L'économie française se serait contractée de 6 % durant les trois premiers mois de 2020 en raison de l'épidémie, selon la Banque de France.
L'essentiel :
- Les Français n'en ont pas fini avec le confinement. Mercredi 8 avril, l'Élysée a indiqué qu'il sera prolongé, sans donner plus de précisions. Le président de la République, Emmanuel Macron, s'exprimera à la télévision lundi soir. Le confinement se fait plus ferme localement, comme à Paris et dans cinq départements franciliens, où le jogging est désormais interdit de 10 heures à 19 heures. Idem en Alsace.
- L'épidémie devrait être responsable de l'une des pires récessions économiques que connaîtra le pays. La Banque de France a ainsi estimé mercredi que le produit intérieur brut (PIB) s'était effondré de 6 % entre janvier et mars 2020, ce qui est la pire performance trimestrielle depuis 1945.
- Le bilan journalier du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, fait état de 541 nouveaux décès en 24 heures dans les hôpitaux. Les Ehpad et autres établissements médico-sociaux n'ont pu mettre à jour leurs statistiques mercredi en raison d'un « problème technique ». 10 869 personnes sont décédées en France des suites du Covid-19. 7 148 patients sont en réanimation, « un record absolu en France », selon Jérôme Salomon.
- Ailleurs dans le monde, le nombre de décès aux États-Unis ne faiblit pas : 1 973 personnes sont décédées en 24 heures, ce qui porte à 14 695 le nombre total de décès recensés dans le pays. La pandémie a contaminé plus de 1,46 million de personnes et fait au moins 86 289 morts dans 192 pays depuis son apparition en décembre en Chine, selon un comptage réalisé par l'Agence France-Presse et mis à jour mercredi soir. En Europe, elle a tué plus de 60 000 personnes. L'Italie compte 17 669 décès, l'Espagne 14 555 et le Royaume-Uni 7 097.
- Le confinement prolongé au-delà du 15 avril
La présidence de la République a annoncé mercredi que le confinement ne se terminera pas le 15 avril et qu'il sera prolongé. Aucune précision n'a été donnée sur la durée de cette nouvelle période. Le président Emmanuel Macron doit prononcer une allocution télévisuelle lundi soir, un peu après 20 heures. Il devrait présenter ses décisions concernant la lutte contre l'épidémie pour les prochaines semaines. Le bilan en France frôle les 11 000 morts.
- 500 millions de personnes dans le monde menacées par la pauvreté
Face à la pandémie de nouveau coronavirus, un demi-milliard de personnes supplémentaires dans le monde, soit 6 % à 8 % de la population, pourraient basculer dans la pauvreté en l'absence de rapides plans de soutien pour les pays les plus démunis, affirme l'ONG Oxfam, dans un rapport intitulé "le prix de la dignité". "Cela pourrait constituer à l'échelle mondiale un recul de dix ans dans la lutte contre la pauvreté, et un recul de 30 ans dans certaines régions comme en Afrique sub-saharienne, au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord", plus de la moitié de la population mondiale étant menacée de tomber sous le seuil de pauvreté à la suite de la pandémie, ajoute l'organisation. Faute de systèmes de protection sociale, les pays les plus pauvres seraient davantage touchés ainsi que les populations défavorisées, en particulier les femmes.
- Le ministre brésilien de la Santé souhaite dialoguer avec les "narcos" des favelas
Le ministre brésilien de la Santé a dit mercredi vouloir engager le dialogue avec les trafiquants de drogue et les milices qui sévissent dans les favelas, pour mieux lutter contre le coronavirus dans ces quartiers pauvres et surpeuplés. "Il faut comprendre la culture, la dynamique (des favelas). Nous devons comprendre que ce sont des lieux où l'État est souvent absent, que celui qui commande là-bas est le narcotrafiquant, que ceux qui commandent là-bas sont les milices", a affirmé Luiz Henrique Mandetta lors d'une conférence de presse. Pour le ministre, les "narcos" ou les chefs de milice sont aussi des "êtres humains" désireux de "collaborer, d'aider, de participer". Un premier "test" a été effectué, a ajouté le ministre, sans plus de précisions. Mandetta, à l'instar de la plupart des gouverneurs d'États, est favorable à des mesures de confinement de la population. Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui les considère comme une menace à l'activité économique du pays, y est en revanche hostile.
- L'OMS répond aux critiques de Trump
Accusée par le président américain d'être trop proche de la Chine et de mal gérer la pandémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé une "politisation" de la crise, appelant Pékin et Washington à s'unir pour combattre le virus. "Ne politisez pas le virus. Pas besoin d'utiliser le Covid pour marquer des points politiques", a lancé au cours d'une conférence de presse virtuelle Tedros Adhanom Ghebreyesus, interrogé par un journaliste sur les accusations portées mardi par Donald Trump. "Vous avez beaucoup d'autres moyens de faire vos preuves", a ajouté ce fin diplomate, un ancien ministre des Affaires étrangères de l'Éthiopie, appelant à ne pas "jouer avec le feu". L'OMS et son patron ont reçu mercredi le soutien du secrétaire général des Nations unies et de la présidence française. Le président Emmanuel Macron s'est entretenu mercredi avec le patron de l'OMS à qui il a "réaffirmé sa confiance dans l'institution", a indiqué la présidence française.
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