Que vous le vouliez ou non, les insectes vont devenir un élément de votre diète. La Commission Européenne, l’institution qui impose ses vues bien qu’elle n’ait jamais été élue par personne, s’y emploie : elle vient de décider que le grillon domestique était somme toute assez sain pour finir dans vos assiettes. Et dans vos verres. Et dans les goûters de vos enfants.
Avec le règlement EU 2023/5, le feu vert sanitaire a donc été donné : les citoyens européens, qui représentent pourtant moins de 10% de la population mondiale, sont sommés de se plier à la transition alimentaire qui sauvera la planète. Si la disposition prévoit que l’Acheta domesticus, notre petit grillon craquant, soit introduit (dans un premier temps ?) sous forme de farine dégraissée, on le retrouvera dans : « les pains et petits pains multicéréales, les biscuits secs et gressins, les barres de céréales, les prémélanges secs pour produits cuits au four, les biscuits, les produits secs à base de pâtes farcies ou non, les sauces, les produits transformés à base de pommes de terre, les plats à base de légumineuses et de légumes, les pizzas, les produits à base de pâte, le lactosérum en poudre, les substituts de viande, les soupes et concentrés ou poudres de soupe, les en-cas à base de farine de maïs, les boissons similaires à la bière, les confiseries au chocolat, les fruits à coque et oléagineux, les en-cas autres que les pommes de terre frites et les préparations de viande, produits destinés à l’ensemble de la population. »
Difficile, donc d’y échapper. Et si les emballages devront en faire mention, les petits subterfuges sont déjà sous nos yeux : quand il sera indiqué « contient des protéines animales » ou « contient farines protéiques » seuls les végétariens et les végans se sauveront !
L’introduction des insectes dans notre régime alimentaire n’aurait que des avantages nous dit-on. Les reportages et les missives institutionnelles pour encenser les Européens à leur consommation se multiplient. Face à la raréfaction des ressources naturelles et à l’augmentation de la population mondiale, nous n’aurions pas le choix. Nous les moins de 10% de la planète, nous les plus inféconds de toutes les populations du monde, nous qui polluons actuellement moins que les autres, nous devrions changer nos habitudes. Et pas des moindres puisqu’il s’agit cette fois du besoin primaire de l’être humain.
Meilleur taux de conversion alimentaire, meilleur apport en protéines et en acides gras saturés, moins d’émissions de gaz à effet de serre qu’un élevage de bétail, pas l’ombre d’un inconvénient ! À part sur le plan sanitaire général, comme nous l’indique le site de la Commission européenne, « des réactions allergiques, en particulier pour les personnes qui présentent des allergies préexistantes aux crustacés et aux acariens. Toutefois, ces incidences restent très faibles. »
Et fait, vous en mangez peut-être déjà sans le savoir : car le grillon est la troisième espèce d’insecte à avoir reçu l’aval des autorités européennes après le ver de farine et le criquet migrateur, tous deux approuvés l’an dernier, et ne sera sûrement pas la dernière : « la Commission a reçu plusieurs demandes d’autorisation pour d’autres espèces d’insectes, (…) au titre du règlement sur les nouveaux aliments. À ce jour, la Commission a considéré que 11 demandes étaient recevables. Une évaluation portant sur la sûreté alimentaire de chacune de ces espèces est en cours au sein de l’EFSA. Dès qu’un avis positif sera rendu par l’EFSA, la Commission poursuivra la procédure d’autorisation. »
Sur le fait que l’Européen, contrairement à d’autres peuples de la planète, ne soit pas entomophage, rien n’est dit. Les dirigeants de l’Union Européenne s’étant toujours refusés à admettre que l’Europe ait une culture propre, rien d’étonnant non plus, dans le fait de vouloir changer nos traditions culinaires et notre patrimoine gastronomique à coup de règlements et de directives insidieuses.
Audrey D’Aguanno
Aucun danger, FAUX
selon l’Autorité, hormis
des « réactions allergiques » chez certains
La poudre d’Acheta domesticus (grillon domestique) partiellement dégraissé, fera bientôt partie de notre alimentation. La société Cricket One a introduit une demande auprès de la Commission pour en autoriser la mise sur le marché de l’Union européenne. Cette poudre d’Acheta domesticus se retrouvera donc, ainsi que le mentionne le texte de l’Union européenne, « dans les pains et petits pains multicéréales, les biscuits secs et gressins, les barres de céréales, les prémélanges secs pour produits cuits au four, les biscuits, les produits secs à base de pâtes farcies ou non, les sauces, les produits transformés à base de pommes de terre, les plats à base de légumineuses et de légumes, les pizzas, les produits à base de pâte, le lactosérum en poudre, les substituts de viande, les soupes et concentrés ou poudres de soupe, les en-cas à base de farine de maïs, les boissons similaires à la bière, les confiseries au chocolat, les fruits à coque et oléagineux, les en-cas autres que les pommes de terre frites et les préparations de viande, produits destinés à l’ensemble de la population ».
La conclusion de l’avis scientifique de l’autorité souligne que, dans les conditions d’utilisation et les doses proposées, la poudre d’Acheta domesticus ne présentait pas de danger. Elle peut toutefois « provoquer des réactions allergiques chez les personnes allergiques aux crustacés, aux mollusques et aux acariens », précise le site de la Commission européenne.
Et le « processus d’autorisation » ne va pas s’arrêter là
Hormis ce bémol, les insectes ne présenteraient que des avantages, notamment au niveau de l’apport en protéines et en acides gras. De surcroît, comparé à un élevage de bétail, ce type d’industrie produirait moins de gaz à effet de serre, rapporte breizh-info.com.
En juin 2021, le site de la Commission européenne se réjouissait en effet du « rôle croissant que les insectes joueront dans le cadre d’une alimentation plus saine et plus durable, ainsi que des avantages pour l’environnement dans les années à venir ». Il était également indiqué qu’à ce jour, « la Commission a considéré 11 demandes comme valides et une évaluation de la sécurité par l’EFSA [Autorité Européenne de sécurité des aliments] est en cours pour chacune d’entre elles. Dès que l’EFSA aura rendu un avis positif, la Commission poursuivra le processus d’autorisation ».
Dans un tweet, la Commission Européenne incite même les gens à tester cette nourriture, mettant en avant le fait que « l’utilisation des insectes comme source alternative de protéines n’est pas nouvelle et les insectes sont régulièrement consommés dans de nombreuses régions du monde ». Cette nouvelle façon de s’alimenter est censée être une solution face à l’augmentation de la population mondiale et à la diminution des ressources naturelles.
Insectes et alimentation,
quels sont les risques ?
Il y a peu de données disponibles sur les contaminations chimiques par transfert via les différents types de substrat et l’apparition des prions (protéines anormales) qui peuvent causer des maladies telles que l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) chez les bovins et la maladie de Creutzfeldt Jakob chez l’homme. Ce type de contamination devrait être faible si le substrat ne se compose pas de protéines dérivées de l’homme ou des ruminants (fumier).
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