Par LEXPRESS.fr, publié le 02/11/2011 à 07:23, mis à jour à 08:15
Capture d'écran du site Internet de Charlie Hebdo, piraté ce mercredi matin.
Charliehebdo.fr
L'hebdomadaire satirique, qui sort un numéro spécial "Charia Hebdo" ce mercredi, a vu sa rédaction détruite, vraisemblablement par un cocktail molotov. Son site Internet a également été piraté.
La rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, qui publie ce mercredi un numéro spécial après les élections en Tunisie, a été détruite dans la nuit de mardi à mercredi par un incendie criminel, a-t-on appris mercredi de source policière, parlant d'un jet de "cocktail molotov".
L'incendie, qui s'est déclenché "aux alentours de 01H00 du matin" au 62 boulevard Davout (XXe arrondissement), est "maîtrisé et n'a fait aucun blessé", a-t-on indiqué de source policière. "Il n'y a pas d'interpellation", a-t-on ajouté, tout en évoquant un jet de "cocktail molotov" pour expliquer l'origine de l'incendie. "L'enquête devra le confirmer", a-t-on toutefois souligné. Les locaux de Charlie Hebdo du boulebard Davout abritent notamment la rédaction, le service de fabrication des maquettes, des bureaux et des stocks merchandising.
Autre capture d'écran du site de Charlie Hebdo.
Capture d'écran envoyée à LEXPRESS.fr par l'internaute Malory
Selon le médecin urgentiste et chroniqueur Patrick Pelloux, le cocktail molotov aurait été lancé "sur la devanture et aurait mis le feu au système informatique". Le journal, rebaptisé pour l'occasion Charia Hebdo, a décidé de faire de Mahomet le "rédacteur en chef" de son numéro de ce mercredi, afin de "fêter la victoire" du parti islamiste Ennahda en Tunisie. Pour lui, l'incendie est directement "lié" à la publication de ce mercredi. "Sur Twitter, sur Facebook, on a reçu pas mal de lettres de protestation, de menaces, d'insultes", que la direction du journal s'apprêtait à transmettre à la police, a-t-il expliqué. Le site Internet du journal a également été piraté.
Caricatures de Mahomet
Le journal avait déjà reçu des menaces lors de la publication des caricatures de Mahomet en 2006, mais le numéro de ce mercredi "n'a pas la même portée, c'est plus déconnant qu'autre chose", et seule la couverture avait été diffusée au moment de l'incendie, "pas le contenu" du journal, souligne encore Patrick Pelloux. La police judiciaire de Paris a été saisie de l'enquête.
"Je condamne bien sûr, vous savez que l'église catholique a eu aussi son site qui a été piraté pendant le week-end?", a déclaré Christine Boutin sur i-Télé. Cet acte "manifeste un symptôme de violence", a-t-elle souligné, faisant valoir que "la liberté de la presse et d'expression sont importantes pour notre pays".
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