La liste des pays dans lesquels la navigation sur internet est très encadrée était déjà assez longue : L’Iran, Cuba, l’Arabie Saoudite, la Birmanie, la Corée du Nord, et même en Europe, avec la Biélorussie.
Mais cette liste vient encore de s’allonger, puisqu’aux Philippines, le président Benigno Aquino III vient de signer un texte de loi intitulé « Acte de Prévention du cybercrime », une loi qui vise à criminaliser toute une série de délits commis en ligne, incluant le « cybersexe », le vol d'identité, le piratage, le spamming, la pornographie et la diffamation en ligne. C’est cette dernière qui a enflammé le peuple philippin qui a manifesté mercredi dans les rues contre la loi. En effet, elle signifie que les commentaires jugés diffamatoires pourront faire condamner leur auteur à 12 ans de prison. Mais ce n’est pas tout : CBS News rapporte l’analyse d’un sénateur qui a voté lui-même contre cette loi, Teofisto Guingona III : « Si vous cliquez sur « like », vous pouvez être poursuivi, et si vous partagez, vous pourrez l’être également. Même Mark Zuckerberg pourrait être poursuivi pour diffamation en ligne ».
Comme c'est le cas avec la plupart des lois bien intentionnées qui cherchent à restreindre le contenu en ligne, les paramètres mis en œuvre sont tellement vagues qu’ils ouvrent la porte à de sérieux abus de la part du gouvernement. Sur internet, il est d’ailleurs très difficile de définir la diffamation. Les Philippines sont tellement rongées par la corruption que ce sujet fait l’objet d’une page sur Wikipedia. S’agit-il de diffamation? Et l’étude de la World Bank qui documente cette page, est-elle à mettre en cause aussi? se demande le site Mother Board.
Le sénateur qui a émis la proposition ayant abouti à cette loi est Vicente Sotto III. Récemment, il avait été pris à partie par la communauté internet philippine, qui l’avait accusé de plagier les discours de Robert Kennedy et de blogueurs éminents. « En d’autres termes, la législation de Sotto pourait aussi bien s’appeler «l’acte 2012 du ‘Faites cesser les gens de dire du mal de moi sur internet’ », ironise Mother Board.
C’est d’autant plus regrettable que jusqu’alors, les Philippines figuraient à la sixième place des pays jouissant de la plus grande liberté sur la toile dans le monde, selon une étude de The Inquirer.
http://www.express.be/joker/fr/world/dans-quel-pays-risque-t-on-daller-en-prison-pour-un-like-sur-facebook.htm
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