En 2022, le gouvernement de Narendra Modi affirmait fièrement que l’Inde pouvait nourrir le monde, aujourd’hui, il restreint les exportations de riz et d’oignons dans l’espoir d’atténuer la hausse des prix des denrées alimentaires à l’approche des élections générales.
Des Indiens achètent des tomates à un tarif subventionné par le biais de l’organisme gouvernemental chargé de l’agriculture, le 8 août 2023 à New Delhi. RAJ K RAJ / HINDUSTAN TIMES VIA GETTY IMAGES
Les cageots de tomates écarlates ont enfin fait leur retour dans les allées du marché de gros d’Okhla, dans le sud de New Delhi. Le matin, vers 6 heures, les camions ayant parcouru des milliers de kilomètres depuis Ahmedabad (Gujarat), à l’ouest, Bangalore (Karnataka) ou Nashik (Maharashtra), au sud, sont déchargés avec un entrain particulier. « De nouvelles tomates arrivent, et elles sont de bonne qualité », se réjouit Pappu Singh, un marchand qui se fournit ici depuis plus de trente-cinq ans, avant d’approvisionner restaurants et vendeurs ambulants d’un quartier voisin.
En juillet, les pluies diluviennes de la mousson et les attaques de nuisibles dans les régions productrices ont détruit une partie des récoltes, et les inondations ont bloqué les routes, mettant à mal le transport des tomates. Résultat, les prix de cet aliment de base, utilisé pour la préparation de nombreux plats indiens en sauce, ont explosé, enregistrant une hausse de 700 % à son plus haut. « J’ai besoin de 1 000 kilos de tomates par jour, et je n’en obtenais plus que 100 à cause des intempéries, les prix de gros avaient atteint les 200 roupies [2,20 euros] le kilo », raconte Pappu Singh. En cette fin août, ils sont redescendus à 50 roupies le kilo, soit 0,55 euro, et c’est un soulagement collectif. « Tout le monde est heureux, car les tomates sont bon marché », déclare un autre marchand, tout sourire.
Commenter cet article