Les frondeurs ont échoué une nouvelle fois ce mercredi à réunir les 58 signatures nécessaires pour déposer une mention de censure contre le gouvernement. Et c'est la même rengaine : à deux voix près, ils pouvaient espérer avoir l'occasion de renverser le gouvernement de Manuel Valls. Avec un résultat allant contre leurs idéaux : la loi Travail de Myriam El Khomri est adoptée à l'Assemblée, avant bien sûr un dernier passage au Sénat.
FRANCE : La loi travail adoptée à l'Assemblée nationale
Mais les frondeurs de la première heure ne sont plus forcément les mêmes...
Entre temps, quatre députés, tous affiliés au groupe socialiste à l'Assemblée nationale, sont rentrés dans le rang. Leurs noms n'apparaissent en effet pas sur la motion de censure. Il s'agit notamment d'Alexis Bachelay, député de la 1e circonscription des Hauts-de-Seine. «On n'a pas voulu céder à la stratégie du rapport de force, celle de Manuel Valls. Il n'a jamais cherché le compromis mais plutôt à éliminer ses ennemis politiques. On a décidé de s'opposer en changeant de stratégie en présentant un candidat à la primaire. Tout le monde s'excite sur les réseaux sociaux et nous tombe dessus. Mais certains font semblant de ne pas connaître le fonctionnement parlementaire. Le rapport de force est toujours favorable à l'exécutif» a déclaré Alexis Bachelay, joint par le Parisien.fr.
Parmi les autres personnalités à avoir changé d'avis, Isabelle Bruneau, députée de la 2e circonscription de l'Indre, Laurent Kalinowski, le député de la 6e circonscription de la Moselle et Yann Galut, représentant de la 3e circonscription du Cher. Ce dernier était d'ailleurs indigné hier sur Twitter après le nouveau passage en force du Premier ministre. Une colère visiblement pas suffisante pour tenter de défier une nouvelle fois le gouvernement de Manuel Valls.
Comment expliquer ce soudain revirement ? Sans doute par la résolution du PS datée du 18 juin dernier, qui stipule que tout député socialiste dont le nom figurerait sur une motion de censure serait automatiquement exclu du parti. Dans les couloirs de l'Assemblée, Hugues Fourage, vallsiste, a rappelé tout à l'heure que «quand on est dans un groupe, on se plie aux règles du groupe », ajoutant, sourire aux lèvres, que «lorsqu'on menace, il faut aller jusqu’au bout». «On espère que les frondeurs ne seront pas exclus, mais on ne m'enlèvera pas l'idée qu'il y avait un compromis possible sans passer par le 49 alinéa 3» abonde Alexis Bachelay, non-signataire cette fois-ci.
A l'inverse, quatre députés qui n'avaient pas participé à la première motion de censure ont rejoint la fronde. Là encore, ils sont tous apparentés au groupe socialiste. Il s'agit de Sylviane Alaux et Nathalie Chabanne (Pyrénées-Atlantique), Hervé Féron (Meurthe-et-Moselle) et Philippe Baumel (Saône-et-Loire). Ce dernier, mécontent de l'usage de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, a fait savoir son mécontentement sur Twitter, et donne rendez-vous à la gauche aux primaires.
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