Tout d’abord, rappelons la condamnation sans équivoque du massacre barbare, et rendons hommage aux victimes…
Je vous propose aujourd’hui le “best of” (sic.) du numéro de Charlie Hebdo du jour – vous savez, celui que les gens se sont arrachés…
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IR-RES-PON-SABLES on a dit !
Vous avez tous vu cette couverture totalement “irresponsable” : conformément au slogan du journal :
Couverture que je ne cautionne pas (IR-RES-PON-SA-BLES on a dit), et qui a suscité de très nombreuses réactions négatives dans le monde musulman (ce qui est aussi intelligent, que, hmmm, un peu comme, si après un très gros attentat, où tout le monde nous soutien, on bombardait l’Irak en mentant sur les raisons causant 500 000 morts d’innocents in fine…), alors qu’il y avait eu un vrai effort de soutien envers eux jusque là (quel talent dans l’autodestruction collective ces types quand même…).
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Et bien sûr, nos médias boboïsants ne suivent pas, ils courent :
Voici d’ailleurs la page d’accueil du site de L’Express :
Le logo à droite n’est pas une illustration de l’article : il est permanent sur TOUS les articles…
Chapeau, pour la fidélité à la ligne éditoriale :
Particulière la vision de l’humour quand même quand on y pense…
Et moi dans tout ça ?
Seulement, il y a juste un petit point – oh trois fois rien…
Point qu’a parfaitement résumé Guy Bedos il y a 2 ans (son énervement lui ayant fait dire une parole qu’il regrette amèrement, signifiant évidement juste “qu’ils aillent au diable”, comme il l’a expliqué ici, mais ce point est sans grand intérêt, ayant été monté en épingle pour ne pas réfléchir au reste…) :
“Charlie Hebdo, ce ne sont pas mes copains.[Qu'ils aillent se faire foutre !] Je ne suis pas d’accord avec eux. Ils ont pris des risques sur la peau des autres. Si on avait tué un gosse dans un lycée français de Libye, d’Égypte ou de Tunisie, il n’y avait pas de quoi pavoiser.
Et en plus, ils ne sont pas drôles [...] Ils ne me font pas rire. C’était nul l’histoire de Mahomet. [...]
Je n’ai pas de leçons d’insolence à recevoir de gens qui se sont couchés devant Philippe Val, qui s’est couché devant Sarkozy pour devenir directeur de France Inter.
Dans la résistance, on aurait pas été dans le même réseau.” [Guy Bedos, 11/10/2012]
Pour moi, cela n’a pas pris une ride… Et leur mort tragique, inacceptable et que nous regrettons tous, ne peut rien changer à cela…
C’était d’ailleurs une vision très partagée en 2006 et 2012, au moment de la publication de ces caricatures :
“Je condamne toutes les provocations manifestes, susceptibles d’attiser dangereusement les passions.” [Jacques Chirac, 08/02/2006]
puis :
“Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, rappelle que la liberté d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de notre République. Cette liberté s’exerce dans le cadre de la loi et sous le contrôle des tribunaux, dès lors qu’ils sont saisis.
Il rappelle également le principe de laïcité qui est, avec les valeurs de tolérance et de respect des convictions religieuses, au cœur de notre pacte républicain.
Et c’est pourquoi, dans le contexte actuel, le Premier ministre tient à affirmer sa désapprobation face à tout excès. Il en appelle à l’esprit de responsabilité de chacun.” [Jean-Marc Ayrault, 19/09/2012]
Ah, sacré Ayrault, IR-RES-PON-SA-BLES, c’est marqué dessus…
Mais bon, on avait à l’époque des dirigeant soucieux de notre sécurité…
La meilleure synthèse est pour moi celle-ci :
“C’est le pire exemple d’extrémistes provoquant des extrémistes.” [Vygaudas Usackas, représentant spécial de l'Union européenne pour l'Afghanistan, 19/09/2012]
(surtout quand les seconds sont en plus barbares…)
Je trouve que très peu de gens ont analysé le dernier dessin de Charb, seulement présenté comme “prophétique” (tu m’étonnes), mais surtout sans s’arrêter sur l’espèce de DÉFI INVRAISEMBLE lancé aux terroristes envers nous tous (pourquoi ne pas avoir mis alors “Toujours pas d’attentat contre Charlie Hebdo alors ? Je n’ai rien demandé moi…) – qui ont donc plutôt répondu au défi précédent…
Car le petit problème posé par ces tartarins, c’est qu’ils nous mettent en danger avec leurs conneries sans intérêt… (ils servent à quoi leurs dessins pas drôles de Mahomet ? À proclamer et utiliser un nouveau droit inutile et dangereux ?)
Et que si 3 millions de personnes semblent être d’accord (ce serait à creuser), pas mal de millions ne le sont pas, et aimeraient bien, si cela ne dérangeait personne, qu’on défende aussi leur Liberté de vivre – qui est supérieure, car forcément nécessaire, à la Liberté d’expression…
Cela ne veut nullement dire se coucher par peur – oh que non – simplement ne pas avoir envie que des Français tombent encore à l’avenir au nom de je ne sais quel pseudo-droit “à déféquer sur Mahomet”…
C’est quand même hallucinant de ne pas avoir entendu le moindre début de réflexion un peu autocritique sur ce qui a été fait (sans même forcément reconnaitre une erreur, mais réfléchir au moins quoi), et a entrainé la mort de près de 20 personnes, beaucoup sans lien avec le journal. Mais non, comme toujours avec les néoconservateurs, AUCUN problème, on agit toujours de la meilleure façon possible…
Cette génération, 68arde à 20 ans, néoconservatrice à 50, première depuis longtemps à n’avoir pas connu la guerre, semble décidément ne pas mesurer le prix de la paix (dans cette affaire comme dans bien d’autres) et avoir une sorte de pulsion inconsciente culpabilisatrice qui les pousse à tout faire pour redéclencher des conflits (internes et externes)…
En tous cas, ma sécurité personnelle, celle de mes proches et de mes concitoyens, ainsi que notre désir de vivre en paix, passent bien avant ces attitudes extrémistes, et cela mérite aussi d’être entendu…
“Best Of” des images du numéro du 14/01/2015
Retour au numéro du jour – cela aurait été en effet dommage de manquer ceci :
(Pourquoi le dessinateur – paix à son âme – ne fait-il pas ce dessin avec sa propre mère plutôt, au moins on aurait une lutte absolue contre le blasphème…)
(Ah pardon, à moins que ce soit cela “critiquer les religions” ?)
(Vous notez que les médias ne l’ont pas repris du tout – des fois que nos concitoyens bouleversés comme nous par l’émotion se rendent compte de ce qu’on leur a fait endosser sans aucune réserve avec leur “Je suis Charlie”…)
(Quel humour : enfin une VRAIE critique de la religion)
(quelle poilade…)
(Quel humour, quelle finesse dans la critique)
(j’aurais quand même fait autre chose pour honorer sa mémoire, mais bon)
(dommage, il en avait fait des plus drôles…)
(Rappel : ce tueur était un barbare inexcusable, mais, plus largement, facile pourtant : BIEN = NOUS !!! Ça se saurait si la France avait apporté du “mal” sur la planète…)
Bref, chacun se fera son idée…
Étonnamment, j’ai cherché comme souvent dans ce numéro un dessin contre le judaïsme, je n’ai rien trouvé…
Peut-être, et vu le niveau, aura-t-on dans le prochain un truc du genre “un rabbin avec plein d’argent dans les poches” ? (PRÉCISION : c’est de l’HUMOUR, je condamnerais aussi ce genre de dessin). après tout, l’équipe avait bien fait ceci dans les années 1970 (à l’époque où le journal n’avait pas viré néoconservateur de gauche avec Philippe Val dans les années 1990) :
De l’athéisme intégriste
Au niveau des dessins, c’était donc un numéro de Liberté en effet (mais pas totale donc). J’aurais préféré un numéro axé sur la Fraternité plutôt…
Car est-ce trop demander que de faire preuve d’empathie et de respect envers nos semblables ?
D’essayer – oh comme cela semble difficile à certains – de respecter les demandes raisonnables, afin de ne pas heurter inutilement les convictions ?
Par exemple :
- en n’insultant pas gratuitement Jésus ?
- en n’insultant pas gratuitement la mémoire de sœur Emmanuelle ?
- en n’insultant pas gratuitement Mahomet ?
- en n’insultant pas gratuitement la mémoire de la Shoah ?
- en n’insultant pas gratuitement Boudha ?
Ce qui ne signifie nullement ne pas se battre pour la laïcité ou les excès dommageables des religions…
Mais pour sœur Emmanuelle, il n’y a aucun message, c’est juste un dessin de merde, pas drôle, qui ne vise qu’à choquer et blesser, à s’attaquer à une belle image (ah c’est sûr qu’elle est sans doute has been pour vous la vieille, c’est pas comme un trader MODERNE – et puis il y a tellement de personne comme elle en plus dans ce monde de pure fraternité…)…
Ca aussi, c’est juste nul, qu’on soit croyant ou pas :
Le même dessin avec Yahvé et un Rabin aurait eu un succès colossal en Allemagne dans les années 1930…
Le problème est que, finalement, la plupart des dessins ne veulent pas seulement se moquer des religions ou en dénoncer les (trop nombreux) excès.
Le problème est qu’on a souvent affaire à des individus à des athées intégristes, proches d’une forme de nihilisme, voulant convertir les autres à leur non-religion, comme d’autres extrémistes veulent convertir à leur religion… Ce n’est pas ceci la laïcité…
De l’obligation de blasphémer…
Blasphème : Parole, discours outrageant à l’égard de la divinité, de la religion, de tout ce qui est considéré comme sacré
Mais pourquoi diable, POUR UNE FOIS, ne pas faire comme aux États-Unis ? Pour une fois qu’ils ont un truc vraiment bien !
C’est d’abord une LIBERTÉ d’expression quasi-absolue (pas comme chez nous), ou tout le monde défendra votre liberté d’expression, humaniste ou du Ku-Klux-Klan, et seulement ensuite, vous soutiendra ou vous combattra…
MAIS c’est aussi une RESPONSABILITÉ d’user de cette LIBERTÉ, qui fait que les médias font attention à ne pas choquer inutilement les citoyens.
On peut tout montrer aux USA, mais tout n’est pas montré…
D’où cette réaction incroyable des médias français, choqués que les médias américains floutent les caricatures de Charlie Hebdo – nos élites néoconservatrices ne comprenant rien à la “décence ordinaire” (common decency) si bien décrite par Orwell.
Vous noterez qu’on est donc passé d’une revendication “pas de loi contre le blasphème” (enfin, le blasphème qui nous plait bien, parce que les autres…) à “le blasphème est obligatoire“…
Liberté, j’écris ton nom ?
Mais il y avait aussi ça dans Charlie…
Comme d’habitude, quelques (rares) dessins plus drôles (ce n’est pas pour rien que ce journal était en train de mourir faute de lecteurs) :
Bien sûr, on sera très ému par celui de Riss :
réalisé de la main gauche, car il a été blessé à l’épaule durant l’attaque…
Provocateur contre Dessinateur
Il y avait aussi ce dessin à propos de Plantu, étrange :
Il avait quand même fait ça le 1er jour, mais bon…
C’est vrai que c’est un con ce Plantu, il fait juste ce genre de dessin pour dénoncer le terrorisme, lui… (même pas de Mahomet à poil, pffff) :
et cet incroyable :
montrant la différence entre un dessinateur qui essaye de contribuer modestement vers une solution au Proche-orient et des dessinateurs qui mettent le feu en France…
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Liberté d’expression : il n’y a pas de mais !
À l’intérieur du numéro de 14/01/15, cet édito :
L’APÉRO de Gérard BIARD
Est-ce qu’il y aura encore des “Oui-mais” ?
Depuis une semaine, Charlie, journal athée, accomplit plus de miracles que tous les saints et prophètes réunis. Celui dont nous sommes le plus fier, c’est que vous avez entre les mains le journal que nous avons toujours fait, en compagnie de ceux qui l’ont toujours fait. Ce qui nous a le plus fait rire, c’est que les cloches de Notre-Dame ont sonné en notre honneur… Depuis une semaine, Charlie soulève à travers le monde bien plus que des montagnes. Depuis une semaine, comme l’a magnifiquement dessiné Willem, Charlie a plein de nouveaux amis. Des anonymes et des célébrités planétaires, des humbles et des nantis, des mécréants et des dignitaires religieux, des sincères et des jésuites, des que nous garderons pour la vie et des qui ne sont que très brièvement de passage. Aujourd’hui, nous les prenons tous, nous n’avons pas le temps ni le cœur de faire le tri. Nous ne sommes pas dupes pour autant. Nous remercions de tout notre cœur ceux, par millions, qu’ils soient simples citoyens ou qu’ils incarnent les institutions, qui sont vraiment à nos côtés, qui, sincèrement et profondément, « sont Charlie » et qui se reconnaîtront. Et nous emmerdons les autres, qui de toute façon s’en foutent…
Une question, quand même, nous taraude : est-ce qu’on va enfin faire disparaître du vocabulaire politique et intellectuel le sale mot de « laïcard intégriste » ? Est-ce qu’on va enfin arrêter d’inventer de savantes circonvolutions sémantiques pour qualifier pareillement les assassins et leurs victimes ?
Ces dernières années, nous nous sommes sentis un peu seuls, à tenter de repousser à coups de crayons les saloperies franches et les finasseries pseudo-intellectuelles qu’on nous jetait au visage et au visage de nos amis qui défendaient fermement la laïcité : islamophobes, christianophobes, provocateurs, irresponsables, jeteurs d’huile sur le feu, racistes, vous-l’avez-bien-cherché… Oui, nous condamnons le terrorisme, mais. Oui, menacer de mort des dessinateurs, ce n’est pas bien, mais. Oui, incendier un journal, c’est mal, mais. Nous avons tout entendu, et nos amis aussi. Nous avons souvent essayé d’en rire, parce que c’est ce que nous faisons le mieux. Mais nous aimerions bien, maintenant, rire d’autre chose. Parce que ça recommence déjà… Le sang de Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Franck Brinsolaro, Frédéric Boisseau, Ahmed Merabe, Clarissa Jean-Philippe, Philippe Braham, Yoha Cohen Yohav Hattab, François-Miuchel Saada, n’avait pas encore séché, que Thierry Messan expliquait à ses fans Facebook qu’il s’agissait, évidemment, d’un complot judéo-américano-occidental. On entendait déjà, ça et là, les fines bouches faire la moue devant le rassemblement de dimanche dernier, bavant du coin des lèvres les éternelles arguties visant à justifier, ouvertement ou à bas bruit, le terrorisme et le fascisme religieux, et s’indignant, entre autres, que l’on célèbre les policiers « SS ». Non, dans ce massacre, il n’y a pas de morts moins injustes que d’autres. Franck, qui est mort dans les locaux de Charlie, et tous ses collègues abattus au cours de cette semaine de barbarie sont morts pour défendre des idées qui, peut-être, n’étaient même pas les leurs.
Nous allons quand même essayer d’être optimistes, bien que ce ne soit pas la saison. Nous allons espérer qu’à partir de ce 7 janvier 2015 la défense ferme de la laïcité va aller de soi pour tout le monde, qu’on va enfin cesser, par posture, par calcul électoral ou par lâcheté, de légitimer ou même de tolérer le communautarisme et le relativisme culturel, qui n’ouvrent la voie qu’à une seule chose : le totalitarisme religieux. Oui, le conflit israélo-palestinien est une réalité, oui la géopolitique internationale est une succession de manœuvres et de coups fourrés, oui la situation sociale des, comme on dit, « population d’origine musulmane » en France est profondément injuste, oui le racisme et les discriminations doivent être combattus sans relâche. Il existe heureusement plusieurs outils pour tenter de résoudre ces graves problèmes, mais ils sont totalement inopérants s’il en manque un : la laïcité. Pas la laïcité positive, pas la laïcité inclusive, pas la laïcité-je-ne-sais-quoi, la laïcité point final. Elle seule permet, parce qu’elle prône l’universalisme des droits, l’exercice de l’égalité, de la liberté, de la fraternité, de la sororité. Elle seule permet la pleine liberté de conscience, liberté que nient plus ou moins ouvertement selon leur positionnement markéting, toutes les religions dès lors qu’elles quittent le terrain de la stricte intimité pour descendre sur le terrain politique. Elle seule permet, ironiquement, aux croyants et aux autres, de vivre en paix. Tous ceux qui prétendent défendre les musulmans en acceptant le discours totalitaire religieux défendent en fait leurs bourreaux. Les premières victimes du fascisme islamique, ce sont les musulmans.
Les millions de personnes anonymes, toutes les institutions, tous les chefs d’État et de gouvernement, toutes les personnalités politiques, intellectuelles et médiatiques, tous les dignitaires religieux qui, cette semaine, ont proclamé « je suis Charlie » doivent savoir que ça veut aussi dire « Je suis la laïcité ». Nous sommes convaincus que, pour la majorité de nos soutiens, cela va de soi. Nous laissons les autres se démerder avec ça.
Une dernière chose, importante. Nous voudrions envoyer un message au pape François, qui, lui aussi, « est Charlie » cette semaine : nous n’acceptons que les cloches de Notre-Dame sonnent en notre honneur que lorsque ce sont les Femen qui les font tinter.
Gérard BIARD, 14/01/2015
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Ca m’a vraiment fait sursauter : le pape et l’Église se joignent à l’émotion nationale pour honorer la mémoire de gens qui leur vomissaient dessus en permanence, et en retour, on leur sort les 20 Femen…
Ah les Femen (encore un beau produit de l’Ukraine) :
Les Femen, l’incarnation de l’antiracisme et de la tolérance ! Euh, enfin presque…
1/ Le 14 juillet 2013, jour de la fête nationale en France, est dévoilé le timbre Marianne de la Jeunesse, dont Inna est une des sources d’inspiration selon un des auteurs. Elle réagit alors sur Twitter : « Désormais, tous les homophobes, extrémistes, fascistes devront lécher mon cul pour envoyer une lettre ».
Et surtout ce tweet diffusé le 9 juillet 2013 : « Qu’est ce qui peut être plus stupide que le Ramadan ? Qu’est ce qui peut être plus laid que cette religion ? ». Elle a supprimé par la suite le tweet mais assure « l’assumer entièrement » (Source : L’Express).
Pas Islamophobes ?
2/ Une autre avec ce post d’anthologie à 18h40 (169 Like) au moment de l’attaque des russophones à Odessa (dont 30 mourront brûlés quelques minutes après) :
Ici elle revendique vénérer Bandera, qui a collaboré avec les nazis au début à la fin de la guerre, et dont les troupes étaient des criminels de guerre :
Pas xénophobes ?
P.S. On lira l’enquête complète ici : “Les Femen ne sont pas nazies !” Bon, enquêtons alors…
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Des médias en phase avec le peuple…
Bon, pour revenir à Charlie Hebdo du jour, heureusement, le JDD a bien ri (moi pas, mais bon, l’égout et les couleurs…)…
(COPIE D’ÉCRAN RÉALISÉE SANS TRUCAGE)
Nous avons pu découvrir le premier numéro Charlie Hebdo réalisé par les survivants de l’attentat du 7 janvier. Triste et souvent très drôle.
Finalement, ce n’est pas facile de lire ce premier numéro de Charlie Hebdo après la tuerie. Avant de tourner les pages, il y a bien sûr l’excitation de lire un journal que tout le monde attend. Vite balayée par ce qu’on y trouve. Une plongée dans l’horreur de l’attentat du 7 janvier. Comme dans ce texte du journaliste scientifique Antonio Fischetti. Absent le jour de la tuerie car il assistait à l’enterrement de sa tante, il s’asseyait d’habitude “aux côtés de Tignous, Honoré et Elsa Cayat”. Les balles des frères Kouachi aurait dû l’atteindre. Glaçante, la chronique de l’urgentiste Patrick Pelloux, qui feint de ne pas croire à la réalité.
Quand on a découvert Charlie en cachette de ses parents en 1992 et qu’on l’a abandonné 19 ans plus tard pour de mauvaises raisons, on souffre en relisant un texte mordant d’Oncle Bernard sur la nature profonde de Charlie (“Riez, amis riez”), des vieux dessins remplis de pimpantes femmes nues de Wolinski , un Cabu sur l’Erasmus du djihad, les vœux prémonitoires du leader de l’Etat islamique inventés par Honoré pour la nouvelle année, des mouches de Tignous, du rab de Charb, une chronique de la végétarienne et ultra des animaux Luce Lapin, qui nous informe sur le sort des compagnons à quatre pattes des dessinateurs assassinés….
Alors, bien sûr, ce n’est pas le meilleur numéro de Charlie Hebdo. Trop d’effroi et de tristesse. Quand d’habitude on le lit en se “poilant”, là on est comme Mahomet sur la couverture, une larme à l’oeil. Vaillamment, Luz parvient à faire franchement rire avec sa liste des “plus” et des “moins” après l’attentat, notamment quand il nous force à imaginer Angela Merkel sans culotte. Mais l’horreur revient avec sa dernière case, la rédaction de Charlie en sang. Très juste, le texte du rédacteur en chef Gérard Biard met mal à l’aise quand il remet en place tous ceux qui ont lâché Charlie, pour de mauvaises raisons, après le numéro sur la “Charia molle”.
Il rappelle que le tri se fera entre ceux qui, à travers leur soutien manifesté ces derniers jours, sont “sincèrement et profondément”, “Charlie”, et “les autres” que “nous emmerdons” et “qui de toute façon, s’en foutent…” Il fait sourire avec son message au pape François : “Nous n’acceptions que les cloches de Notre-Dame sonnent en notre honneur que lorsque ce sont les Femen qui les font tinter.” Sylvie Coma, spécialiste de l’Afrique et ancienne rédactrice en chef, se veut combattante en évoquant, comme on dit en Côte d’Ivoire, les “s’en-fout-la-mort” de Charlie et conspue les “jaloux saboteurs aux yeux de crocodiles”. “Crever c’est déjà assez chiant comme ça pour pas qu’en plus on ait la trouille. C’est Cabu qui disait ça. ‘On ne va pas chialer, quand même!’ s’était écrié Cavanna à la mort de Gébé”, rappelle-t-elle.
Mais dans Charlie, le meilleur, ça a toujours été la dernière page. “Les couvertures auxquelles vous avez échappé”. Qu’importe ce qu’il s’est passé, elle permet une dernière vanne contre Plantu ou encore à Jul de revenir : “L’un des tueurs travaillait au ‘tri sélectif’ à Paris”, écrit-il. On voit dans son dessin un des frères Kouachi devant une poubelle “bien” et une autre “mal”, se gratter la tête : “C’est trop compliqué”, se lamente le terroriste. Coco ressuscite le “beauf” de Cabu qui scande “ah bah, finalement je suis Charlie”. De la main gauche, le trait tremblant, car il a reçu une balle à l’épaule droite durant l’attentat, Riss se moque des terroristes : “Dessinateur à Charlie Hebdo, c’est 25 ans de boulot. Terroriste, c’est 25 secondes de boulot. Terroriste, un métier de feignant et de branleur.” Christophe Besse fait se réjouir Wolinski qui, au paradis, “re-bande”. Et Catherine imagine la Mort hurler de rire. Et déclarer : “Je m’abonne”. On sait déjà qu’elle ne sera pas la seule.
Source : Vivien Vergnaud - Le Jdd
“Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” [Martin Luther-King]
Alors, vous êtes Charlie ? Ou condamnez-vous simplement comme moi toute forme de violence – des faibles comme des puissants ?
À suivre…
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