En mettant une sorte de péage à l'accès à ses informations, Wikileaks avait non seulement perdu de vue son objectif premier mais également mécontenté une partie de ses soutiens, parmi lesquels les Anonymous.
Depuis ses origines, un des soucis majeurs de Wikileaks est d'avoir les moyens de ses ambitions. Il en faut de l'argent pour couvrir les frais que génère un tel site, un tel « service ». Depuis longtemps, Wikileaks fait appel aux soutiens de ses visiteurs ou de ceux qui croient en son combat, son intérêt. La liberté d'information à un prix, et Wikileaks a choisi, pendant quelques dizaines d'heures, d'appliquer la formule à la lettre.
Liberté d'être informé, si vous payez ?
Pourtant, depuis le 10 octobre et jusqu'à aujourd'hui, 12 octobre 2012, Wikileaks a eu tendance à un peu forcer la main de ses lecteurs.
Vous cliquiez sur un lien pour afficher un article et les informations recueillies par la structure dirigée par Julian Assange et une fenêtre se surimposait à la page. Elle affichait une vidéo, en l'occurrence celle de la campagne 2012 de Barack Obama et ne disparaissait que si vous acceptiez de faire un don ou de partager la vidéo via Facebook ou Twitter. Autrement dit, si vous acceptez de « viraliser » le message. La démarche était un peu surprenante et a fait grincer des dents.
Au point que les Anonymous, qui ont jusqu'à présent toujours pris parti pour Wikileaks pour ce qu'il représente la liberté d'expression et de savoir, ont réagi assez vertement sur les différents comptes Twitter qu'ils animent.
« Ceci, chers amis, vous fera perdre tous les alliés qui vous restait. @Wikileaks, s'il vous plaît mourrez brûlé. Ok, merci, au revoir. »
« Explication rapide : nous n'arrivons pas à faire la différence entre Wikileaks et n'importe quel système de levée de fonds ».
Levée de boucliers
Jugeant que les Tweets n'étaient pas forcément le medium pour communiquer une longue pensée, une des entités liées aux Anonymous a même publié un communiqué grâce à un pastebin.
Réaction et retrait
Ces réactions vitupérantes et fondées ont fait leur effet. Si Wikileaks n'a pas réagi sur Twitter, il est en revanche revenu sur sa manière d'imposer les donations. C'est en effet ce qu'annonce une des branches des Anonymous sur son compte Twitter. La fenêtre infermable aurait disparu.
Il est fort possible que la suppression de ce paywall prenne un peu de temps à se répandre sur les divers serveurs de Wikileaks. Nous sommes en effet toujours confronté à cette barrière à l'heure de la mise en ligne de cet article.
Auteur : Pierre Fontaine
Source : www.01net.com
Article relayé par : kannie Terre Sacrée
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