Eau douce contre pétrole :
le ministre Christophe Béchu
confirme les informations
de "Marianne"
"Alors que nous venons de connaître une terrible sècheresse ....
🔴 Eau contre pétrole : le ministre @ChristopheBechu confirme les informations de "Marianne" https://t.co/ZKxodEG31j
— Marianne (@MarianneleMag) October 11, 2022
Alors que se profile une grave crise de l’énergie, un projet aussi sensible que confidentiel navigue au sommet de l’État.
L’enjeu ?
Échanger de l’eau douce française contre des hydrocarbures étrangers.
En ce 22 mars 2022, une dizaine de participants prennent place autour d’Alexis Zajdenweber, l’un des principaux spadassins d’Emmanuel Macron*. Conseiller en économie, finances et industrie du président de la République depuis l’élection de mai 2017, Zajdenweber prendra bientôt les commandes de l’Agence des participations de l’État (APE). Pour l’heure, il reçoit dans le secret des murs de l’hôtel de Marigny, une petite merveille architecturale de style néo-XVIIIe devenue, à l’initiative du président Georges Pompidou, l’annexe du palais de l’Élysée. Le mini-symposium ne figure pas à l’agenda officiel. Et pour cause, l’enjeu est pour le moins sensible : eau douce française contre hydrocarbures étrangers, comme le révèle Marianne.
« On n’a pas parlé de pétrole à l’Élysée, pas une seule fois ! Nous n’avons parlé que d’eau » nous assure cependant l’ambassadeur du projet, Xavier Houzel. Si son nom est inconnu du grand public, il fait office d’incontournable intermédiaire pour ouvrir les plus inaccessibles portes au sommet de l’État. Négociant international d’hydrocarbures, ce vieux routier du business international sillonne les routes de l’or noir depuis le début des années 1970 et dispose d’un carnet d’adresses sans pareil. Il a longtemps dirigé la seule entreprise française indépendante de trading pétrolier, Carbonaphta. De quoi baguenauder partout où les intérêts de la France étaient en jeu, du Congo à l’Arabie saoudite, en passant par l’Irak, la Syrie ou encore l’Iran.
Il ne lui aurait pas fallu plus de quarante-huit heures pour monter le concile de l’hôtel de Marigny et présenter, avec ses camarades, ce curieux projet aux plus hautes autorités de l’État. Pour convaincre Alexis Zajdenweber et les quatre conseillers issus de différents ministères présents à la réunion, selon Houzel, ce dernier est venu accompagné.
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"Eau contre pétrole" : ce projet fou qui embarrasse l'Élysée
Alors que se profile une grave crise de l'énergie, un projet aussi sensible que confidentiel navigue au sommet de l'État. L'enjeu ? Échanger de l'eau douce française contre des hydrocarbures ...
https://www.marianne.net/economie/eau-contre-petrole-ce-projet-fou-qui-embarrasse-lelysee
À l'Assemblée, ce mardi 11 octobre, le ministre de la Transition écologique a confirmé que des rencontres avaient bien eu lieu au sommet de l'État pour discuter de la possibilité d'échanger de l'eau douce française contre des hydrocarbures étrangers.
Fin septembre, Marianne révélait l'existence d'un projet sulfureux, discuté depuis plusieurs mois dans les arcanes du pouvoir. Son principe pouvait être résumé ainsi : la France aurait échangé de l'eau douce contre des hydrocarbures étrangers. Son existence a été confirmée à l'Assemblée, ce mardi 11 octobre, par Christophe Béchu. Il était interrogé sur ce point par le député Gabriel Amard (LFI).
« Des rencontres se sont tenues entre des porteurs de projet et des conseillers »a reconnu le ministre de la Transition écologique.« Ce projet n'a pas franchi la barrière des conseillers et en aucune manière nous l'envisageons », a poursuivi le ministre, avant de changer de sujet.
Marchandisation de l'eau
En mars et en juin dernier, deux réunions se sont tenues pour discuter de ce plan. En clair, deux intermédiaires, Xavier Houzel et Claude Rouy, suggéraient au gouvernement d'utiliser l'eau provenant de la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône) pour l'échanger contre du pétrole. Ceux-ci rappelaient que l'usine électrique ne peut turbiner qu'à la moitié de sa capacité.
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Lors de sa conception, dans les années 1960, les ingénieurs avaient mal estimé les conséquences qu'auraient les rejets d'eau douce dans l'étang de Berre qui jouxte la centrale hydroélectrique. Cet étang est en effet constitué d'eau salée. Pour le préserver, l'Union européenne a fini par condamner EDF à réduire le débit de la centrale de Saint-Chamas en 2006.
En conséquence, 700 GW de puissance électrique sont inexploités, en pleine crise énergétique. Les porteurs du projet proposaient au gouvernement de remédier à cette situation en acheminant l'eau potable rejetée par la centrale à l'étranger, en échange d'hydrocarbures. Cette manœuvre posait toutefois un épineux problème moral puisque cela revient à attribuer une valeur marchande à l'eau...
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