Un agent des douanes montre une Kalachnikov trouvée à Marseille dans le coffre d'un véhicule Porsche Cayenne en novembre 2010 / AFP
15.000 armes de guerre de type kalachnikov
Depuis de nombreuses années, spécialistes et responsables policiers tirent la sonnette d'alarme, évoquant "une prolifération anarchique" de ces armes de guerre, notamment dans les cités, insistant depuis plusieurs mois sur leur utilisation de plus en plus fréquente.
Selon des spécialistes, près de 15.000 armes de guerre de type kalachnikov circuleraient dans les banlieues françaises, contre 3 à 7 millions d'armes qui se trouveraient illégalement en France. Mais il n'existe aucune statistique officielle sur le sujet. Ces armes peuvent être "mutualisées" pour un quartier, servant à différentes équipes, pour des faits allant de l'attaque de fourgon par exemple au simple règlement de compte personnel.
"Avant, un voyou se servait d'un fusil de chasse pour régler ses problèmes personnels. Là, comme il peut avoir une kalach' sous la main, eh bien il s'en sert parce qu'il est refusé en boîte de nuit, et ça fait beaucoup plus de dégâts", explique un spécialiste, pour qui la cartographie des armes de guerre épouse celle du trafic de drogue.
De 500 à 2.000 euros l'arme
Le succès de ces armes tient notamment à leur coût. Par exemple, le prix d'une kalachnikov sur le marché noir, oscille entre "500 euros pour une arme de mauvaise qualité" et de "1.000 à 2.000 euros" pour une arme venue de l'ex-Yougoslavie, selon un spécialiste. "C'est devenu tellement facile de s'en procurer que les voyous les utilisent facilement", raconte une source policière.
Selon une source proche du renseignement français, le marché français est alimenté par "de petits trafics - une dizaine d'armes maximum à chaque fois - qui viennent encore principalement de l'ex-Yougoslavie, cachées dans des poids lourds ou des autocars, via l'Italie".
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait affirmé début juillet après une fusillade à la kalachnikov à Lille - où deux personnes avaient été tuées devant une discothèque-, que la lutte "sans relâche contre le trafic et la détention illégale de telles armes", constituait "une des priorités de son action".
L'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait déclaré en février 2012 que près de 3.500 armes avaient été saisies en 2011, "une goutte d'eau dans un océan bien vaste", selon un spécialiste. source