
François Hollande sur le plateau de France 2, à Paris, le 28 mars 2013.
(FRED DUFOUR / AFP)L'entourage du président avait laissé entendre qu'il ne dévoilerait rien de neuf.
François Hollande a finalement fait plusieurs annonces jeudi 28 mars sur France 2. Dans la droite ligne de la politique menée depuis 10 mois par l'exécutif.
La taxe à 75% payée par les entreprises
François Hollande a confirmé une information donnée jeudi par le quotidien économique Les Echos. La taxe à 75% sur les salaires de plus d'un million d'euros, dont la première mouture avait été retoquée fin décembre par le Conseil constitutionnel, sera payée par les entreprises. "Il va y avoir une transparence des rémunérations dans les grandes entreprises", a déclaré le président.
Concrètement,"l'assemblée générale des actionnaires sera consultée sur les rémunérations et, lorsqu'elles dépassent un million d'euros, l'entreprise aura une contribution à payer qui, toutes impositions confondues, atteindra 75%", a assuré le chef de l'Etat.
Les allocations familiales modulées selon le revenu
"On fera des économies", a promis le chef de l'Etat. "Que les plus hauts revenus aient les mêmes allocations, non ! Ça sera revu", a-t-il lancé.
Il a également affirmé que des "réajustements" seraient faits selon "deux principes" : "on va garder l'universalité" et "il n'y aura pas de fiscalisation des allocations". François Hollande écarte ainsi une piste évoquée par Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, et étudiée un temps par le gouvernement.
Allongement de la durée de cotisation pour les retraites
"Ceux qui ont cotisé longtemps doivent pouvoir partir à temps mais comme on vit plus longtemps -l'espérance de vie s'allonge-, il va falloir avoir des durées de cotisation plus longues", a affirmé le chef de l'Etat. "Ca sera l'objet de la négociation avec les partenaires sociaux (...) mais nous n'en aurons pas fini pour autant", a-t-il ajouté.
"Il va falloir aussi faire des efforts pour 2014, 2015", a averti François Hollande, estimant que "les partenaires sociaux ont été très responsables, [et qu'] il y a eu un accord sur les retraites complémentaires avec des mesures très courageuses parce que très douloureuses".
Déblocage des accords de participation
Les fonds de la participation aux bénéfices des entreprises sont actuellement bloqués pendant cinq ans pour favoriser l'épargne. Mais François Hollande a annoncé une mesure temporaire qui devrait durer "six mois".
"Je propose que pour tous ceux qui ont l'usage de ces accords de participation -quatre millions de Français-, qu'elle puisse être débloquée immédiatement, sans pénalité fiscale", a déclaré François Hollande. "Tous ceux qui ont un accord de participation, qui veulent -jusqu'à 20 000 euros- l'utiliser pour quelque achat que ce soit (...), pour acheter un bien" ou "participer à un apport pour le logement, ils pourront le faire", a-t-il détaillé.
Le Budget de la Défense inchangé en 2014
"Nous dépenserons en 2014 exactement le même montant qu'en 2013" pour la Défense, a assuré le président. "Comme nous avons été bien défendus en 2013, nous serons bien défendus en 2014, et ainsi ce sera la même somme qui sera affectée à l'outil de défense", a poursuivi le chef de l'Etat.
Plus que 2 000 soldats au Mali en juillet
"A la fin du mois d'avril, nous nous retirerons. Nous sommes un peu plus de 4 000, et au mois de juillet il n'y aura plus que 2 000 soldats français au Mali, a assuré François Hollande. Et puis à la fin de l'année, un millier de Français seulement sera présent", a-t-il ajouté.
Le président a estimé que "les objectifs" de l'intervention française au Mali avaient été atteints, à l'exception de la libération des otages. "Les soldats sont allés chercher les terroristes, y compris le chef des terroristes", a-t-il poursuivi, en rappelant que cinq militaires français avaient été tués. La France "a été regardée comme le pays de la délivrance". Et de conclure : "Chaque Français doit en être fier et les soldats français doivent en être remerciés".
Pour un nouveau texte sur la laïcité
François Hollande a réagi à l'annulation récente par la Cour de cassation du licenciement d'une employée voilée de la crèche Baby Loup. Il a estimé que le législateur devait intervenir dans le débat sur la laïcité. A la question de savoir si un texte de loi était nécessaire pour clarifier la situation, le président a répondu : "Je pense que la loi doit intervenir".
Selon lui, "dès lors qu'il y a contact avec les enfants, dans ce qu'on appelle le service public de la petite enfance, une crèche associative avec des financements publics, il doit y avoir une certaine similitude par rapport à ce qui existe dans l'école".