
Des dizaines de milliers d'Espagnols sont descendus samedi dans les rues de Madrid pour dénoncer la politique d'austérité du gouvernement de Mariano Rajoy alors que des centaines d'autres manifestants d'extrême droite ont défilé à leur tour pour exprimer leur hostilité à l'égard des banques et de la classe politique.
Professeurs, infirmières et travailleurs sociaux venus de toute l'Espagne ont convergé vers la Plaza Colon, une des places centrales de Madrid, à l'appel des principaux syndicats et de quelque 150 organisations réunies dans un « Sommet social ».
Le gouvernement régional a évalué la foule à environ 65 000 personnes, bien en-deçà des prévisions des organisateurs, a souligné une porte-parole du gouvernement au quotidien El Pais.
« Assez! », « Ils ruinent le pays et ils vont le payer », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, qui dénonçaient les baisses de salaires et l'augmentation des impôts.
« Mon salaire? De moins en moins, et de plus en plus d'heures », résume Rian de los Rios, une fonctionnaire madrilène de 55 ans.
En juillet dernier, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a annoncé des mesures d'austérité évaluées à 65 milliards d'euros en échange du plus récent plan d'aide accordé par les ministres des Finances de la zone euro au secteur bancaire espagnol. L'objectif est de ramener le déficit public de 8,9 % à 2,8 % du PIB en 2014.
Parmi les mesures phare du plan figurent l'augmentation de la TVA, entrée en vigueur au début du mois, une baisse de salaire de l'administration publique et la suppression de la prime de Noël pour les fonctionnaires.
Des milliers d'Espagnols avaient alors défilé le 19 juillet pour crier leur colère.
Miné par un chômage record (24,63 %), le gouvernement de Mariano Rajoy tente d'éviter un sauvetage global de la zone euro, une issue considérée comme inévitable par certains économistes.
Quelques heures plus tard, des centaines de manifestants d'extrême droite, dont beaucoup vêtus de noir, ont également défilé samedi à Madrid contre les banques et de la classe politique, qu'ils rendent responsable de la crise économique en Espagne.

Passant près du siège du Parti socialiste, principale formation d'opposition et celui du Parti populaire au pouvoir, les manifestants on arboré une grande banderole rouge et blanche qui proclamait « La crise est appelée démocratie ».
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