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MOINS de BIENS PLUS de LIENS

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L'esprit est comme un parapluie = il ne sert que s'il est ouvert ....Faire face à la désinformation


Quand le macronisme enfreint la séparation des pouvoirs et nous montre sa conception de la démocratie (Marianne.net)

Publié par Brujitafr sur 14 Juin 2020, 05:17am

Catégories : #ACTUALITES, #POLITIQUE

LE MACRONISME REMETTRA LA FRANCE EN MARCHE !!! ??????????

LE MACRONISME REMETTRA LA FRANCE EN MARCHE !!! ??????????

Réaction de Natacha Polony aux soubresauts de notre pays, qui s'enfonce chaque jour un peut plus, par ce qu'il ne veut pas voir la réalité en face, et préfère les subsides de la Commission européenne, (et les contreparties qui vont avec, mais je crois que l'ont ne l'a pas beaucoup expliqué aux Français) et ceci sans compter que l'état d'urgence sanitaire a été prolongé jusqu'au 10 juillet, ce qui est bien pratique pour éviter toute résurgence de mouvement de type 'gilets jaunes' mais rappelez vous :

C'est la guerre, malheur à celui qui se pose des questions ! (Marianne.net)

"La question n'est pas qu'institutionnelle. Et ses conséquences sont tragiques. L'équilibre des pouvoirs n'est pas une lubie de constitutionnalistes mais un des fondements de la démocratie."

Cet article est à retrouver dans le magazine n°1213 en kiosques cette semaine "La France est-elle raciste ?", disponible en ligne pour seulement 1,99 euros.

Ça pourrait n'être qu'une boulette, mais elle est diablement révélatrice. Emmanuel Macron, selon une information publiée lundi 8 juin par l'AFP, a demandé à Nicole Belloubet de « se pencher » sur le dossier Adama Traoré. Et là, claque magistrale, c'est l'avocat de la famille Traoré qui se paie le luxe d'invoquer la séparation des pouvoirs pour opposer au président et à la ministre une fin de non-recevoir. Quelqu'un, du côté de l'Elysée, a-t-il lu récemment Montesquieu ? Visiblement pas.

Et, de fait, le pouvoir législatif n'a pas droit à plus de respect que le pouvoir judiciaire. L'Elysée, voilà quelques jours, a fait savoir à différents médias son intention de créer « une commission qui portera un regard indépendant et collégial sur la crise » du Covid. Une réponse à la prochaine commission d'enquête parlementaire, qui, elle, ne serait pas indépendante ? Faut-il comprendre que l'opposition parlementaire serait illégitime pour chercher à évaluer l'action de l'exécutif dans un moment de crise majeure ? L'enquête est pourtant la seule prérogative qui reste encore à un Parlement que l'inversion du calendrier électoral et la déréliction des partis politiques ont réduit au rôle d'ectoplasme.

la nature du macronisme

Ces deux anecdotes racontent, comme beaucoup d'autres, la nature du macronisme. Avant toute chose, le produit de la destruction obstinée de la Ve République et de ses équilibres par des présidents qui n'y ont vu que le moyen de se maintenir au pouvoir quand le pays les rejetait. Formidable distorsion du sens de l'élection au suffrage universel. Elle donne désormais une légitimité qui semble écraser toutes les autres et faire taire même les protestations des citoyens avec lesquels, pourtant, le président est censé, par cette élection, tisser un lien privilégié.

La question n'est pas qu'institutionnelle. Et ses conséquences sont tragiques. L'équilibre des pouvoirs n'est pas une lubie de constitutionnalistes mais un des fondements de la démocratie. Ce n'est pas un hasard si, parallèlement à cette forme respectable et propre sur elle de populisme pur et simple, se développent des atteintes aux libertés individuelles et une forme d'emprise administrative qui nous éloignent insensiblement d'une authentique démocratie.

L'équilibre des pouvoirs n'est pas une lubie de constitutionnalistes mais un des fondements de la démocratie.

Ce que nous a montré la crise du coronavirus est la propension de ce pouvoir à considérer les citoyens comme un troupeau qu'il faudrait discipliner plutôt que comme des individus doués de libre arbitre et capables de décider de leur destin collectif. Et, pour le bien de cette masse, il faut donc prendre des décisions parfois impopulaires, comme une réforme des retraites introduisant un « âge pivot » ou une loi sanctionnant les « propos haineux » sur Internet. Et, pour faire passer ces décisions, comme pour convaincre l'opinion de leur caractère bénéfique, la séparation des pouvoirs, le débat et les délibérations sont des vieilleries inutiles. La démocratie n'est pas « efficiente ».

Contradictions

Depuis ses origines, le macronisme porte cette contradiction. Il prétend bousculer les vieilles structures qui engoncent le pays, et semble donc apporter un souffle démocratique sur l'édifice rigide des corporatismes, mais il s'appuie sur une idéologie qui considère en fait la démocratie comme un instrument parmi d'autres, un instrument imparfait pour mettre le pays sur les rails de l'efficacité et de la compétitivité.

Le résultat se lira à long terme. Déjà, l'expression « expertise indépendante » est utilisée, même dans certains médias, pour qualifier celle qui est payée par l'avocat de la famille Traoré, ce qui signifie que les expertises de l'institution judiciaire ne le seraient pas. Il semble acquis à beaucoup que la justice n'est pas une institution garantissant l'application des lois délibérées en commun et s'appliquant à tous uniformément, mais l'instrument du maintien d'une hiérarchie sociale. La distorsion des institutions démocratiques a cet effet délétère qui conduit chacun à croire que, puisque l'égalité n'est pas garantie par l'Etat, il va se faire justice lui-même et réclamer son dû. Les forces centrifuges qui travaillent aujourd'hui le pays sont le produit de décennies d'abandon de la promesse démocratique.

La confiance ne naît que de la certitude que nous sommes collectivement liés et que les règles qui s'appliquent à tous sans exception sont le produit de la volonté majoritaire.
 

Emmanuel Macron peut donc, comme d'autres avant lui, se demander comment il rétablira la « confiance » sans laquelle chaque décision est immédiatement vidée de sa substance et le pays transformé en champ de bataille d'une guerre de tous contre tous. La confiance ne naît que de la certitude que nous sommes collectivement liés et que les règles qui s'appliquent à tous sans exception sont le produit de la volonté majoritaire.

La colère sociale, les manifestations antiracistes, sont les conséquences de ce dérèglement. On peut se scandaliser de leurs excès, on peut combattre politiquement ceux qui s'en nourrissent, mais on ne peut pas se contenter de balayer les aspirations démocratiques et les demandes de justice au nom du fait que les urnes seraient la seule réponse. Surtout quand le pouvoir issu des urnes fait lui-même si peu de cas de la démocratie, de ses équilibres et de ses contre-pouvoirs.

Source : Marianne.net

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