C'était il y a deux jours, à l'Assemblée nationale. La commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015 rendait publics les propos de Patrick Calvar, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Auditionné en mai à huis clos, ce dernier se disait « persuadé » que Daech allait « monter en puissance ». Il annonçait de futurs attentats mettant en cause « des véhicules piégés ». « Ils vont finir par projeter des commandos dont la mission consistera à organiser des campagnes terroristes sans nécessairement aller à l'assaut avec la mort à la clé. »
« Dès qu'ils auront projeté sur notre territoire des artificiers, explique Patrick Calvar, les terroristes pourront éviter de sacrifier leurs combattants tout en créant le maximum de dégâts. (…) Nous savons très bien qu'ils vont recourir à ces modes opératoires : ils ont bien vu les effets provoqués par une opération massive. » Une mise en garde prémonitoire avant les événements de Nice, même si l'hypothèse d'un camion fou dans une foule n'avait pas été évoquée et que les événements de Nice n'ont pas encore été qualifiés officiellement d'attentats.
Des milliers d'hommes peuvent être projetés sur notre territoire
Particulièrement dans le collimateur du patron de la DGSI, les 2 000 suspects en relation avec le conflit syrien. « La menace la plus forte est représentée par des gens qui ont combattu, qui ont été entraînés en Syrie et en Irak, à l'exemple de ceux qui ont attaqué le Bataclan. Ils sont au nombre de 400 à 500 », a rappelé Patrick Calvar. Pour lui, ce sont les seuls capables de mener des « actions terroristes d'ampleur », même s'il estime qu'il faut aussi ne « plus raisonner en termes de Français ou de personnes résidant en France, mais de francophones ». « Des milliers de Tunisiens, des milliers de Marocains et d'Algériens peuvent être projetés sur notre territoire. » Depuis 2011 et le début de la guerre en Syrie, la DGSI a arrêté plus de 350 personnes et a empêché 15 projets d'attentats en préparation.
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