Aux Emirats Arabes Unis, une nouvelle clause dans la loi sur le droit des enfants diminue un peu plus la liberté des femmes. Désormais, les mères seront dans l’obligation d’allaiter leurs enfants… jusqu’à l’âge de 2 ans !
Une annonce qui passe mal du côté des associations de défense des droits des femmes.
L’allaitement, pour toutes les femmes et jusqu’au deuxième anniversaire de leur bébé, est désormais obligatoire aux Emirats Arabes.
En effet, la loi sur les droits des enfants vient d’être modifiée pour leur imposer ce mode de nutrition, bafouant au passage le droit des femmes de choisir de quelle façon elles nourrissent leurs enfants.
Les maris auront ainsi le droit de porter plainte contre leur épouse si celle-ci refuse de donner le sein.
Un « droit » justifié par des avantages médicaux
A l’origine de cette modification, on retrouve le Conseil fédéral national, autorité qui représente le peuple émirati. Ce dernier considère que tous les enfants ont « le droit » d’être allaités jusqu’à leurs deux ans, et que les mères ont donc le devoir de s’y plier. Il s’appuie sur les nombreux avantages médicaux de l’allaitement, qui permettrait de garantir une meilleure santé aux nourrissons.
Très vite, la nouvelle a entraîné une véritable levée de bouclier de la part des associations de défense des droits des femmes, à commencer par Out of The Bues, groupe d’aide aux femmes victimes de maladies post-natales. Dans une tribune publiée dans « The National », ses dirigeants ont déclaré : « Si encourager l’allaitement est un but louable en soit, c’est en aidant celles qui le veulent, et non en punissant celles qui n’en sont pas capables que nous tirerons tous des bénéfices ».
Quid des femmes incapables d’allaiter ?
En effet, cette nouvelle loi rajoute une pression supplémentaire envers les femmes qui sont médicalement incapables de donner le sein (5% des femmes dans le monde selon l’Organisation Mondiale pour la Santé). Car si la loi permet d’éviter l’allaitement aux femmes qui ne peuvent vraiment pas le faire, les circonstances de cette autorisation sont loin d’être claires, ainsi que le dénonce Out of The Bues : « Dans sa forme actuelle, la loi ne semble pas faire de place aux formes d’incapacité d’allaitement de certaines femmes. Le danger est qu’avec la menace de punition, elles souffrent d’un stress supplémentaire, et encourent de sérieuses répercussions, voire un accroissement du risque de dépression post-partum ».
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