Pour convaincre les Occidentaux de le soutenir, Netanyahu pourrait compter sur un allié de circonstance : l’Arabie saoudite. Jusqu’où ira la coalition au pouvoir en Israël ? C’est la question que l’on peut se poser, devant les nombreuses fuites, affirmant que Tel-Aviv pourrait bombarder l’Iran, dans les prochains jours. Mercredi 2 novembre, le quotidien "Haaretz" a révélé que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et son ministre de la guerre, Ehud Barak, cherchaient à convaincre le reste du gouvernement à lancer une attaque contre les installations nucléaires iraniennes. Cependant, au sein du cabinet de Benyamin Netanyahu, le ministre de l'Intérieur et Chef du parti ultra-orthodoxe Shass, Elie Yishaï, Dan Méridor (ministre chargé des services de renseignements), Benny Begin (ministre sans portefeuille), Moshé Yaalon (ministre chargé des affaires stratégiques) et Youval Steinitz (finances) sont contre l’option militaire et privilégient le lobbying occidental, en faveur de pressions économiques sur l'Iran.
IRIB- Un certain nombre d'éléments semblent indiquer que le Premier ministre du régime sioiste, Benyamin Netanyahu, serait décidé à attaquer l’Iran, malgré l’opposition de nombreux militaires israéliens.
Plus problématique, selon le journal "Yedioth Ahronoth", le Directeur du Mossad, Tamir Pardo, le chef d’Etat-major, Benny Gantz, le Directeur du renseignement militaire, le Général Aviv Kochavi, ainsi que le directeur du Shin Bet (sécurité intérieure), Yoram Cohen, seraient opposés à de telles frappes, actuellement. Selon un sondage, 4 Israéliens sur 10 soutiendraient une opération militaire. Mais, en cas de frappes, quelle sera l’attitude des Occidentaux ? Un an avant la prochaine élection présidentielle, Barack Obama ne serait pas enclin à entraîner son pays, dans un quatrième conflit, en dix ans. Cependant, il aurait, d’ores et déjà, assuré Israël de son entier soutien. Nicolas Sarkozy a, de son côté, affirmé que la France «ne resterait pas les bras croisés», si la sécurité d’Israel était menacée. Enfin, nous l’avons vu, les Britanniques se prépareraient, déjà, à offrir un soutien maritime à de telles opérations.
Et la question de légitimité, où se place-t-elle? On peut douter que de telles frappes soient légitimes venant d’Etats nucléarisés. Le Pakistan a, ces dernières années, beaucoup plus œuvré, pour la prolifération nucléaire que n’importe quel autre pays, sans être menacé d’attaques. Israël et l’Inde, non signataires du Traité de Non-Prolifération, ont pu développer la bombe, contrairement à l’Iran, signataire du traité. L’Iran devrait-il, donc, sortir de ce traité, pour pouvoir sanctuariser son territoire, par ailleurs, régulièrement déstabilisé, par des rebelles soutenus par la CIA, dans la région du Balouchistan ? De plus, n’y a-t-il pas également un paradoxe, dans les reproches d’une prétendue ingérence iranienne, au Liban ou dans la bande de Gaza, quand on a laissé l’armée saoudienne intervenir à Bahreïn ? A vrai dire, les menaces occidentales serviraient à exercer des pressions sur les grands pays émergents, dont beaucoup soutiennent, légitimement, Téhéran. Et puis, elles serviraient la cause des partisans des sanctions contre la Banque Centrale Iranienne et le secteur pétrolier iranien, déjà, sujet à de nombreuses sanctions. La commission des affaires étrangères du Sénat américain a, ainsi, décidé, le 2 novembre, de proposer une loi, dans ce sens, au Congrès.
De telles sanctions profiteraient, en premier lieu, à l’Arabie Saoudite, également, cible du complot "présumé" visant à assassiner son ambassadeur, à Washington. Ce complot au scénario hollywoodien est parfaitement obscur, pour de nombreux observateurs, comme l’ancien agent de la CIA, Robert Baer, ou la diplomate américaine, Hillary Mann Leverett, qui ne semblent pas croire à la version officielle.
Toujours est-il que des frappes militaires contre l’Iran, si jamais elles venaient d'avoir lieu, en plus de déstabiliser la région, consacreraient, également, l’Arabie saoudite, comme l"allié le plus fidèle des Occidentaux, dans le golfe Persique. Riyad qui, comme l’a, déjà, montré un des documents secrets publiés par "Wikileaks", «exhorte, fréquemment, les Etats-Unis, à attaquer l'Iran», pourrait, ainsi, devenir le meilleur allié diplomatique de Tel-Aviv. Ensemble, Israel et l’Arabie saoudite arriveront-ils vaincre l'Iran ? Rien n'est moins sûr, quand on sait que l'Iran, objet de trois décennies de sanctions, conjuguées aux pressions diplomatiques et militaires, a toujours su tourner à son avantage les périls les plus sérieux.
source: irib.ir
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