé les rebelles, mais a aussi été écoulé en Europe et en France.

Une partie du trésor de Kadhafi retrouvée à... Limoges
Une partie du trésor de Kadhafi retrouvée à... Limoges

L'argent était trop sale pour passer inaperçu. Un couple vivant à Limoges (Haute-Vienne) a été interpellé début octobre avec 20 000 euros de billets moisis et il avait déjà écoulé le double de ce montant en quelques mois. Les enquêteurs de la PJ et de l'office central pour la répression du faux monnayage travaillaient sur cette filière de blanchiment du trésor de l'ex- chef d'Etat libyen Mouammar Kadhafi depuis plus de dix mois.

Tout commence en 2017 en pleine guerre civile. L'armée nationale libyenne du commandant Khalifa Haftar tente de prendre la ville de Benghazi. Au passage, les rebelles mettent la main sur la banque et la pillent. À l'intérieur de la salle des coffres, ils découvrent 160 millions d'euros en espèce. Uniquement des grosses coupures de 100 et 200 euros. Ces euros ont été fabriqués en 2010 en Allemagne à la demande du « Guide de la Révolution » Mouammar Kadhafi, tué en 2011 plusieurs mois après la chute de Tripoli. « On ne saura jamais à quoi était destinée cette monnaie européenne », indique une source proche de l'enquête.

Leur utilisation par l'armée nationale libyenne est en revanche plus facile à retracer dans les mois suivants… enfin pour les 80 millions en bon état. « Ils ont servi à acheter des armes, du matériel. Cet argent a aussi été vite dilapidé ou placé dans d'autres banques en sécurité », souligne une autre source judiciaire.

« C'est un blanchiment organisé d'activité mafieuse »

Mais l'autre moitié des billets sont marqués. Noircis. Moisis. Ou au mieux, simplement collés les uns aux autres. Car les bombardements ont touché la banque. Et le système de sécurité a noyé le sous-sol et la salle des coffres durant de longs mois. 80 millions de billets ont ainsi été abîmés. Les rebelles essayent d'abord de les écouler. Impossible. « En plus d'être un peu effacés ou noircis, certains sont comme du parchemin, car pour les nettoyer ou les décoller, des produits abrasifs ont été utilisés », note la même source proche de l'enquête. « En plus ou moins bon état, la quasi-totalité de ces 80 millions sont finalement vendus entre 20 et 40 % de leur valeur faciale à la mafia turque », affirmera par la suite un rapport européen.

Et près de 10 mois plus tard, au milieu de l'été 2018, les premiers billets moisis commencent à réapparaître, d'abord en Allemagne, puis un peu partout en Europe. « Ils étaient écoulés en très petites quantités, mais par de très nombreuses personnes dans un laps de temps très court, reprend la source judiciaire. La plupart du temps par des ressortissants turcs. »

La banque centrale européenne s'interroge sur la provenance de cet argent moisi. Et rapidement, l'histoire du pillage de Benghazi est évoquée par les petites mains questionnées après un dépôt. « C'était souvent des personnes de bonne foi qui travaillaient au noir et étaient payées avec ces billets, reprend la source judiciaire. C'est un blanchiment organisé d'activité mafieuse. Cet argent a très vraisemblablement servi dans des transactions de produits stupéfiants. »

« La plus grosse saisie de ces billets libyens sur le sol européen »

D'autres malfrats flairent le bon filon et effectuent plusieurs voyages en Turquie pour acheter cet argent sale entre 50 et 75 % de sa valeur faciale, le prix variant en fonction de l'état des billets ou de la quantité réclamée. Une enquête de l'ONU est menée conjointement à celle de la banque européenne. Et courant 2019, cette série de billets est interdite. « Les banques avaient ordre de refuser cet argent, mais certains billets pouvaient encore passer malgré ce signalement, car tous les agents n'étaient pas forcément vigilants lors des petits dépôts », souligne la source proche de l'enquête.

Lors d'un contrôle de routine en Belgique en janvier 2020, un homme originaire de Limoges âgé de 39 ans est arrêté avec près de 15 000 euros en billets libyens abîmés. L'alerte est donnée. Les policiers découvrent que le cerveau est sa maîtresse de 42 ans. Gérante de société, elle travaille sur les marchés et peut donc justifier auprès de son banquier de présenter des coupures détériorées par des produits alimentaires. Elle a aussi mandaté son compagnon pour écouler des billets dans des pays moins regardants.

Déjà connue pour des escroqueries à travers plusieurs sociétés écran, la suspecte est interpellée début octobre. Chez elle, les enquêteurs retrouvent donc 20 000 euros. Et près de 40 000 euros avaient été écoulés rien qu'en 2020. « Et encore, elle a été stoppée dans ses allers retours en Turquie par le confinement, estime une source proche du dossier. Elle ramenait chaque fois entre 5 et 10 000 euros. C'est la plus grosse saisie de ces billets libyens sur le sol européen. » Et les seuls inquiétés pour blanchiment en bande organisée et recel de vol aggravé, même si personne au sein de la banque de Benghazi n'a jamais déposé plainte pour le pillage.8 millions de ce pactole moisi a été écoulé en Allemagne et près d'1 million en France.

En garde à vue, les deux mis en cause ont d'abord répondu qu'ils ne « pensaient pas être dans l'illégalité car ces billets sont vrais », avant de reconnaître les faits. Ils ont été relâchés vendredi et placés sous contrôle judiciaire. L'enquête va tenter désormais de remonter jusqu'à l'échelon supérieur en Turquie et peut-être mettre la main sur le reste du trésor de Kadhafi. En tout, l'ONU estime qu'entre 6 et 8 millions de ce pactole moisi a été écoulé en Allemagne et près d'1 million en France.

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