« Je demande à tout le monde de ne pas l'étendre à mon pays natal ou à ma communauté politique »
L’ex-député européen membre du Fidesz (PPE) de Viktor Orban, József Szájer, a été arrêté le 27 novembre au milieu de 25 hommes dénudés pour avoir participé à une partie fine. Si sa vie privée ne regarde que lui, ses positions politiques sont l’affaire de toutes et tous…
L'affaire du gang-bang bruxellois éclabousse le gouvernement de Viktor Orban.
Dans un premier temps, cette histoire pourrait faire sourire. Vendredi 27 novembre, aux alentours de 21 heures, dans le centre de Bruxelles, la police a dû mettre un terme - Covid oblige - à une partie de jambes en l’air à laquelle participaient 25 hommes. Parmi eux, un des fêtards a tenté de prendre la fuite en passant par une corniche. Les mains ensanglantées, l’homme a finalement été rattrapé par une équipe de police venue en renfort.
Mais celui-ci ne s'est pas démonté et a brandi son immunité parlementaire. Ah bon ? Un député ? Eh bien oui. Ce n’est que quelques jours plus tard que l’on apprenait qu’il s’agissait de l’eurodéputé hongrois PPE (droite européenne), membre du Fidesz de Victor Orban, József Szájer. Ou plutôt de l’ex-eurodéputé, puisque celui-ci a démissionné de son poste le dimanche suivant. De plus, une pilule d'ecstasy aurait été retrouvée dans son sac. Dans un communiqué, József Szájer, a fait savoir qu’il n’avait pas consommé de drogue mais a reconnu sa présence lors de la fête. « Je suis désolé d’avoir violé les règles de rassemblement, c’était irresponsable de ma part et j’assumerai les sanctions pour cela.» Voilà pour la fin de la… partie amusante (mais dangereuse en pleine pandémie) de l’histoire.
Politique discriminatoire en Hongrie
Car si monsieur Szájer fait bien ce qu’il veut de sa vie privée, en revanche son dévouement au gouvernement hongrois de Viktor Orban laisse songeur. «Un gouvernement qui mène une politique discriminatoire et vexatoire envers les personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, soi-disant au nom de la défense des valeurs familiales et chrétiennes », comme l’écrit Olivier le Bussy, journaliste à la Libre Belgique.
Et József Szájer en est largement responsable, comme l’explique sur Twitter le journaliste hongrois d’investigation Szabolcs Panyi. C'est notamment lui qui tenait la plume lors de la rédaction de la nouvelle Constitution hongroise, entamée en 2010, lors du retour du Fidesz au pouvoir. On peut dorénavant y lire que la Hongrie protégera l'institution du mariage, en tant qu'union d'un homme et d'une femme…Autrement dit, celui-là même qui jouit de la communauté LGBT libre de Bruxelles, a décidé de rendre impossible la vie des personnes LGBT de Hongrie. Une bien étrange vision de l'Europe…
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