Manifestation contre la loi Sécurité globale:
la façade de la Banque de France en feu à Paris
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Plusieurs manifestations sont prévues sur le territoire français ce samedi la proposition de loi "sécurité globale" et sa mesure phare, qui prévoit de restreindre la possibilité de filmer les forces de l'ordre.
François Hollande appelle à retirer l'article 24 de la loi "sécurité globale"
L'ancien président de la République, François Hollande, a appelé ce samedi à retirer l'article 24 de la loi "sécurité globale".
"Quand un texte heurte les consciences et divise la société, quand il risque de provoquer de la violence, il faut le retirer", a-t-il exprimé dans un tweet. Et de poursuivre: "la police doit agir conformément aux lois de la République, les comportements inacceptables doivent être sanctionnés avec la plus grande fermeté."
De nouvelles tensions place de la Bastille
De nouvelles tensions ont éclaté place de la Bastille peu après 17 heures. Les forces de l'ordre ont notamment fait usage de grenades de désencerclement tandis que certains manifestants mettaient le feu à du mobilier urbain.
Benoît Hamon demande la démission du préfet Didier Lallement
Benoît Hamon, président du parti Génération-s, présent dans le cortège parisien, a demandé la démission du préfet Didier Lallement.
"Il me semble qu'on franchit un cap avec cette lois-là. Il faut demander, c'est le minimum, la démission du préfet Didier Lallement après les faits de violence contre Michel Zecler à Paris", a-t-il affirmé.
"Le président de la République organise lui-même ce désordre pour faire mine de le combattre ensuite par quelques tweets", a-t-il ajouté.
Une forte mobilisation à Paris
Si aucun chiffre n'a pour l'instant été diffusé, la mobilisation parisienne est très suivie comme le montrent différentes vues aériennes du cortège.
A Paris, la justice autorise la manifestation entre République et Bastille
Jeudi, le préfet de police de Paris avait pris un arrêté interdisant un cortège déambulant entre la place de la République et celle de la Bastille, conformément aux recommandations de l'Agence régionale de la santé. Mais cet arrêté a été suspendu par le Tribunal administratif de Paris, a appris BFMTV ce vendredi soir.
"La Marche des libertés aura bien lieu demain de République à Bastille à 14h. Nous défendrons toutes les libertés", a tweeté Arié Alimi, avocat au barreau de Paris.
Dès lors, la préfecture a pris la décision de renforcer son dispositif de maintien de l'ordre, avec notamment 22 unités de forces mobiles prévues contre 17 à l'origine.
Le syndicat de police alliance juge 'irresponsable" le niveau de sécurisation
Frédéric Lagache, délégué général du syndicat de police Alliance, a jugé ce samedi "irresponsable" le niveau de sécurisation de la manifestation parisienne contre la proposition de loi "Sécurité globale" et les violences policières, envisagé par la préfecture de police de Paris.
Dans une déclaration à l'AFP, il a expliqué que "les autorités s'attendaient à des infiltrations de gilets jaunes radicaux, voire des black blocs lors de cette manifestation à haut risque prévue de République à Bastille".
Or, a-t-il dit, mobiliser "2000 membres des forces de l'ordre pour sécuriser une telle manifestation où l'on attend environ 40.000 personnes, c'est irresponsable pour la sécurité des manifestants et pour celle des policiers".
La lettre de Didier Lallement aux policiers
Ce vendredi, le préfet de police de Paris a demandé aux policiers de tenir "la ligne républicaine jusqu'au bout", dans un courrier envoyé à chacun d'entre eux.
"Dévier de la ligne républicaine qui nous sert de guide, cette ligne qui a éclairé les pas de nos anciens dans les ténèbres de l'histoire, c'est renier ce que nous sommes, c'est ébranler le pacte de confiance qui nous unit à nos concitoyens, c'est perdre le sens de notre mission", écrit le préfet dans cette missive.
Soulignant "attendre de chacun (d'eux) qu'il tienne la ligne jusqu'au bout", il ajoute: "L'exigence que je place en vous, je me l'impose aussi."
Une semaine de tensions
Depuis, la controverse autour de ce texte, vivement dénoncé par les journalistes et les défenseurs des libertés publiques, s'est encore renforcée.
L'évacuation brutale d'un camp de migrants à Paris lundi soir et la révélation jeudi du passage à tabac d'un producteur de musique noir par quatre policiers ont suscité l'indignation et électrisé le débat. Des scènes filmées et visionnées des millions de fois sur les réseaux sociaux.
Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron est descendu vendredi dans l'arène pour dénoncer l'"agression inacceptable" du producteur Michel Zecler et des "images qui nous font honte."
Il a demandé de nouveau au gouvernement de lui faire rapidement des propositions "pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations."
De nombreuses manifestations organisées
Paris, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand, Caen... De multiples rassemblements sont prévus un peu partout dans l'Hexagone, contre ce texte jugé attentatoire à "la liberté d'expression" et à "l'Etat de droit" par ses opposants. Dès vendredi soir, plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Nantes.
Les manifestants redoutent la portée de son article 24, pénalisant ceux qui voudraient filmer les forces de l'ordre avec une intention malveillante.
Après avoir modifié le texte pour inclure des garanties sur le "droit d'informer", le gouvernement a passé la semaine à tenter de déminer ce dossier, sans réel succès.
Samedi dernier, la mobilisation avait rassemblé environ 22.000 personnes sur l'ensemble du territoire, selon les autorités.
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