Tout le territoire de Fort McMurray fait maintenant l'objet d'un avis d'évacuation, a annoncé la municipalité régionale de Wood Buffalo, qui tente de combattre les flammes d'un immense incendie de forêt, qui, fouetté par les vents, a embrasé des maisons et soufflé des cendres dans la municipalité qui est située dans le nord de l'Alberta.
© LA PRESSE CANADIENNE
Sur cette photo provenant d'une station de radio locale, la fumée assombrit le ciel alors que des centaines de voiture font la file à Fort McMurray, où la moitié de la ville fait l'objet d'une ordonnance d'évacuation.
Près de 30 000 personnes avaient été évacuées, tard mardi, mais l'avis affecte plusieurs autres dizaines de milliers d'habitants depuis qu'il a été élargi à la grandeur de la ville. L'incendie a brûlé un certain nombre de structures, mais Scott Long, de l'Agence de gestion des urgences de l'Alberta, n'a pas précisé combien exactement. La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, a indiqué que la province faisait tout en son pouvoir pour assurer la sécurité des ses citoyens. Elle a dit envisager la possibilité de transporter par avion les résidents qui éprouveraient des problèmes de santé.
Elle a incité les habitants à suivre les instructions des autorités en évacuant leurs maisons.
Le chef de l'Opposition en Alberta, Brian Jean, a affirmé en entrevue à La Presse Canadienne que la plupart du centre-ville était en train d'être détruit par les flammes.
Des résidents du centre-ville et de plusieurs autres quartiers de la ville ont dû quitter leurs domiciles, mardi. L'incendie s'est propagé dans un parc de maisons mobiles, qui avait été évacué lundi, selon la station de radio locale KAOS.
L'autoroute 63, la principale artère de Fort McMurray, a été fermée à l'entrée Sud de la ville lorsque les flammes se sont propagées sur la route. Des photos partagées sur Twitter montrent un immense embouteillage sur les routes et le ciel, noirci par la fumée épaisse.
Le conseiller Keith McGrath a qualifié la situation de «terrible».
Les équipes d'incendie semblaient avoir fait des progrès pour maîtriser l'incendie, qui s'est allumé la fin de semaine dernière, mais les perspectives se sont assombries rapidement, mardi. En après-midi, les résidants de trois quartiers ont dû quitter immédiatement leurs résidences.
Sandra Hickey, qui vit dans l'un de ces quartiers, a affirmé que la situation s'était rapidement détériorée.
«Quand je suis allée dans la douche plus tôt aujourd'hui, le ciel était bleu. Quand je suis sortie, le ciel était noir. C'était rapide. Le vent s'est levé et a changé de direction», a-t-elle relaté.
Les dirigeants du service d'incendie avaient déjà prévenu plus tôt, mardi, que les hautes températures et le taux d'humidité bas pourraient alimenter l'incendie.
Le temps chaud et sec a transformé la forêt boréale en véritable poudrière. Le degré de danger des incendies de forêt pour les zones boisées de l'Alberta et de la Saskatchewan voisine va de «élevé» à «extrême».
Le gouvernement albertain a interdit tous les feux en plein air - sauf dans les zones réservées des campings - en raison de la menace. Environ 30 incendies brûlaient dans la province.
L'Alberta prévoyait envoyer plus de renforts à Fort McMurray, dont 100 pompiers supplémentaires et un hélicoptère géant qui peut larguer plus de 2000 litres d'eau à la fois.
Les équipes d'incendies s'affairaient à couper une série d'arbres sur le chemin du brasier. Des avions laissaient tomber des produits ignifuges alors que d'autres arrosaient d'eau la zone touchée.
Bernie Schmitte, un représentant de la gestion des incendies, a expliqué que les épinettes et les pins répandus à cet endroit brûlaient facilement. Les vents changeants demeurent également une inquiétude, a-t-il dit.
«Cela va nous mettre à l'épreuve pendant la journée. À ce point-ci, nous ne pouvons pas dire qu'il y a une partie ou une portion (du territoire) qui est à 100 pour cent sécurisée ou maîtrisée», a-t-il déclaré.
Fort McMurray est la capitale des sables bitumineux de l'Alberta. Elle compte une population de 61 000 habitants, selon le recensement de 2011.
Les autorités surveillaient attentivement la situation en Saskatchewan, où une douzaine d'incendies étaient actifs dans des régions éloignées.
L'année dernière, les incendies de forêt en Saskatchewan avaient forcé l'évacuation de 13 000 résidants et ravagé 17 000 kilomètres carrés de la forêt.
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