Emmanuel Macron en train de chanter « le refuge »avec l’application Canto juste après son #allocutionpresidentielle ⤵️ pic.twitter.com/iWAnqC8a3C
— Stanislas Rigault (@stanislasrig) April 18, 2023
https://twitter.com/i/status/1648245182922387456
https://www.lepoint.fr/politique/apres-son-allocution..
Après son allocution, Emmanuel Macron entonne un chant pyrénéen dans la rue
Le président de la République a été approché par des jeunes du chœur de Saint-Longin. Certains sont connus pour faire partie de mouvances d’ultradroite.
Après l'allocution, la musique. Une vidéo tournant sur les réseaux sociaux depuis ce mardi montre Emmanuel Macron entonnant « Le Refuge », un chant pyrénéen que le président connaît bien – on l'a déjà vu le chanter, béret vissé sur la tête, en compagnie de bergers pyrénéens à l'été 2021 – en compagnie de plusieurs jeunes, dans une rue parisienne. Une vidéo authentifiée et datée, notamment par CheckNews ou RTL et dont l'Élysée a confirmé l'authenticité au HuffPost.
Le chef de l'État a été approché dans le quartier Sainte-Placide, dans le 6ᵉ arrondissement de Paris, par un groupe de choristes du chœur Saint-Longin, qui lui ont donc proposé de chanter cette chanson traditionnelle. Emmanuel Macron n'aura pas été compliqué à convaincre, cédant « pour un couplet ». C'est alors que les chanteurs ouvrent l'application Canto, une sorte de karaoké mobile qui propose des chants « populaires et traditionnels ».
Problème : cette application est connue pour sa proximité avec l'extrême droite. Selon Libération, des chants du IIIe Reich y sont même présents. L'association a reçu 40 000 euros de fonds publics et a été fondée par des militants de l'extrême droite radicale. Certains choristes seraient également de la mouvance identitaire. « Il ne pouvait connaître à ce moment-là les antécédents de chaque personne avec laquelle il discutait », se défend toutefois l'Élysée. Dans un long extrait de la vidéo, Canto ne semble en effet pas citée.
La vidéo est diffusée vers minuit sur une page Facebook nommée « Projet Canto », avec en légende : « Il n'y a que la mafia et Projet Canto pour faire chanter un chef d'État ! Réenchantons ce pays ! »
« Après son allocution, le président de la République s'est accordé un moment avec son épouse. Alors qu'ils marchaient en fin de soirée dans Paris, ils ont été interpellés par un groupe de jeunes en train de chanter qui ont demandé au président s'il pouvait les rejoindre. Il les a alors rejoints pour une chanson pyrénéenne qu'il affectionne et connaît », retrace l'Élysée.
Si la vidéo fait le tour des réseaux sociaux, c'est autant pour l'utilisation de l'application que par le décalage entre l'allocution, qui n'a absolument pas convaincu l'opposition, et le moment chanson offert par le président.
Auprès du « HuffPost », l’Élysée confirme l’authenticité de la vidéo dans laquelle le président entonne « Le Refuge » d’Edmond Duplan, peu après son allocution.
POLITIQUE - Après la promulgation nocturne, la soirée chorale. Emmanuel Macron a prononcé ce lundi 17 avril une allocution visant à s’extirper de la crise politique provoquée par la réforme des retraites, devant 15 millions de téléspectateurs. Et alors que la presse commentait et analysait son discours, le chef de l’État se promenait dans les rues de Paris.
C’est ce qu’affirme le « Projet Canto », organisation qui s’est donné pour mission de sauvegarder, via une application mobile, le répertoire des chants populaires de France, avec un certain goût pour les airs d’extrême droite. La structure a publié une vidéo de la prestation sur son compte Facebook peu après minuit.
Ce mardi 18 avril, la séquence arrive sur Twitter. Nicolas Boutin, journaliste pour l’hebdomadaire ultra-conservateur Valeurs actuelles, en publie un extrait avec ce commentaire : « Quelques minutes après l’allocution présidentielle, Emmanuel Macron a été filmé en train de chanter Le Refuge dans les rues de Paris, au milieu d’un groupe de soutien de l’application Canto ».
Sur les images, on voit effectivement le président de la République pousser la chansonnette au sein d’un petit groupe d’anonymes. Sitôt publiée, cette vidéo est notamment relayée par Stanislas Rigault, président de Génération Z et tête d’affiche du parti d’Éric Zemmour, ainsi que par plusieurs comptes liés à la galaxie de l’extrême droite en ligne.
En réponse, plusieurs comptes liés cette fois au parti Renaissance ont publié une version plus longue, montrant le début de la séquence, durant lequel on voit le chef de l’État être interpellé par cette grappe de jeunes. Auprès du HuffPost, l’Élysée confirme l’authenticité de la vidéo, en précisant que la scène a eu lieu plusieurs heures après l’allocution présidentielle.
Au sein de son entourage, on s’agace toutefois des « surinterprétations faites par l’extrême droite », soulignant que le chef de l’État « ne pouvait connaître à ce moment-là les antécédents de chaque personne avec laquelle il discutait ». Selon son entourage, il a simplement répondu favorablement aux sollicitations d’un groupe de badauds l’invitant à entonner l’un de ses airs préférés. Emmanuel Macron a effectivement déjà été filmé berret sur la tête en train de chanter cette chanson d’Edmond Duplan. C’était au mois de juillet dans les Pyrénées, en marge du Tour de France.
Qu’est-ce que le Projet Canto ?
Sur son site, l’organisation à but non lucratif explique que sa première mission est de « trouver tous les chants populaires et traditionnels de France, pour les sauvegarder en numérique ». Elle se présente comme « une association loi 1901 qui entend sauvegarder, faire vivre et transmettre la mémoire du chant populaire français grâce à un site et une application gratuite pour servir de support ». Une volonté de transmission qui avait été saluée au mois d’octobre par Valeurs actuelles.
Dans une enquête publiée par Libération quelques jours plus tard, on apprenait que le répertoire a priori innocent de cette application comptait plusieurs classiques de l’extrême droite, de l’hymne de la Phalange espagnole, le mouvement fasciste de Primo de Rivera, à des chants militaires issus de l’Allemagne nazie. Le quotidien révélait par ailleurs que la structure avait reçu une subvention de 40 000 euros de la part du ministère de la Culture.
Sur son site, le collectif antifasciste La Horde (qui mène une veille fouillée et active sur les groupes nationalistes) révélait que l’un des responsables du projet avait un important passif en termes de militantisme d’extrême droite, étant notamment passé par les rangs du GUD.
Dans sa publication Instagram, l’application Canto remercie les Chœurs Saint Longin pour leur prestation aux côtés d’Emmanuel Macron. Sur un site d’échanges de partitions catholiques, cette chorale se présente ainsi : « Ensemble vocal parisien, les voix d’hommes de Saint-Longin chantent régulièrement leur foi à travers un répertoire sacré, leur amour du pays par des chants régionaux et leur amitié lorsque le spirituel cède sa place au spiritueux ». Tels étaient les compagnons de chorale d’Emmanuel Macro ce lundi soir.
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