Les fuites de méthane provoquées par l'exploitation du gaz de schiste sont pires que ce qui avait été prévu, annulant ainsi l'avantage du gaz naturel sur le charbon.
C'est que révèle une récente étude du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et de l'Université du Colorado.
Il s'agit de la première compilation à grande échelle de données sur le terrain permettant de mesurer les taux d'émission de gaz à effet de serre des activités d'exploitation de gaz de schiste
À la suite des résultats présentés par l'étude, l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) réitère sa demande de moratoire complet sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste au Québec.
Selon l'étude, les émissions de méthane en provenance des sites d'exploitation seraient d'environ 4%, soit plus du double que les inventaires officiels de l'industrie. À ce taux, il faut ajouter les autres fuites en provenance des gazoducs et des systèmes de distribution.
«Cette étude démontre clairement que si le Québec poursuit le développement de l'exploitation des gaz de schiste, il lui sera impossible d'atteindre son objectif de réduction d'émission de GES pour 2020 et de respecter les normes sur la qualité de l'air ambiant», soutient Patrick Bonin, qui est responsable du volet climat-énergie à l'AQLPA.
L'AQLPA rappelle qu'en plus d'être un précurseur d'ozone, le méthane est un puissant gaz à effet de serre. Sur une période de 20 ans, le potentiel de réchauffement planétaire du méthane serait 100 fois plus élevé que celui du CO2 et de 25 fois sur une période de 100 ans.
Le président de l'AQLPA, André Bélisle, considère que le gouvernement du Québec doit répondre à la demande d'évaluation de l'ensemble des forages.
L'AQLPA rappelle que le Programme des Nations Unies pour l'environnement a récemment ciblé le méthane comme étant un gaz prioritaire auquel nous devons nous attaquer pour éviter les changements climatiques catastrophiques et améliorer la qualité de l'air5.
«Les études confirment l'une après l'autre que le gaz de schiste est source de problèmes. Le gouvernement provincial doit écouter la population et se concentrer sur le biométhane et ainsi positionner le Québec comme leader nord-américain pour de véritables solutions», ajoute Kim Cornelissen, qui est responsable du dossier biométhane à l'AQLPA.
Un article de Reine Côté, publié par branchez-vous.com
Auteur : Reine Côté
Source : www.branchez-vous.com
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