Le professeur Didier Raoult, infectiologue controversé de l'IHU Méditerranée Infection, se livre à Apolline de Malherbe dans un entretien à découvrir en intégralité ce jeudi soir sur BFMTV.
"Je ne suis pas seul contre tous"
les Chinois "ne mentent pas plus que les Français"
"Je ne suis pas devin, je suis un praticien"
“Les vaccins ne sont pas toujours la bonne solution. Trouver un vaccin pour une maladie qui n’est pas immunisante… c’est même un défi idiot”, a confié le Pr Didier Raoult à Paris Match lors d’un entretien exclusif.
Le spécialiste controversé, connu pour ses positions tranchées, a notamment livré son opinion sur la recherche et sa quête effrénée d’un vaccin, sur la gestion de la crise sanitaire dans son pays et sur sa méthode de traitement privilégiée dont la désormais célèbre hydroxychloroquine.
Vaccin: “Un défi idiot”
Selon le Pr Raoult, l’élaboration d’un vaccin ne résoudra pas le problème: “Trouver un vaccin pour une maladie qui n’est pas immunisante… c’est même un défi idiot. Près de 30 milliards de dollars ont été dépensés pour celui contre le VIH, voyez le résultat!”, dénonce-t-il. “Quand on ne sait pas gérer une maladie infectieuse, on nous sort le coup du vaccin! Il est déjà difficile de vacciner correctement contre la grippe, alors contre un nouveau virus...”, ajoute-t-il. Selon lui, la probabilité que le vaccin soit efficace est “proche de zéro”.
Hydroxychloroquine
Au sujet de l’hydroxychloroquine, le Pr Raoult persiste et signe. Il rappelle que le médicament est le “traitement de référence” des infections du système respiratoire. Quant à l’azithromycine, il s’agit du “médicament le plus prescrit au monde après l’aspirine”, martèle-t-il: “Ce traitement est bête comme chou, c’est pour ça qu’il irrite”, confie-t-il à Paris Match. “Nos tests révèlent leur efficacité sur le virus lorsqu’ils sont combinés”, insiste Didier Raoult.
“Le consensus, c’est Pétain”
Après avoir rejoint le conseil scientifique, comité d’experts créé par le gouvernement, Didier Raoult a rapidement claqué la porte. Il explique les raisons de son départ: “On ne peut pas mener une guerre avec des gens consensuels. Le consensus, c’est Pétain. Insupportable. On ne peut pas décider de cette manière”, fustige l’infectiologue marseillais.
Le professeur Didier Raoult, infectiologue controversé de l'IHU Méditerranée Infection, se livre à Apolline de Malherbe dans un entretien à découvrir en intégralité ce jeudi soir sur BFMTV.
Le professeur Didier Raoult, infectiologue controversé et directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) à Marseille, s'est félicité de la visite surprise d'Emmanuel Macron au début du mois d'avril à Marseille, lors d'un entretien exclusif accordé à BFMTV, et diffusé ce jeudi soir.
L'infectiologue de renom affirme que l'hydroxychloroquine (un dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme) fait preuve d'efficacité dans le traitement contre le coronavirus. Des conclusions scientifiques qui ne font pas l'unanimité au sein de la communauté scientifique: l'Agence du médicament a notamment alerté sur les risques cardiaques posés par ce médicament pour les malades du Covid-19.
"Je ne prédis pas ce qui va se passer"
Emmanuel Macron "a eu raison de venir, c’était très bien", se targue le professeur face à Apolline de Malherbe. "Il y a des données qu’on est les seuls à avoir et qu’on était contents de communiquer: comme le risque chez les enfants, l’allure de la courbe, son évolution, les stratégies thérapeutiques que l’on a. Et lorsqu'il nous avait demandé de passer à l’Elysée, moi je ne parlais pas comme les autres, et je pense que ce que je lui disais l'intéressait".
Néanmoins, il reconnaît ne pas savoir si ses propos ont convaincu le chef de l'Etat ou pas. "Je ne suis pas assez naïf pour savoir si les gens sont convaincus ou pas. Les hommes politiques ne vous disent pas que vous êtes en train de dire des bêtises. Je crois qu’il était intéressé, qu’il comprend très bien, c’est un homme intelligent, après, comment il transforme ça en politique? C’est le métier des politiques. Ce n’est pas le mien."
Interrogé sur la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai, Didier Raoult affirme ne pas être inquiet. Il ajoute néanmoins: "mais on peut changer d'avis (...) je ne prédis pas ce qui va se passer". Didier Raoult juge la décision politique extrêmement "complexe", "au moins aussi compliquée que comprendre les épidémies". "Je n’aurais jamais voulu faire un métier pareil (...) Le processus de décision politique est très lent, complexe, tout le monde donne son avis dans les ministères. On a l’impression que quand le porte-avion a pris une direction, c’est compliqué d’en changer. Alors qu’en fait, c’est plutôt simple dans notre situation".
"Je ne suis pas seul contre tous"
Mais s'il refuse de s'investir dans le domaine politique, l'infectiologue se dit "très fier" de faire partie de "la quatrième génération d’officiers de la légion d’honneur" dans sa famille. "Je m’inscris dans mon pays, de temps en temps il est étrange, mais j’adore mon pays".
Il explique par ailleurs avoir quitté le Conseil scientifique car "ce n’était pas (son) écosystème". "Je n’étais pas à l’aise avec les gens qui étaient là. Mais je ne suis pas du tout seul contre tous, vous rêvez. Vous me prenez pour Robin des Bois (...) Je ne me trouve pas seul contre tous, le président est venu ici voir ce qu’on faisait, je pense qu’il a été convaincu que l’institut est une grande réussite pour le pays et que c’était bien. Il m’a écrit un très gentil mot pour me dire qu’il avait été heureux et qu’il souhaitait qu’on garde le contact et qu’on discute de ça".
"Je n’ai pas de message, je ne cherche pas à être populaire, je ne vends rien", conclut le scientifique, qui dit se moquer qu'on ne cesse de le dépeindre comme un gourou, une rock star de la science, ou au contraire un savant fou.
"Je m'en fiche. Je suis celui qui me voit le plus avec ma femme et le plus important, c’est que ma femme soit contente. C’est à cause d’elle que je porte la barbe, ça cache les rides. C’est très à la mode. Mon père avait les cheveux longs au même âge. Les gens vont chercher midi à 14 heures".
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