🔴🚜 DIRECTION PARIS !
— Résistance Paysanne (@ResistPaysans) November 17, 2024
Près de 500 tracteurs vont converger vers Paris dès ce soir. Les forces de l’ordre se préparent déjà à des barrages pour nous empêcher d’entrer dans la capitale.#RevoltePaysanne pic.twitter.com/sibOHg2b9u
Colère des agriculteurs :
80 départements seront touchés selon la FNSEA, des actions sur les routes dès ce dimanche
Sur la RN118 dans les Yvelines et l’Essonne en région parisienne, mais aussi sur de nombreuses routes de France : les syndicats agricoles appellent à la mobilisation dimanche, lundi et mardi partout en France pour que les promesses faites l’hiver dernier par le gouvernement soient appliquées, mais aussi pour protester contre l’accord commercial du Mercosur.
Le monde agricole a commencé à lancer des actions cette toute fin de semaine, dans le cadre d’une vaste mobilisation qui doit atteindre son pic lundi. Percutés par les mauvaises récoltes et les maladies animales émergentes, les agriculteurs estiment n’avoir toujours pas récolté les fruits de la mobilisation de l’hiver dernier. Ils protestent également contre l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur.
Dès cette fin de semaine, des agriculteurs de l’Oise ont mené des actions dans le département. Jeudi et vendredi, ils ont ciblé plus d’une cinquantaine de radars et ne comptent pas s’arrêter là. Une manifestation d’ampleur est ainsi prévue lundi à Beauvais où les agriculteurs prévoient de laisser éclater une « très grosse colère », d’après Régis Desrumaux, président du syndicat agricole FDSEA 60. Ce sans grabuge ni casse, promet-il.
Plus de 300 agriculteurs convergent dimanche dans les Yvelines
Dans les Yvelines, un point de blocage réunissant près de 300 agriculteurs d’Île-de-France est attendu en fin d’après-midi dimanche sur la RN118 en direction de Paris à hauteur de Vélizy-Villacoublay. Un rendez-vous lancé par les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs. D’après la préfecture des Yvelines, qui alerte sur les difficultés de circulation à venir, des cortèges arriveront d’Houdan et Longvilliers (Yvelines), mais aussi d’Étampes et d’Auvernaux (Essonne) à partir de 16 heures. Et qui recense des difficultés, outre sur la RN 118, sur la RN12, l’autoroute A10, la N20, ainsi qu’un certain nombre de routes départementales.
En Essonne, le départ de plusieurs convois est aussi annoncé de Saclay, des Ulis, d’Étampes, de Dourdan ou encore de Morigny-Champigny et d’Auvernaux. La préfecture de l’Essonne annonce une circulation « perturbée dès 17 heures » sur la RN118 dans le sens province - Paris. Les bretelles d’accès à la N 118 sur la RD444 seront fermées au niveau de Bièvres à compter de 17h30.
« N’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas ! On marche TOUJOURS sur la tête… », lance la FNSEA sur les réseaux sociaux. Une centaine de tracteurs est attendue au point de rendez-vous, et devrait y rester jusqu’à lundi midi. Deux compagnies de CRS sont prévues pour les empêcher d’avancer vers le pont de Sèvres et donc vers Paris, d’après nos informations.
« Mobilisation jusqu’à la mi-décembre »
Ce dimanche sur BFM, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a annoncé que 82 actions étaient prévues dans 80 départements. « Elles prendront corps ce (dimanche) après-midi en Île-de-France et demain et mardi essentiellement dans les préfectures et sous-préfectures, et sur les avenues et les ronds-points de l’Europe, alors que s’ouvrira demain le G20 au Brésil ».
La mobilisation, a-t-il poursuivi, « va s’étaler jusqu’à la mi-décembre » mais ne débordera pas sur les fêtes de fin d’année, « rendez-vous de nos produits sur la table des Français ». « Nous avons besoin de prendre les Français à témoin de la situation d’urgence que vit l’agriculture, dramatique dans certains endroits », a-t-il justifié, affirmant que seuls « 35 à 36 % » des engagements du gouvernement Attal en février dernier ont été mis en œuvre avant la dissolution et le remaniement.
Des mobilisations ont déjà commencé vendredi en France, notamment dans la Sarthe où des agriculteurs s’en sont pris à des panneaux de communes, un grand classique des mobilisations d’agriculteurs. « L’action doit se poursuivre durant tout le week-end afin de bâcher un maximum de panneaux sarthois », appelle la FDSEA 72. Dans ce département, un rassemblement est aussi prévu lundi soir devant la préfecture dans la ville du Mans.
Dans le Haut-Rhin, des « feux de la colère », ont déjà été allumés à plusieurs endroits cette semaine par les agriculteurs. Et dans la Marne, des actions sont également prévues dès ce dimanche et jusqu’à mardi. Mais la majorité des actions auront lieu lundi.
Le 18 novembre, des mobilisations sont attendues, parfois dès le matin : à Rocroi dans les Ardennes, à Arras (Pas-de-Calais) devant la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), à Laval (Mayenne), à Bordeaux (Gironde), à Strasbourg (Bas-Rhin), à Dijon (Côte-d’Or) ou encore au Havre (Seine-Maritime).
D’autres manifestations sont également annoncées pour mardi devant les préfectures des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, à l’appel de la coordination rurale. Mais aussi devant la préfecture de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Toutes les promesses « seront respectées »
Le gouvernement a cherché vendredi à rassurer les agriculteurs en difficulté en précisant les modalités des prêts auxquels ils pourront prétendre. « Je ferai tout ce que je pourrai » et « toutes les promesses faites aux agriculteurs qui ont manifesté en début d’année seront respectées », a assuré le Premier ministre Michel Barnier. Il a également redit son opposition à l’accord commercial du Mercosur.
Ces annonces « vont incontestablement dans le bon sens », a réagi l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs dans un communiqué, sans toutefois lever les appels à la mobilisation.
De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a prévenu dimanche les agriculteurs qu’il y aurait une « tolérance zéro » en cas de « blocage durable » des routes, sur le plateau du Grand jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat. Il a indiqué avoir reçu des responsables syndicaux agricoles cette semaine pour favoriser le « dialogue », tout en leur rappelant « trois limites : pas d’atteintes aux biens, pas d’atteintes aux personnes, et pas d’enkystement », sans quoi il n’hésitera pas « à mobiliser » les forces de l’ordre pour rétablir la circulation.
Des mobilisations dans toute la France lundi et mardi
L'alliance syndicale agricole majoritaire formée par la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) a lancé un appel à une mobilisation nationale des agriculteurs avec des actions qui "s'étaleront essentiellement dans les préfectures et les sous-préfectures pour attirer l'attention des pouvoirs publics", a déclaré Arnaud Rousseau, invité dimanche sur BFMTV. Avenue de l'Europe, rond-point de l'Europe... Les lieux ainsi baptisés seront également privilégiés par les manifestants, pour leur portée symbolique.
Ainsi, dans le Bas-Rhin, l'alliance syndicale majoritaire appelle les agriculteurs à quitter leurs exploitations vers midi, pour se rendre jusqu'au point de l'Europe à Strasbourg, comme l'explique France Bleu. Un grand rassemblement, aux côtés d'agriculteurs allemands, est prévu à partir de 15 heures. "Les deux cortèges se rejoignent ensuite sur la M35 à partir de Bischheim et arrivent par la RN4 à l’entrée à Strasbourg. Ils empruntent ensuite la route du Rhin jusqu'au pont de l'Europe à Strasbourg", a précisé la préfecture, qui liste les axes concernés. Le pont de l'Europe sera totalement bloqué dans les deux sens de circulation, jusqu'à 21 heures, heure à laquelle doit se terminer la manifestation.
Dans de nombreux départements, la colère s'exprimera sur des ronds-points. En Isère, les adhérents de la FDSEA se mobiliseront à Chimilin, Rives et Sablons, où ils occuperont un rond-point et organiseront des barrages filtrants, détaille France Bleu, entre 15 heures et 22 heures. Dans les Côtes-d'Armor, le rond-point de Kernilien, à Plouisy, la rue de l’Europe à Lamballe et le rond-point de l'Aublette, à Dinan, seront occupés dès 20 heures, rapporte Ouest-France. Dans les autres départements bretons, "il y aura des mobilisations d'agriculteurs", mais pas de blocages sur les routes pour le moment, a déclaré la représentante de la FRSEA Bretagne (l'instance régionale de la FNSEA), Laëtitia Bouvier, vendredi sur France Bleu.
Des ronds-points seront également occupés à Nîmes (Gard), Montauban (Tarn-et-Garonne) où à Millau (Aveyron), liste Centre-Presse, qui ajoute que, dans le Lot, les agriculteurs de la FDSEA et JA formeront un convoi de tracteurs à partir de 10 heures pour se rendre devant la préfecture de Cahors et les sous-préfectures de Figeac et Gourdon. Dans le Gers, une colonne de tracteurs traversera Auch, en direction de la préfecture, à partir de 15 heures.
Dans l'Hérault, le rendez-vous est donné à partir de 11 heures, devant la préfecture, à Montpellier, selon Midi Libre, tandis que dans la Sarthe, un rassemblement est prévu à 20 heures devant la préfecture du Mans. A Arras (Pas-de-Calais), le syndicat majoritaire donne rendez-vous à 19 heures à la Direction départementale des territoires et de la mer.
La Coordination rurale promet de bloquer le fret alimentaire dès mercredi
"Nous irons devant les préfectures le 19 novembre pour rappeler nos revendications", a annoncé vendredi la présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc'h, à Ouest-France. "Si nos demandes restent sans réponse, à partir du 20 novembre, nous allons bloquer le fret alimentaire. Les centres logistiques de la grande distribution sont visés. D'abord dans le sud-ouest de la France", a mis en garde la patronne du deuxième syndicat agricole français. "On aimerait montrer aux consommateurs ce que serait un magasin approvisionné qu'avec des produits français".
"Nous ne voulons pas bloquer les Français mais les prendre à témoin", a précisé pour sa part Arnaud Rousseau. Selon le patron de la FNSEA, le mouvement pourrait durer, mais "jusqu'à la mi-décembre au plus tard" afin de ne pas "gâcher" les fêtes de fin d'année.
L’accord avec le Mercosur, s’il est signé, provoquera la fermeture de 4000 fermes. @VeroLefloch dénonce en 1 minute ce scandale des importations qui détruisent nos emplois et bafouent nos normes sanitaires et environnementales. À voir d’urgence ! pic.twitter.com/sSjjk88uHw
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) November 17, 2024
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