Mes chères impertinentes, chers impertinents,
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Ceci étant dit, maintenant, parlons un peu de croissance et de récession.
David Jacquot me parlait dans l’émission d’Ecorama hier de l’acquis de croissance et que comme nous avons un acquis de croissance et bien nous ne serions pas en récession cette année et que finalement Bruno le Maire n’avait pas tort de dire que la France ne serait pas en récession en 2022.
Sur quoi repose cette affirmation ?
Sur des méthodes statistiques crétines qui permettent de dire que le ciel est rouge quand il est bleu ou encore que le feu mouille et que l’eau brûle. Après dans les faits et dans la réalité de la vraie vie, le feu brûle, l’eau mouille, le ciel est bleu et de la même manière la France est déjà en récession.
En effet l’Insee fait des statistiques en « glissement annuel » qui « lissent » les effets d’un trimestre à l’autre ou d’un semestre à l’autre, et même d’une année à l’autre !
Voilà ce que dit l’Insee dans sa dernière note de conjoncture.
« Pénalisé par la crise sanitaire (Omicron), certes de manière beaucoup moins aiguë qu’en 2020-2021, puis par une crise géopolitique majeure (guerre en Ukraine), le PIB français a marqué le pas au premier trimestre 2022. C’est notamment la consommation des ménages qui a pâti de la situation sanitaire, puis de l’incertitude et de l’accélération des prix.
Au début du deuxième trimestre, la situation sanitaire est sensiblement meilleure dans les pays européens mais s’est dégradée en Chine, avec un impact direct de la stratégie « zéro Covid » sur la production de ce pays. La situation géopolitique à l’est de l’Europe reste quant à elle particulièrement sombre. Les enquêtes de conjoncture traduisent cette montée de l’incertitude mais aussi la relative résistance du climat des affaires.
À l’horizon de la prévision (juin 2022), ces chocs d’offre négatifs continueraient à alimenter l’inflation : le glissement annuel des prix à la consommation se situerait entre 5 et 5 ½ % – il dépasserait 7 % sans les mesures de « bouclier tarifaire » et de « remise à la pompe ». Le PIB ne progresserait que d’environ ¼ % au deuxième trimestre 2022 par rapport au premier. Pour ce qui est de la croissance annuelle, l’acquis à mi-année pour 2022 serait de + 2,6 %, après + 7,0 % sur l’ensemble de 2021″. (Insee source ici)
Pour vous la faire simple, l’Insee récupère un peu de croissance de l’année 2021 que l’on transfère en 2022. Evidemment cette croissance économique a déjà été faite, donc ce sont des histoires purement « comptables » et « statistiques » qui n’ont rien à voir avec la réalité.
Vous pouvez toujours me dire que vous partez avec un « solde » de croissance positive dans les faits, nous commençons l’année directement par un 1er trimestre en récession de 0.2 %.
Il n’y a donc aucun acquis de croissance.
Le second trimestre ne s’annonce pas plus brillant.
Officiellement toujours selon l’Insee on parle de récession uniquement quand il y a deux trimestres consécutifs au moins de baisse du PIB.
A aucun moment dans la définition de la récession on ne vous parle de l’acquis de croissance de l’année précédente ! Hahahahahahahaha.
« Période de recul temporaire de l’activité économique d’un pays.
Le plus souvent, on parle de récession si l’on observe un recul du Produit Intérieur Brut (PIB) sur au moins deux trimestres consécutifs ». Source Insee ici.
La réalité, c’est que notre pays va connaître une récession cette année et ce n’est pas une bonne nouvelle. Nous perdrons peut-être entre 1 et 3 % de notre PIB en fonction de la manière dont évolue la situation. Nous aurons une inflation de plus de 5 %, plus faible que les autres pays grâce à nos « boucliers tarifaires » qui nous coûtent des dizaines de milliards d’euros que nous n’avons pas et qui vont alourdir notre déficit budgétaire.
Récession, inflation forte et déficit budgétaire important.
Sinon, Bruno, ne voit pas de récession en France grâce à notre acquis de croissance.
C’est bien mon Bruno. « Tout va bien se passer ».
Cela me rappelle le début de la 7ème compagnie.
» Par ce clair matin de mai 1940, l’armée française reculait, selon le Grand Quartier Général, dans les meilleures conditions. Aucune armée avant celle-ci n’avait reculé aussi bien ni surtout aussi vite. Le porte-parole du GQG ne disait pas que c’était un plaisir de reculer comme ça, mais presque. L’opinion de la 7ème compagnie de Transmissions sur la qualité de ce recul était légèrement différente ».
Sur le terrain, par ce clair matin de juin 2022, l’opinion de la population française sur la qualité de cet acquis de croissance était légèrement différent.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
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