Cessez-le-feu Israël-Hezbollah : ce que contient l'accord approuvé par Benyamin Netanyahou
Proche-Orient. Dans une allocution à la télévision, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé approuver l’accord de cessez-le-feu avec le Liban, où l’armée israélienne combat depuis deux mois le mouvement islamiste libanais Hezbollah.
En début de soirée, ce mardi 26 novembre, des frappes ont de nouveau ciblé le centre de Beyrouth, peu après des appels israéliens à évacuer quatre zones de la capitale libanaise. Dans le même temps, à 18 heures (19 heures en France), le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a annoncé dans une allocution télévisée que son pays, via le cabinet de sécurité, a adopté un cessez-le-feu au Liban, qui doit mettre fin à plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte au Liban. Il doit débuter à 4 heures (heure locale) mercredi matin. Peu après cette annonce, l'armée israélienne a fait état de tirs de projectiles visant le territoire national en provenance du Liban.
Le chef de l’Etat hébreu a donné trois raisons à la mise en œuvre d’une trêve aujourd’hui. "La première, il nous faut nous focaliser sur la menace iranienne. La deuxième, il faut tout simplement permettre aux troupes de se reposer et il faut acquérir de nouvelles munitions pour protéger les soldats. La troisième est l’isolement du Hamas", a-t-il expliqué dans un discours télévisé d’une vingtaine de minutes.
Une trêve de 60 jours
"Nous avons ramené le Hezbollah une dizaine d’années en arrière […] Il y a trois mois, tout cela aurait semblé relever de la science-fiction. Mais nous l’avons fait. Le Hezbollah n’est plus le même", s’est félicité Benyamin Netanyahou. Il a averti toutefois que son pays "répondra" si le Hezbollah viole la trêve et conservera une liberté d’action "totale" au Liban. Il n'a cependant pas annoncé à quelle date les quelque 60 000 habitants du nord du pays déplacés par la guerre avec le Hezbollah pourraient rentrer chez eux et s'est abstenu de faire la moindre annonce sur le sujet.
Un cessez-le-feu doit aussi aider à mettre fin au conflit à Gaza, avait estimé, avant l’annonce de l’accord, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Les ministres des Affaires étrangères du G7 avaient eux appelé mardi à un "cessez-le-feu immédiat", tandis que le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, déclaré que le gouvernement israélien n’avait "plus d’excuses" pour le refuser. La médiation internationale a pris pour base la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Des conditions encore en suspens, d'autres abandonnées
Si les grandes lignes de l'accord paraissent acceptables par les deux parties selon la communauté internationale, quelques conditions ont compliqué les négociations. Sur la question du comité de surveillance international, le choix des pays membres à fait débat : Israël s'est opposé à la présence de la France en raison des relations politiques franco-libanaises et des désaccords et vifs échanges entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou. L'Etat hébreu aurait finalement revu sa positon acceptant la présence de la France. De l'autre côté, le Hezbollah a refusé la participation de la Grande-Bretagne pour sa proximité avec Israël. Concèdera-t-il sur ce point après la concession israélienne ?
Reste qu'Israël a fait valoir une autre exigence : celle d'avoir la liberté de frapper le Liban en cas de violation des termes de l'accord par le groupe islamiste. Un point défendu par le ministre israélien de la Défense Israël Katz au nom d'une "politique de tolérance zéro", mais qui semble peu compatible avec un accord de cessez-le-feu et qui entrainerait une violation de la souveraineté du Liban. Le chef du Hezbollah a précisé pour sa part qu'il n'accepterait un accord qu'à la condition que celui-ci implique une "fin complète de l'agression".
Un autre point pourrait rester source de tensions sans pouvoir être réglé par les termes de l'accord de cessez-le-feu : les 13 points contestés de la ligne bleue, frontière entre Israël et le Liban. La ligne bleue a été tracée par l'ONU en 2000 après le retrait israélien au Liban, mais treize points de cette frontière sont disputés entre les deux pays. Israël comme le Liban refusent cependant de négocier sur la répartition des terres.
𝐈𝐑𝐀𝐍
— Beau Gosse Prétentieux_Backup (@BoGossPrebackup) November 25, 2024
🔴 Sources des Gardiens de la Révolution au New York Times : L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est conclu.
Le Hezbollah a reçu le feu vert du leader iranien Khamenei pour un cessez-le-feu. https://t.co/NgDLVgrCs7 pic.twitter.com/BjehAnGq11
🇱🇧🇮🇱 COMME SI LE HEZBOLLAH N’EXISTAIT PAS!
— E. David Benaym (@benaym) November 26, 2024
Déclaration d’Emmanuel Macron sur le cessez-le-feu Israël/Liban où encore une fois le Président français ne mentionne pas une seule fois le Hezbollah. Assez hallucinant ! pic.twitter.com/CTn3EYDd5t
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