MAJ
Les gendarmes s'excusent
auprès d'une lycéenne
qui avait interpellé Macron
La jeune fille, qui avait posé une question au chef de l'État dans le Tarn, avait reçu la visite de la gendarmerie en plein cours le lendemain.
Les gendarmes du Tarn, accusés d'avoir voulu « intimider » une lycéenne qui avait interpellé le président Macron sur des ministres soupçonnés de viols et violences envers les femmes, ont adressé dans la nuit de vendredi à samedi des excuses à la jeune femme.
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Interrompue en plein cours par les gendarmes
Les images ont été partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux, les internautes s'emparant de la question pour interpeller eux-mêmes le président. Mais c'est la visite des gendarmes à Laura le lendemain, au sein de son lycée, qui a fait enfler la polémique. Contactée par l'Agence France-Presse, la jeune femme n'était pas joignable. Elle avait expliqué au Parisien avoir été interrompue en plein cours pour un « entretien » avec des gendarmes dans une salle de son lycée.
Ces derniers lui auraient demandé si elle souhaitait porter plainte pour une agression sexuelle dont elle avait fait part en marge de son échange avec le président. Mais selon la jeune femme, qui dit avoir perçu leur visite comme une « intimidation », la conversation a rapidement porté sur ses propos de la veille, une gendarme lui disant que ce « n'était pas à faire ».
Depuis jeudi, le hashtag #laquestiondelaura a
été relayé plus de 26.000 fois sut Twitter.
Ce samedi, la toile s’est enflammée et a apporté en masse son soutien à Laura pour avoir osé interpeller le président de la République... et reçu la visite des gendarmes à son lycée. À l’heure où ses lignes sont écrites, ce samedi après-midi, plus de 26.000 messages ont été postés sur Twitter sous les hashtags #LaQuestionDeLaura et #SoutienLaura.
Des milliers de messages de soutien
La fondatrice de l’association Osez le féminisme Caroline de Haas, la journaliste et écrivaine Florence Porcel, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, ainsi que de nombreux anonymes ont saisi leur clavier pour interroger à leur tour Emmanuel Macron. “On va la répéter, la question polie, factuelle, et d’intérêt public de Laura”, commente Florence Porcel. Railleurs, certains précisent qu’ils refusent une réponse sous forme de visite de la gendarmerie.
La période de réserve en ce week-end d’élections législatives limite les réactions de personnalités politiques de premier plan ou candidats à la députation. Jean-Luc Mélenchon a malgré tout exprimé son indignation sur Twitter, vendredi soir. Côté exécutif aussi, le silence est de mise. Reste à savoir si les internautes obtiendront une réponse après le second tour des élections, le 19 juin.
«C’est intimidant» : la lycéenne qui a interpellé Macron dans le Tarn a reçu la visite des gendarmes
Laura, 18 ans, avait interpellé jeudi Emmanuel Macron sur ses ministres accusés d’agressions sexuelles. Elle a reçu ce vendredi matin, à son lycée, la visite de deux gendarmes. Selon elle, ils auraient cherché à l’intimider. Ce n’était pas l’« objet » de cette visite, affirme la gendarmerie.
S’adresser à Emmanuel Macron dans la rue peut-il avoir des conséquences ? Laura, 18 ans, a en tout cas reçu ce vendredi la visite de gendarmes à son lycée, moins de 24 heures après avoir interpellé le président de la République au sujet de ses ministres accusés d’agressions sexuelles. Si cet échange n’était pas l’objet de cette « rencontre », assure la gendarmerie de Gaillac (Tarn) au Parisien, ce n’est pas la version de la jeune fille qui réfléchit à une éventuelle suite.
Jeudi, la jeune fille avait interpellé Emmanuel Macron alors qu’il était en déplacement dans le Tarn. La vidéo a depuis été vue des millions de fois. Face au président de la République, Laura dénonce : « Vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes (les ministres Gérald Darmanin et Damien Abad sont tous les deux accusés, le premier étant le seul faisant l’objet d’une enquête pour laquelle le parquet a requis un non-lieu) , pourquoi ? » Ce à quoi Emmanuel Macron brandit alors la « présomption d’innocence », aucun de ses ministres n’ayant été condamné.
De cet échange, Laura pensait en avoir terminé, jusqu’à la journée de vendredi. « J’étais en cours d’espagnol quand autour de 11h30, la proviseure adjointe est venue me chercher pour parler. À l’extérieur du cours, elle m’a demandé si j’acceptais de parler à des gendarmes », explique Laura au Parisien, ce vendredi soir.
En marge de son échange avec Emmanuel Macron, la veille, la lycéenne lycée avait avoué avoir été victime d’une agression sexuelle dans le RER il y a 4 ans, sans avoir porté plainte. « Ils m’ont demandé si je voulais porter plainte, mais ça a été très bref », explique-t-elle. Et la jeune fille de raconter ensuite un tout autre échange, plus proche selon elle de l’« intimidation » et qualifiant une visite « ambiguë ».
« Aucune infraction » de la part de la lycéenne, confirme la gendarmerie
« On est rapidement venu à l’échange avec Emmanuel Macron. Ils m’ont demandé ce que j’avais voulu faire, alors je leur ai dit, je leur ai dit que je voulais poser telle question, etc. Puis la gendarme m’a dit : C’était pas à faire. Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée », assure Laura. Elle a l’impression, raconte-t-elle, que les gendarmes sont ici « à la demande de quelqu’un ».
« Je me suis évidemment demandé si j’avais fait quelque chose de mal, raconte la jeune femme. Évidemment que c’est intimidant de voir les gendarmes débarquer au lycée. » Laura s’étonne aussi : « Ils auraient pu trouver mon adresse finalement plutôt que d’aller au lycée. Il y a deux mois, car j’étais en voyage scolaire pour les élections, j’avais fait ma procuration à la gendarmerie ! »
Ils ne pourront plus sortir dans la rue !
Accusation de viol contre
Gérald Darmanin :
ce "n'est pas un obstacle" à sa
nomination comme ministre de
l'Intérieur, affirme l'Élysée
Elisabeth Borne "pas au courant"
Alors qu'il a été nommé ministre des Solidarités dans le nouveau gouvernement d'Elisabeth #Borne, Damien #Abad est dans la tourmente. D'après un article de Médiapart publié samedi 21 mai 2022, deux femmes l'accusent de viols. L'une d'entre elles, qui a porté plainte contre lui, s'est confiée à France Info lundi 23 mai 2022.
Chahuté par une lycéenne de 18 ans lors d'un déplacement dans le Tarn à trois jours des législatives, le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté de protéger la présomption d'innocence.
C'est un début de quinquennat chahuté. Emmanuel Macron a été interpellé ce jeudi, en marge d'un déplacement dans le Tarn pour parler de la sécurité dans le monde rural, à propos de la présence de Damien Abad et de Gérald Darmanin dans son gouvernement, tout deux accusés par des femmes de violences sexuelles.
"Vous mettez à la tête de l'Etat des hommes qui sont accusés de viol et de violences contre les femmes, pourquoi ?", lui a lancé Laura, une lycéenne de 18 ans.
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