Par Marine Rabreau

Masataka Shimizu démissionne et sera remplacé à la tête de Tepco par Toshio Nishizawa, l'actuel directeur général du groupe. Crédits photo : YOSHIKAZU TSUNO/AFP
La compagnie d'électricité japonaise clôture son exercice fiscal annuel décalé sur une perte record et confirme qu'elle remplace son actuel PDG, Masataka Shimizu, par son directeur général Toshio Nishizawa.

Autre annonce d'importance ce matin par Tepco : la démission de Masataka Shimizu. Il faut dire que sa gestion de la crise a été vivement critiquée, au Japon et dans le reste du monde. Notamment pour son manque de transparence dans les premiers instants qui ont suivi la catastrophe. Il sera remplacé par Toshio Nishizawa, l'actuel directeur général du groupe.
État, électriciens et banques à contribution
L'avenir pour Tepco s'annonce déjà difficile. L'opérateur a dû faire appel à l'aide de l'État japonais. Dans une demande adressée le 10 mai dernier au gouvernement nippon, le troisième producteur d'électricité de l'Archipel évoque un besoin immédiat de 8,7 milliards d'euros. Très vite, l'État japonais a réagi, mettant Tepco sous son contrôle et dévoilant son plan de sauvetage financier. «Le but de ce plan n'est pas de renflouer Tepco, a souligné ce vendredi le ministre japonais de l'Economie, mais de faire en sorte que les victimes soient dédommagées correctement», a -t-il tenu à préciser.Tepco doit en effet indemniser les 85.000 victimes de l'accident nucléaire. Une facture qui pourrait se chiffrer entre 25 et 43 milliards d'euros, à en croire la presse locale. C'est ainsi que l'État assure qu'il piochera dans ses fonds et demande la contribution des autres compagnies d'électricité privées du pays. Même les banques devront se serrer la ceinture : elles qui ont accordé un prêt de 1400 milliards de yens (11,7 milliards d'euros) à Tepco sont priées de renoncer à une partie de leurs créances vis-à-vis de l'opérateur.
De son côté, Tepco doit, bien sûr, participer à la rigueur. Le groupe devra notamment céder des actifs financiers et des propriétés afin de concentrer ses ressources sur la production et la distribution d'électricité. En outre, les huit plus hauts dirigeants de l'entreprise vont également renoncer à toute rémunération et le personnel, des cadres aux simples employés, vont aussi subir des réductions de salaire conséquente.
Commenter cet article