c’est une prison.
Le top c’est d’avoir bloqué les passages piétons… et dire qu’il y a des mecs qui ont réfléchi longtemps pour nous pondre tout ça
"On dirait une prison": 44.000 grilles installées dans Paris pour sécuriser la cérémonie d'ouverture des JO pic.twitter.com/woLp5zj2l8
— BFMTV (@BFMTV) July 16, 2024
Paris en cage.
Depuis plusieurs jours, les barrières de plusieurs mètres de long se multiplient sur les trottoirs parisiens. À l'approche des Jeux olympiques, 44.000 grilles ont été déployées aux abords de la Seine pour sécuriser la cérémonie d'ouverture et les épreuves sur eau.
Des barrières qui entravent les déplacements, et ne sont pas très bien accueillies par certains riverains et touristes. "Je n'ai jamais vu ça. Ce n'est pas une bonne idée", témoigne un riverain auprès de BFMTV. Alors qu'une touriste ajoute: "On dirait une prison."
"Je ne peux pas passer là où je passais d'habitude. Je travaille, je me déplace, je fais des domiciles alors là je ne peux plus passer. Le bus ne passe plus, je dois faire presque tout à pied", regrette une riveraine.
"Je ne peux pas passer là où je passais d'habitude. Je travaille, je me déplace, je fais des domiciles alors là je ne peux plus passer. Le bus ne passe plus, je dois faire presque tout à pied", regrette une riveraine.
Quel sentiment atroce de se retrouver en cage dans son propre quartier. Alors que ces JO étaient censés être populaires, les parisiens, considérés comme quantités négligeables, en sont exclus. J’ose à peine imaginer l’enfer pour les personnes à mobilité réduite. #saccageparis pic.twitter.com/XLvAZnlaEb
— Eric Klein (@EricKLein_) July 14, 2024
- Mise en cage -
"Ce qui est le plus difficile c'est de marcher dans les rues parallèles au quai de la Seine", ajoute un autre.
Un "certain nombre de contraintes"
Des difficultés comprises par la mairie de Paris qui assure néanmoins que ces barrières sont nécessaires. "C'est effectivement un défi en matière de sécurité. Ça amène un certain nombre de contraintes", reconnaît Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e arrondissement.
Autre conséquence des grilles installées: une baisse d'activité pour certains commerçants. "Les personnes qui traversent du pont Neuf vers la rue Dauphine, on les voit tout de suite passer sans vouloir traverser. Ce qui nous condamne énormément en cette période d'été", regrette l'un d'entre eux.
"C'est terrible pour nos commerces, les restaurants, les magasins de souvenirs: le chiffre d'affaires est catastrophique. On a perdu plus de 50 à 70%", dénonce un commerçant.
Une baisse du chiffre d’affaires pour les commerçants
Mais ces installations ont également des répercussions sur l’activité de certains commerçants. «C'est terrible pour nos commerces, les restaurants, les magasins de souvenirs : le chiffre d'affaires est catastrophique. On a perdu plus de 50 à 70%», dénonce l’un d’eux. La préfecture de police a précisé que les grilles seront retirées après le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture des JO 2024, et que des points de passage seront mis en place.
Selon le cabinet d’études économiques et de conseil Asterès, les Jeux olympiques de Paris pourraient finalement donner un gros coup de pouce financier au pays. Les retombées économiques pour l’État sont en effet estimées à 1,7 milliard d’euros. Une aubaine inespérée qui s’explique notamment par le fait que le pays a finalement peu dépensé pour ces Jeux. Le pays ne devrait dépasser le budget initial que de 700 millions d’euros maximum, alors que les estimations prévoyaient 3 milliards d'euros de dépassements il y a encore quelques mois. Le budget des JO de Paris a donc été revu à la baisse et est estimé à 9,5 milliards d’euros.
Le racket commence. pic.twitter.com/n2nk6YU5fA
— Alexis Poulin (@Poulin2012) July 16, 2024
Les bars et restaurants y seront également fermés le 26 juillet.
Quelque 326.000 spectateurs - 104.000 places payantes sur les quais bas, 222.000 places gratuites sur les quais hauts - sont attendus pour assister à la cérémonie d'ouverture sur la Seine, qui verra les délégations d'athlètes défiler sur plusieurs bateaux, depuis le pont d'Austerlitz et jusqu'au Trocadéro.
Jean-Pierre Lecoq, le maire LR du VIe arrondissement, à mi-chemin du parcours, dit avoir comme beaucoup de Parisiens découvert cette semaine ces barrières, dont il n'avait jamais entendu parler auparavant.
Depuis lundi, un certain nombre des habitants nous ont fait part de leur stupéfaction, ainsi que l'impossibilité physique de sortir de chez eux, affirme-t-il.
Notamment les personnes en fauteuil roulant, bloquées par les sabots des barrières.
Mais pour l'élu de droite, favorable aux JO, il faut bien que cette manifestation ait lieu.
- Manœuvre délicate -
Le Pont Alexandre III, fermé à la circulation routière en raison de la construction des installations des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, à Paris le 17 mai 2024
© / afp.com/Thomas SAMSON
Si certaines voies resteront fermées plusieurs semaines, d'autres portions ne subissent que des interdictions de circulation de quelques jours, le temps d'effectuer le montage des tribunes.
Près de la place du Châtelet, une dizaine d'ouvriers sont à l’œuvre près de longues pièces de métal.
Plusieurs fois par jour, Fatsah Saoudi et ses collègues bloquent la dense circulation sur le quai et sur les trottoirs pour permettre aux conducteurs de manœuvrer sans risque.
Pendant l'opération, la plus courte possible, la circulation est réduite sur une seule voie. On essaie de faire décharger un maximum entre 7h et 10h pour éviter les nuisances, explique-t-il.
Près du Pont Royal, Benoît Benoudina, talkie-walkie à la main, contrôle un autre accès au quai où jusqu'à trente camions peuvent passer quotidiennement pour accéder aux bords de Seine.
A l'arrivée d'un semi-remorque blanc, il bondit de sa chaise pour installer deux panneaux jaunes demandant aux cyclistes de mettre pied à terre.
La plupart des gens comprennent et patientent. Une personne sur 100 va essayer de forcer le passage, estime M. Benoudina.
Utilisateur quotidien de Vélib', Rémi Guezodjo, 25 ans, affirme ne pas être perturbé par le remue-ménage ambiant.
Il abandonnera en revanche le vélo pendant la compétition. Je vais prendre le métro pour éviter d'être en retard.
Puisque vous êtes là…
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