AFP - Les principaux syndicats de policiers italiens, aussi bien de droite que de gauche, ont manifesté mardi à Rome devant la Chambre des députés pour dénoncer les coupes budgétaires dans la sécurité, collectant symboliquement de l'argent auprès des citoyens.
Symboliquement, les policiers présents ont demandé aux citoyens de l'argent pour acheter de l'essence car, écrivent-ils dans un communiqué commun, "les coupes sont telles qu'elles suppriment les ressources nécessaires pour acheter du carburant afin de faire fonctionner les véhicules des forces de l'ordre".
"Nous devons avancer l'argent de notre poche quand nous effectuons des déplacements professionnels en Italie. Les coupes sont telles que nous ne pouvons même plus acheter de nouveaux boucliers pour les policiers qui défendent l'ordre public", a dénoncé Filippo Girella, responsable national du syndicat UGL.
M. Girella dénonce aussi une carence des effectifs - environ 10.000 policiers manqueraient à l'appel -, et un vieillissement progressif des membres des forces de l'ordre en raison de l'arrêt des embauches suite aux coupes budgétaires.
A propos des violents incidents ayant émaillé un cortège samedi à Rome et au cours desquels quelque 130 personnes ont été blessées, un membre du SAP, le Syndicat Autonome de Police, a estimé qu'"en l'absence d'effectifs suffisants, la police n'a pas pu permettre aux Indignés de défiler dans le calme contre ce capitalisme exacerbé".
"Cela ne fait pas honneur à ce gouvernement, qui a gagné les dernières élections en axant sa campagne sur la sécurité et l'ordre public", s'est emporté un autre membre du SAP, qui a préféré lui aussi rester anonyme.
Daniele Sbarassa, membre du CO.NA.PO, un syndicat de sapeurs-pompiers, s'offusquait pour sa part de devoir partir en mission avec des "uniformes et du matériel vieux de dix ans". Selon M. Sbarassa, les pompiers italiens "sont en sous-effectif de 10.000 éléments".
Selon les syndicats, 80 millions d'euros étaient disponibles en 2010 pour l'essence et la manutention, alors qu'en 2011 le gouvernement a divisé le budget par deux, ce qui fait qu'en octobre, selon eux, les voitures policières resteront stationnées faute de carburant.
source: france24.com
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