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MOINS de BIENS PLUS de LIENS

MOINS de BIENS PLUS de LIENS

L'esprit est comme un parapluie = il ne sert que s'il est ouvert ....Faire face à la désinformation


ERDOGAN CHEVAL DE TROIE DE L’OTAN EN SYRIE (PRESSE IRANIENNE)

Publié par Brujitafr sur 26 Mars 2018, 05:42am

Catégories : #ACTUALITES, #CONFLICTS DANS LE MONDE, #USA

ERDOGAN CHEVAL DE TROIE DE L’OTAN EN SYRIE (PRESSE IRANIENNE)
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 03 22/
 
« Ankara est un allié fiable de Washington au sein de l'OTAN et ses inquiétudes en ce qui concerne la sécurité de ses frontières-sud sont parfaitement fondées »
- Général George Vottel, commandant du CentCom US.
 
« En Syrie, la Turquie sert de cheval de Troie à l'OTAN. D’ailleurs, depuis la normalisation de ses liens avec la Russie, Ankara  n'a cessé de s'orienter en ce sens : à mesure qu'elle progresse, l'OTAN avance aussi »
- Agence ‘Fars’ (Iran, 22 mars 2018).
 
Nous débattons souvent de la position de la Turquie d’Erdogan, qui de
coups de poker (1) en jeu de bascule apparent entre Moscou et
Washington, fait avancer ses pions sur l’échiquier du nouveau « Grand
jeu syrien » (2). Mais l’analyse géopolitique rationnelle (pas celle
dictée par l’émotion) des projets eurasiste de Moscou et néo-ottoman
(pantouranien) d’Erdogan démontre que ceux-ci sont antagonistes (3).
Et les pions qu’Erdogan avance sont à chaque fois inscrits dans les
plans des USA et de l’OTAN (4).
 
« Syrie: le cheval de Troie de l'Otan ? », interroge ce jour ‘Fars’..
Une demi question puisque , l’agence d’Etat iranienne explique ensuite
« Comment l'Otan fait avancer ses pions en Syrie ». A cette question,
nous avons répondu dès le début du jeu de bascule d’Erdogan par un
oui, sans aucun doute sur la duplicité du « nouveau sultan ». Relire
nos analyses approfondies.
 
Derrière la duplicité turque, il y a en jeu toute la stratégie russe.
Et sa remise en question ne profite qu’à Washington et à l’OTAN. Que
reste-t-il du ‘Processus d’Astana’, de la conférence de Sotchi ?
 
Le cœur de la stratégie de Poutine repose sur deux fondamentaux :
 
* d’une part maintenir l’intégrité de l’Etat syrien, allié fondamental
qui assure les bases russes en Méditerranée orientale (Tartous et
Lattaquié), que les USA veulent démembrer dans la ligne du projet du «
Grand Moyen Orient ;
 
* d’autre part arrimer définitivement l’Iran (pivot de l’Eurasie vers
l’Orient et clé du contrôle de la Mer caspienne) (5) (6) à son
alliance eurasiatique et transformer l’Axe Mosou-Pékin en un Axe
Moscou-Pékin-Téhéran.
 
L’action d’Erdogan vise à démembrer la Syrie, vers Afrin, Alep et vers
l’Euphrate. Ce qui est le projet américain. Et vise à repousser
l’Iran. Ce qui est à nouveau le plan de Washington. On comprend mieux
les questions et les inquiétudes, fondées, des médias d’Etat iraniens
 
LA CHUTE D’AFRIN S’INSCRIT DANS LA GUERRE CONTRE DAMAS ET EST MENEE EN ACCORD AVEC LES USA
 
Au bout de deux mois d'opérations militaires turques marquées par des
centaines de raids aériens et d'intenses attaques à l'artillerie
lourde, la ville syrienne d'Afrin est tombée. Le chef d'état-major
turc s'est même rendu en terre conquise pour confirmer qu'Afrin est
désormais sous l'emprise turque. Le président Erdogan, lui, n'a pas
hésité à menacer Manbij (Syrie) voire Sinjar (Irak). Le tout sur fond
de diatribes anti-américaines, à peine croyables venant de l'un des
membres les plus actifs de l'OTAN. Mais que dissimule ce théâtre turc
?
 
Que se passe-t-il dans le nord de la Syrie ?
Ville la plus stratégique de la région d’Alep, Afrin a été prise par
les terroristes de l'ASL qui servent de supplétifs à l'armée turque.
Même certains experts sur la très anti-Assad ‘France24’ parlent d’une
« armée turquo-djihadiste » ! Elle était toutefois et depuis 2012 aux
mains des Kurdes soutenus  largement par Washington qui, chose «
étrange », n'a même pas levé le petit doigt quand a débarqué l'armée
turque à Afrin à coup de bombes, de missiles et de roquettes.
 
Le commandant du ‘CentCom’ US au Moyen-Orient, le général George
Vottel y est d’ailleurs allé de son commentaire assurant que « les
États-Unis n'avaient à ce stade, nulle intention de faire quoi que ce
soit pour les Kurde »s. Vottel a souligné qu'Ankara est un « allié
fiable de Washington » au sein de l'OTAN et que ses inquiétudes en ce
qui concerne la sécurité de ses frontières-sud sont parfaitement
fondées. Ces « amabilités » s'expliquent entre autres par le fait que
l’action n’aurait pas pu avoir lieu sans le feu vert américain.
 
PROJET NEO-OTTOMAN D’ANNEXION :
QUEL EST LE PLAN TURC POUR AFRIN ?
 
Ankara a l'intention d'établir un "gouvernement local" dans la ville
d'Afrin, où flotte désormais le drapeau turc (et les bannières
djihadistes). Le porte-parole de la présidence turque a d'ailleurs
reconnu que son pays « n'avait pas l'intention de rétrocéder Afrin à
l'Etat syrien ». Quant à la population qui devrait remplacer celle
d’Afrin, Erdogan y a aussi pensé : la ville sera peuplée d'éléments
qui se revendiquent du ‘Conseil national des Kurdes de Syrie’ (en
anglais ENKS). Leur chef est un certain Ibrahim Biro. Lié aux
américains et aux rivaux kurdes du PKK, ceux du « Rojava », le
Kurdistan oriental que les USA ont érigé en « bantoustan » américain
en Irak, dès les années 1991-95. En bonne relations avec Erdogan. Et
qui trahit les intérêts des kurdes du Kurdistan occidental, dirigé par
le PKK-PYD …
 
Recep Tayip Erdogan, le président turc, a pour sa part prétendu avoir
réalisé « les objectifs des opérations qu’il avait lancées et a
affirmé qu’Ankara poursuivrait son combat jusqu’à anéantir les
terroristes à Afrin ». Certaines sources disent que la Turquie
envisage de désigner un gouverneur et plusieurs autres responsables
pour Afrin.
 
A Afrin, les Kurdes vont passer à la guérilla. Un responsable kurde
syrien a déclaré que « la guerre contre les Turcs était entrée dans
une nouvelle étape ». « Aussitôt après la chute d'Afrin, Erdogan a
menacé en effet de poursuivre sa conquête et de reprendre Manbij puis
Idlib au risque d'entrer en conflit avec les Américains ». « Mais qui
croirait à un tel mensonge, commente ‘Fars’. Avant de se lancer dans
l’aventure afrinoise, de nombreuses menaces ont été échangées entre
Washington et Ankara mais aucune d'entre elles ne s'est réalisée ».
 
LA DUPLICITE D’ERDOGAN SERT L’OTAN ET WASHINGTON
 
« Pour les analystes politiques, on est en plein dans un jeu de dupes
», précise ‘Fars’. Ce que je dit depuis les débuts du jeu de bascule
d’Erdogan !
 
L’analyse de ‘Fars’ est exactement la mienne :
« Erdogan a fait « par la paix » ce qu’il était incapable de faire par
la guerre : Erdogan se dit d’une part allié de la Russie et de l'Iran
et de l'autre, ses conquêtes fragilisent l’État syrien. La présence
des troupes turques à Afrin est de nature à renforcer les terroristes
dans le Rif d'Alep ainsi qu’à Alep-même ou encore à Idlib. Ce qui
revient à renforcer la position des États-Unis d’Amérique qui comptent
sur les takfiristes comme leurs principaux supplétifs. En Syrie, la
Turquie sert de cheval de Troie à l'OTAN. D’ailleurs, depuis la
normalisation de ses liens avec la Russie, Ankara  n'a cessé de
s'orienter en ce sens : à mesure qu'elle progresse, l'OTAN avance
aussi (…) Le rapprochement apparent de la Turquie de la Russie et par
la force des choses, de l'axe de la Résistance a facilité la tâche des
Américains à l’un des pires moments de l’histoire de leurs ingérences
au Moyen-Orient, c’est-à-dire à un moment où ils allaient perdre la
Syrie. Par le truchement des Turcs, un tiers du sol syrien est sous le
contrôle des Américains, à moins que la Russie et l’axe de la
Résistance ne se soient servis du malin Erdogan comme d’une proie … »
 
Là est toute la question. Moscou s’est-elle laisser bercer par les
analyses fallacieuses des « géopolitologues de l’émotion » (qui est
tout sauf de la géopolitique) de ses médias d’Etat ou des réseaux
conspirationnistes des Eurasistes russes de droite (qui ont inventé la
« Conspirologie » - sic), parlant à tord du « tournant géopolitique
d’Erdogan » ?
 
Où en stratèges froids, jugeant avec cynisme et sans illusions les
plans d’Erdogan, les dirigeants russes ont-ils joué de la duplicité de
celui-ci ?
 
NOTES :
 
(1) Lorsque je parle de « gesticulations diplomatiques opportunistes »
à propos des critiques d’Erdogan contre les USA et du soi-disant «
rapprochement avec la Russie » avancée par les « géopolitologues de
l’émotion immédiate » (Qui est tout sauf de la géopolitique), je
défend une double thèse :
* Thèse 1. L’orientation géopolitique de la Turquie d’Erdogan, qui se
veut néo-ottomane, reste et restera atlantiste, car ce projet
néo-ottoman ne peut se faire au Proche-Orient et en Asie centrale que
contre le projet eurasiste russe (là situation était géopolitiquement
similaire à la fin de la première guerre mondiale, où Turcs
pantouranistes d’Enver Pacha et bolchéviques s’opposèrent au nom de
deux visions géopolitiques antagonistes (Néoeurasisme vs Pantouranisme
ou Néo-ottomanisme) ;
* Thèse 2. La diplomatie d’Erdogan (car c’est bien d’un pouvoir
personnel qu’il s’agit) n’est ni atlantiste ni eurasiste (sic), elle
est foncièrement opportuniste.
 
Cfr. Luc MICHEL sur EODE THINK TANK/ GEOPOLITIQUE/
 
QUEL SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT TURCO-RUSSE’ ? ERDOGAN REUSSIT SON COUP
DE POKER OPPORTUNISTE !
 
(2) Voir mes nombreuses analyses sur le sujet et notamment  :
* LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ DUPLICITE TURQUE EN SYRIE :
DAMAS DEMANDE LE RETRAIT IMMEDIAT DES TROUPES TURQUES DE LA VILLE D’IDLIB
* LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ DUPLICITE TURQUE EN SYRIE (II) :
LA PRESSE D’ETAT IRANIENNE S’INTERROGE SUR LE ‘GRAND JEU SYRIEN’ D’ERDOGAN
* LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ DUPLICITE TURQUE EN SYRIE (III) :
LE DOUBLE JEU D’ERDOGAN EN SYRIE CONTINUE DE PLUS BELLE
 
(3) Contrairemant à ce qu’avancent les eurasistes russes de droite, le
Pantouranisme n’est pas une « version turque de l’Eurasisme », mais un
projet géopolitique opposé, celui d’un empire turc en Asie centrale et
au Caucase qui empêcherait par son existence même toute unification
eurasiatique.
Le combat d’Enver Pacha perdu contre les bolchéviques au début des
Années ’20, qui entendaient restaurer de facto l’empire russe (selon
la vision de Staline qui annonce déjà la « Troisième Rome
nationale-bolchévique » de la fin des Années 20) s’inscrit dans
l’opposition fondamentale entre les deux projets géopolitiques. Les
rêveries ésotériques et mystiques orientales, dont les eurasistes
russes de droite ont encombré la géopolitique néoeurasiste, celle de
Thiriart, expliquent cette incompréhension fondamentale du
Pantouranisme.
 
Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
LE SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT RUSSO-TURC’(II) : COMMENT LES PROJETS
GEOPOLITIQUES NEOEURASISTE RUSSE ET TURC (INTEGRATION DANS L’UE OU
PANTOURANISME) SONT ANTAGONISTES !?
 
(4) Dans une analyse fouillée (que je partage et que je vous livre
commentée), titrée « Afrin: Erdogan contre ou pour les USA? », publiée
par l’agence iranienne d’Etat ‘Fars’, tout est dit sur les dessous de
l’intervention turque en Syrie : oui, comme aux premiers jours de la
guerre importée en Syrie contre Damas par les occidentaux et leurs
complices, à Afrin, Erdogan roule toujours pour les américains et
l’OTAN !
C’est une analyse qui rejoint les miennes sur « les coups de poker
opportunistes d’Erdogan » et qui consacre la faillite définitive de la
« géopolitique de l’émotion » (qui est tout sauf de la géopolitique).
Ces fausses analyses qui confondent les chocs de l’actualité avec la
véritable analyse géopolitique, à froid, sans passion ni illusions …
 
Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ FAILLITE DE LA ‘GEOPOLITIQUE DE
L’EMOTION”: OUI LA TURQUIE D’ERDOGAN ET DE L’OTAN EN SYRIE ROULE
TOUJOURS POUR LES USA (PRESSE IRANIENNE)
 
(5) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
L’AXE MOSCOU-TEHERAN : UNE REALITE PUISSANTE A LA FOIS POUR L’EURASIE
ET LE PROCHE-ORIENT
 
(6) L’intégration eurasiatique repose aujourd’hui sur un Axe
Moscou-Pékin. Qui est en train de s’élargir, comme je l’annonce depuis
2013, vers un Axe Moscou-Pékin-Téhéran. La Mer Caspienne est le pivot
géostratégique de cette extension. La mer Caspienne est la plus grande
étendue d’eau fermée dans le Monde. Ses côtes s’étendent sur quelque
7.000 km, et des pays comme l’Iran, la Russie, le Kazakhstan, le
Turkménistan et la République d’Azerbaïdjan bordent son littoral …
 
Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
LA MER CASPIENNE : PIVOT STRATEGIQUE DE L’INTEGRATION EURASIATIQUE VERS L’IRAN
 
 
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
 
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitisme -
Néoeurasisme – Néopanafricanisme (Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
________________
 
* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
PAGE OFFICIELLE III – GEOPOLITIQUE
* EODE :

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