L’histoire serait-elle en train de s’écrire? Car le pire a été annoncé en cas de victoire du parti Syriza, le pire prédit par les « bienveillants » de la finance qui ont saigné le pays. Les jours à venir risquent d’être décisifs, nous allons bien voir si la zone euro éclate réellement, et si la monnaie unique survit…
Syriza, le parti de gauche radicale anti-austérité, a emporté une très large victoire aux élections législatives grecques dimanche, devançant de plus de huit points le parti de droite au pouvoir, selon le sondage sortie des urnes.
L’écart va ainsi de 8,5 à 16,5 points, bien au-delà des derniers sondages, pour ce scrutin crucial pour le pays et pour l’Europe. Syriza obtiendrait ainsi entre 146 et 158 sièges au Parlement, 151 marquant la majorité absolue.
« Cela semble être une victoire historique » et c’est « un message qui n’affecte pas seulement les Grecs mais qui résonne dans toute l’Europe et apporte un soulagement », a déclaré à la télévision Mega Panos Skourletis, le porte-parole de Syriza.Explosion de joie
La victoire a été saluée par une explosion de joie au kiosque de Syriza, en plein centre d’Athènes.
Le parti d’Alexis Tsipras obtiendrait entre 35,5% et 39,5%, tandis que Nouvelle Démocratie du Premier ministre Antonis Samaras est crédité de 23 à 27%.
Si les sondages se confirment, Alexis Tsipras, 40 ans, deviendra le plus jeune Premier ministre du pays depuis 150 ans.
Le coeur du programme de Syriza est de mettre « un terme à l’austérité » et de renégocier la dette immense du pays, à 175% du PIB.Source: 7sur7.be
Chaque piste, chaque réflexion pouvant aider à y voir plus clair, je vous propose cet article du site Les7duquebec.com qui nous a été soumis par Robert, que je remercie infiniment.
L’extrême «gauche» menace les ouvriers grecs !
Doit-on se réjouir, ou doit-on pleurer, du drame épique qui se complique dans la République hellénique ? Voici comment la gauche bourgeoise présente l’enjeu des élections « Dimanche 25 janvier, auront lieu les élections législatives grecques. Tous les partis sont présents, y compris ceux qui ont œuvré en faveur des politiques de destruction de l’État et de ses institutions. La commission européenne montre qu’elle suit de très près l’événement. Elle a même eu à intervenir pour mettre en garde la population : en cas de victoire de SYRIZA [Parti d’extrême gauche, paraît-il (sic)! NDLR], elle(…) menace de ne pas verser la 3e tranche d’aide, environ 110 milliards d’euros » (1).
Il faut toujours compter sur la gauche bourgeoise pour se gausser de ceux qui tentent de détruire l’État capitaliste, cet ultime rempart contre la colère ouvrière et, de tout temps, un marchepied pour les organisations fascistes, nationales-socialistes et corporatistes de tous vices. En réalité, ceux qui ont davantage collaboré à l’avancement de la lutte des ouvriers grecs pour la défense de leur condition de vie et de travail et pour leur émancipation de classe, ce sont ceux qui volontairement ou involontairement ont œuvré à la destruction de l’État capitaliste grec et de ses institutions moribondes. Mais que la bourgeoisie se rassure, SYRIZA, le pseudo parti d’extrême gauche (sic), est l’a pour rétablir la situation, crédibiliser les institutions étatiques décriées par les ouvriers, et pour démontrer que sous la gouvernance gauchiste les conditions économiques désastreuses peuvent encore empirées.
Ne vous fiez pas à ces menaces de la Commission européenne qui ne visent qu’à crédibiliser la fumisterie gauchiste SRYZAISTE. Assurément, si l’Europe des puissants applaudissait à l’élection de SYRIZA, tous les ouvriers du Pirée, les chômeurs, les fonctionnaires saqués, les miséreux, les affamés de Grèce se détourneraient prestement de ce nuage de narguilé patenté. L’opération d’intrusion internationale dans les élections grecques bidon ne vise qu’à s’assurer que le parti de la bourgeoisie paupérisée l’emportera ce dimanche de janvier.
Observons les faits. La Grèce est un pays impérialiste en faillite technique qui malgré tous les crédits arnaqués par la Banque Centrale européenne ne peut pas être remis sur pieds sans d’immenses sacrifices pour les ouvriers. Le très lucide The Wall Street Journalpubliait, le 20 janvier dernier, 12 chiffres qui illustrent la tragédie grecque, nous y reviendrons (2).
Mais le grand capital international s’inquiète de la montée de la colère ouvrière et de la résistance populaire dans plusieurs pays d’Europe, en Grèce, mais en Espagne, au Portugal, en Italie et en France aussi. Deux voies s’offrent aux capitalistes mondiaux pour contenir ces mouvements spontanés, désorganisés, désorientés et virtuellement dangereux pour eux. Premièrement, la voie de l’État policier et de la répression armée par les organes de la milice nationale. Cette voie est utilisée dans le monde entier et la traque des assassins des journalistes parisiens à donner une idée du degré de préparation de la flicaille française dans ce domaine. Mais en Grèce, un problème se pose que nous signalions la semaine dernière (3). La police et la milice grecque ne semblent pas assurées étant donné que les sbires et les salariés de ces institutions bourgeoises sont paupérisés et risquent de ne pas déclencher les tirs croisés sur la foule déchaînée.
Deuxièmement, la voie de la supercherie
La gauche bourgeoise « surfe » donc sur ce mécontentement populaire contre les institutions de répression et se présente à l’alternance de la gouvernance. Le grand capital financier a donc imaginé une supercherie. Carte blanche et financement ont été donnés à la petite bourgeoisie grecque afin qu’elle s’unisse et qu’elle s’organise pour remporter l’élection et la mainmise sur l’État bourgeois dont on s’est assuré au préalable qu’il (SYRIZA) ne le détruira pas, et qu’il tentera de le faire fonctionner selon la légalité du droit bourgeois.
Un apologiste du parti gauchiste illustre parfaitement l’illusion affichée. Il écrit « [voter extrême-gauche] pour montrer un exemple et essayer de se faire entendre par les autres peuples de l’Europe, dans un but de changer les politiques européennes. C’est sans doute la seule lueur d’espoir aux yeux d’une population catastrophée, lueur qui malheureusement ne donnera pas un changement immédiat des conditions de vie », évidemment et pour tout le temps pourrait-on dire (4).
Un leader de SYRIZA, ayant bien appris sa leçon, annone le refrain que voici : « La victoire décisive de SYRIZA aux élections grecques peut mettre un terme aux politiques des mémorandums et à la stratégie de l’austérité, et déclencher des évolutions progressistes dans l’ensemble de l’Europe. Le 25 janvier, la peur changera enfin de camp : elle sera dans le camp de l’adversaire, des néolibéraux fondamentalistes, qui ont transformé la Grèce et les autres pays dits PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne) en laboratoires d’une expérimentation absurde et barbare » (5).
Dimanche 25 janvier, la deuxième manche
Quelle sera la situation économique de la Grèce au lendemain de l’élection, lundi le 26 janvier ? The Wall Street Journal la présente honteusement : depuis 2008, l’économie grecque a chuté de 25 %; le chômage est à 25.8 % (1,2 million de chômeurs); Grèce = le 3e pays le plus pauvre d’Europe; 23 % de gens sont très pauvre; 70 milliards d’euros de mauvaises créances pour les banques; depuis 2008, les marchés boursiers ont chuté de 84 %; le quart des entreprises ont fermé; et la liste catastrophique s’allonge tristement (6).
La réponse des chefs syndicaux, des politiques révisionnistes, des gauchistes et des bobos paupérisés et radicalisés, à cette situation catastrophique est toujours la même. « Ce gouvernement de gauche aura comme priorités essentielles l’annulation des mémorandums de rigueur et leur remplacement par un plan de développement qui favorisera la restructuration productive. Il s’attaquera immédiatement aux problèmes urgents du chômage, du rétablissement des revenus de la classe ouvrière, des droits sociaux, de la protection législative du travail et de tous les droits démocratiques qui ont été abrogés les dernières années. Dans ce but, la renégociation des accords de prêt avec les créanciers afin d’annuler les clauses abusives, les clauses «coloniales» qui étranglent la population et d’effacer une grande partie de la dette publique, est nécessaire et primordiale. – le rétablissement du salaire minimum à 751 euros (celui-ci ayant été réduit à 586 par les lois mémorandaires) et du treizième mois pour les retraites inférieures à 700 euros ; – la suppression des mesures législatives qui ont permis les licenciements abusifs dans la fonction publique et la réembauche des victimes concernés » (7).
Il est d’ores et déjà facile de prévoir la troisième manche de cette apocalypse. La gouvernance de la soi-disant «extrême gauche» plongera l’économie grecque encore plus profondément dans l’abîme. Les ouvriers et la population grecque, déjà éprouvés, pourront constater de visu la détérioration catastrophique de leurs conditions de vie et de travail. Tous les ouvriers d’Europe auront sous les yeux le spectacle affligeant d’un peuple désespéré – paupérisé – sacrifié sous la haute autorité de ce que le patronat aura présenté frauduleusement comme l’avant-garde de l’extrême gauche en déroute (sic) – incapable de faire fonctionner l’économie capitaliste en crise systémique, mieux que les capitalistes n’y parviennent eux-mêmes.
La rupture nécessaire
La gauche ouvrière aura alors la responsabilité, ayant farouchement dénoncée ces billevesées politiques, ces manigances diplomatiques, ces mystifications économiques, ces mensonges électoralistes, de faire valoir à notre classe, que seul le renversement de l’état bourgeois, le renversement du système capitaliste peuvent apporter une solution définitive à ces alternances de crises, de dépressions, de pauvreté et de guerres pour l’éternité.
Source: Les 7 du Quebec
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