Eric King: « J’avais toujours dit que ce cycle deviendrait plus violent. Nous avons vécu l’effondrement de la bulle internet en 2000-2002, avec le Nasdaq qui avait chuté de 80 %, et je n’arrêtais pas de dire: « Ça va empirer. Le prochain effondrement sera beaucoup plus violent. Ensuite, nous avons connu l’effondrement de 2008-2009 avec la crise des subprimes et les gens disaient: « Oh mon Dieu, c’est pire. »
Il y a ce sentiment que tout ce qui est devant nous ne peut pas être pire que 2008-2009, mais je dis toujours: « Ça va empirer. Je ne sais pas comment mais ça va être bien pire. Cela pourrait être une hyperinflation, mais quoi qu’il en soit, cela va être beaucoup plus violent cette fois que ce que nous avions vécu en 2008-2009. Je pense qu’il est difficile pour les gens d’imaginer cela, mais quand vous prenez du recul et que vous observez l’hyper fragilité de ce qui reste du système monétaire mondial, peut-on imaginer un effondrement bien plus important encore ?»
Matthew Piepenburg: « Lorsque l’on parle de ce qu’il s’est passé depuis 20 ans, et de la situation actuelle, de manière factuelle, franche, honnête, les gens pensent que vous avez une opinion négative, et que vous n’êtes qu’un pessimiste. Je crois que nous en avons tous marre e cette situation parce que je pense que ce qui manque aujourd’hui, c’est l’ouverture d’esprit et la franchise. Et pour répondre à votre question, j’étais sur les marchés à cette époque et j’ai gagné beaucoup d’argent pendant la bulle Internet. Je m’en souviens bien. Je me souviens en avoir échangé pendant la bulle de 2008 et je me souviens des réactions politiques. tout ceci n’a absolument rien de théorique pour moi, je l’ai vécu et j’ai réellement profité de ce non-sens.
Mais je peux toujours dire objectivement qu’en 2008, le bilan de la Réserve fédérale était inférieur à 1 000 milliards de dollars. Et entre-temps, il est passé à 9 000 milliards de dollars. Et nous avons imprimé plus d’argent en 2020 qu’entre 2009-2014. Ainsi, la Fed a gonflé son bilan à des niveaux jamais observés auparavant dans toute l’histoire, et en même temps, la dette publique américaine a également augmenté à des niveaux jamais vus auparavant de toute l’histoire des Etats-Unis. Alors oui, lorsque la prochaine bulle éclatera, le contexte macroéconomique de la prochaine crise sera infiniment pire qu’il ne l’était en 2008 lors de la crise des subprimes ou de tout ce que nous avons vu lors de la crise du Nasdaq en 2000. La crise du Nasdaq était relativement confinée aux valeurs technologiques, la crise de 2008 était un cancer qui s’est propagé de l’immobilier, des titres adossés à des créances hypothécaires et des titres adossés à des actifs.
Nous sommes dans une bulle de tout, de l’art aux voitures en passant par les actions, l’immobilier, les obligations, et nous sommes à une niveau d’endettement le plus élevé de notre histoire avec un ratio Dette/PIB supérieur à 120 %, alors qu’à l’époque de Volcker, il était d’environ 40 %. Ainsi, tout type de fragilité, tout type de choc pour le système sera pire qu’en 2008. C’est basé sur des calculs factuels et des faits sur la dette, pas sur des opinions ou sur la politique. Même si quelqu’un est fan de Yellen, Powell, Greenspan ou Bernanke, même s’il veut les défendre et prétendre que les gens portant ces cravates, robes ou costumes qui sont issus de très grandes écoles vont les sauver parce que ça fait du bien de croire en ça, c’est être tout simplement naïf.
Chaque régime ivre de dettes, chaque crise de la dette se termine par une crise de marché, elle se termine par une crise monétaire, elle se termine par des troubles sociaux, elle se termine par une crise politique, et finalement cette crise politique se transforme en un contrôle extrême de la gauche ou de la droite comme nous l’avons toujours observé tout au long l’histoire, et ce sans exception. Et ce à quoi nous assistons avec l’obligation du port du masque, la mise à l’arrêt de l’économie, c’est juste plus d’autoritarisme. Ce n’est pas seulement effrayant de voir des marchés s’effondrer qui ont été soutenus par de l’argent gratuit…
Ecoutez ci-dessous l’intégralité de l’interview de Mathew Piepenburg menée par Eric king
Source: kingworldnews
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