Lundi 2 et mardi 3 mai, l’exécutif, premier ministre et président de la République compris, s’adresse à 2000 responsables éducatifs, à Paris, pour vanter les mérites de sa « refondation » de l’école.
Avait-on vraiment besoin de réunir, deux jours durant, sous les ors du Palais Brongniart, à Paris, 2000 responsables éducatifs pour dresser, selon les mots de Najat Vallaud-Belkacem, un « bilan d’étape » des réformes entreprises depuis 2012 ? Cette question était sur de nombreuses lèvres, lundi 2 mai, à l’ouverture de ces Journées de la refondation de l’école de la République.
En guise d’introduction, les trois ministres de l’éducation de l’ère Hollande (Vincent Peillon, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem) ont pris la parole successivement, longuement, et avec plus ou moins de lyrisme, pour se féliciter des transformations engagées. Un exercice d’autosatisfaction, avec invocation incessante des « valeurs de la République », et ponctué d’emprunts à Alain, Kundera, Valéry et même De Gaulle, cité par l’actuelle ministre.
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Pas de réserve ni regret
La démarche a pour ambition de souligner la (relative) cohérence des multiples réformes intervenues depuis 2012 (création de 60 000 postes, formation des enseignants, priorité au primaire, refonte des programmes et du socle, nouveau collège, etc.). Mais la qualité du message pâtit de l’absence de nuance. Au fil de cette auto-évaluation, aucune réserve, aucun semblant de regret n’a été relevé.
Il faut entendre Vincent Peillon, député européen, défendre mordicus, comme jadis, une réforme – somme toute accessoire – des rythmes scolaires qui aura cristallisé tant d’opposition pendant des mois et détourné l’attention des vrais problèmes.
L’appréciation flatteuse de la part de l’OCDE
Qu’a vraiment changé la semaine des quatre jours et demi à la réussite des élèves ? Bien difficile à dire. Mais Vincent Peillon cite – et il aurait tort de s’en priver – l’OCDE pour prouver la pertinence globale de son action et de celle de ses prédécesseurs.
Une fois n’est pas coutume, en juillet dernier, l’organisation internationale, connue pour étriller régulièrement la France dans son étude Pisa, émettait une appréciation flatteuse sur la politique éducative de gouvernement : « Les réformes actuelles vont dans le bon sens », écrivait-elle, saluant les efforts entrepris pour corriger les inégalités scolaires.
Pour autant, nombre de spécialistes de l’éducation s’accordent à dire que le mot « refondation », intellectuellement séduisant, ne saurait vraiment caractériser les changements intervenus, sans commune mesure avec les besoins d’une école qui n’arrive pas à apprendre à lire, écrire et compter à une part non négligeable de la jeunesse.
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François Hollande défend son bilan
À un an de l’élection présidentielle, ces journées, jalonnées de débats et d’ateliers, ont surtout pour objectif de convaincre que François Hollande n’a pas failli à son engagement de campagne envers l’école et les jeunes. Le chef de l’État devait lui-même prendre la parole lundi soir au Palais Brongniart pour défendre ce bilan.
Il sera suivi, mardi 3 mai en fin de journée, par son premier ministre Manuel Valls, qui viendra annoncer les modalités d’une hausse de la prime annuelle dont vont bénéficier les professeurs du premier degré. Façon, peut-être, de soigner une profession traditionnellement plutôt acquise à la gauche.
La refondation, « une affaire de dix ans au moins »
Est-ce à dire que tous les esprits sont déjà tournés vers l’échéance électorale de 2017 et qu’il ne se passera plus rien en matière d’éducation d’ici là ? Oui et non. Car il reste l’entrée en vigueur, en septembre, de réformes déjà annoncées, étroitement liées entre elles (nouveau socle commun, nouveaux programmes, nouveau collège) et susceptibles d’ailleurs de rencontrer encore quelques oppositions sur le terrain.
Pour le reste, si « la réussite de tous les élèves ne s’arrête pas au collège », comme le dit Najat Vallaud-Belkacem, on ne s’engagera pas tout de suite dans une réforme du lycée. « La refondation, ce n’est pas une affaire de cinq ans, c’est une affaire de dix ans au moins », glisse la ministre, qui veut croire à la possibilité d’un deuxième quinquennat pour la gauche.
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