Etats-Unis : Un lanceur d’alerte affirme que les autorités dissimulent des mises en quarantaine liées au coronavirus

Publié par Brujitafr sur 28 Février 2020, 10:44am

Catégories : #coronavirus, #USA, #SANTE

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Pourquoi le gouvernement Américain

transforme-t-il 11 bases militaires américaines

en camps de mise en quarantaine ?

Une plainte déposée auprès du Health and Human Services (HHS) et rapidement divulguée au New York Times allègue que des employés fédéraux de la santé ont interagi avec des Américains mis en quarantaine pour une possible exposition au coronavirus sans formation médicale appropriée ni équipement de protection, et que les dirigeants des agences de santé se sont engagés dans une « dissimulation corrompue » lorsque des membres du personnel se sont plaints, selon le Times.

Déposé auprès du bureau du conseiller spécial, un lanceur d’alerte a décrit la manière dont un « haut dirigeant » du HHS a déclaré que l’équipe avait été « indûment déployée » dans deux bases militaires californiennes pour aider à traiter les évacués américains des zones chaudes de coronavirus en Chine et ailleurs.

Les membres de l’équipe ont été envoyés à la base aérienne de Travis et à la base de la réserve aérienne de March et ont reçu l’ordre d’entrer dans des zones de quarantaine, y compris un hangar où les personnes évacuées pour cause de coronavirus étaient accueillies. Ils n’ont reçu une formation sur les protocoles de sécurité que cinq jours plus tard, a déclaré la personne.

Sans formation ni équipement adéquat, certains des membres du personnel exposés se sont déplacés librement autour et en dehors des bases, avec au moins une personne séjournant dans un hôtel proche et quittant la Californie à bord d’un vol commercial. Beaucoup n’étaient pas conscients de la nécessité de tester leur température trois fois par jour. –New York Times

« J’ai rapidement commencé à répondre aux appels paniqués de mon équipe de direction et à déployer des membres du personnel exprimant leurs préoccupations quant au manque de communication et de coordination du H.H.S., au fait que le personnel était envoyé dans des zones de quarantaine sans équipement de protection individuelle, à la formation ou à l’expérience de la gestion des urgences de santé publique, aux protocoles de sécurité et au danger potentiel pour eux-mêmes et les membres du public avec lesquels ils sont en contact », peut-on lire dans la plainte, dont le H.H.S. a accusé réception.

« Nous prenons très au sérieux toutes les plaintes de lanceurs d’alertes et nous offrons au plaignant toutes les protections appropriées en vertu de la loi sur la protection des lanceurs d’alertes », a déclaré la secrétaire adjointe Caitlin B. Oakley, qui est également la porte-parole nationale du ministère pour le bureau du secrétaire adjoint aux affaires publiques. « Nous sommes en train d’évaluer la plainte et n’avons rien à ajouter pour le moment ».

Le Times note que la plainte arrive juste après que le président Trump a commencé à minimiser les risques de coronavirus sur le sol américain « au milieu des préoccupations bipartites concernant une réponse lente et incohérente de l’administration à une maladie qui, selon les responsables de la santé publique, est susceptible de se propager à travers les États-Unis ».

En d’autres termes, la réponse au coronavirus est officiellement un enjeu électoral maintenant.

Le récit du lanceur d’alerte a soulevé des questions sur le fait de savoir si l’administration Trump a pris des précautions adéquates dans sa gestion du virus jusqu’à présent, et si la minimisation des risques par M. Trump a été reflétée par d’autres hauts fonctionnaires lorsqu’ils ont été confrontés à des développements potentiellement inquiétants. –New York Times

Le premier cas américain de coronavirus est apparu près de la base aérienne de Travis cette semaine chez un patient américain sans contact connu avec des zones chaudes ou d’autres patients atteints de coronavirus.

Le NY Times a rapporté également que des incidents similaires « semblent s’être produits ailleurs », indiquant que des employés du HHS ont également été envoyés à la base aérienne du corps des Marines de Miramar pour aider les évacués de Wuhan, en Chine, « quelqu’un ayant une connaissance directe de l’effort » a fui.

Les niveaux de protection ont varié même pendant qu’il était à Miramar, a-t-il dit. Les normes étaient plus laxistes au début, mais une fois que les personnes qui semblaient malades sont arrivées, les travailleurs ont commencé à porter des équipements de protection individuelle. Il est maintenant de retour au travail, et doit encore être testé pour savoir s’il a été exposé au coronavirus.

Dans sa plainte, le lanceur d’alerte a brossé un sombre portrait des membres du personnel de l’agence qui se sont retrouvés en première ligne d’un effort fédéral frénétique pour affronter le coronavirus aux États-Unis sans aucune préparation ni formation, et dont les propres préoccupations de santé ont été rejetées par les hauts fonctionnaires de l’administration comme étant préjudiciables au « moral » du personnel. Ils ont été « réprimandés », selon la plainte, et « accusés de ne pas être des joueurs d’équipe », et leur « santé mentale et leur stabilité émotionnelle ont été remises en question ».

Après un appel téléphonique aux dirigeants des agences de santé pour leur faire part de leurs craintes concernant l’exposition au virus, les membres du personnel ont décrit un « blanchiment » de la situation, qualifiant la réponse de « corrompue » et de « dissimulée », selon la plainte, et disant au lanceur d’alerte que les hauts fonctionnaires les avaient traités comme une « nuisance » et ne voulaient pas entendre leurs inquiétudes concernant la santé et la sécurité. –New York Times

Le représentant démocrate de la Californie Jimmy Gomez, dont le bureau a reçu la plainte, a semblé y faire référence lors d’une audition jeudi matin avec le secrétaire du HHS Alex M. Azar au sein de la commission des voies et moyens de la Chambre. Gomez a été contacté par le lanceur d’alerte, qu’il avait rencontré avant d’entrer au Congrès, en partie parce que sa commission a juridiction sur le HHS.

Le représentant Jimmy Gomez, D-CA.

« À votre connaissance, certains employés d’ACF ont-ils été exposés à des évacués à haut risque en provenance de Chine ? » a demandé Gomez à Azar au cours d’un échange tendu.

« Ils n’auraient jamais dû l’être, sans la préparation appropriée », a répondu Azar – faisant référence à « l’équipement de protection individuelle » utilisé pour protéger les travailleurs contre les maladies. « Si vous étiez quelqu’un en quarantaine, pour maintenir la quarantaine, cela devrait être le cas. »

Gomez a affirmé que les équipes envoyées sur les bases aériennes de March et de Travis ont dû faire face à une situation « chaotique ».

« Je n’accepterais pas votre proposition selon laquelle c’était chaotique en permanence », a répondu Azar. « Je ne suis pas au courant d’une quelconque violation des protocoles de quarantaine ou d’isolement. »

« Pensez-vous que la violation des protocoles de base et l’exposition d’employés des services humains non formés au coronavirus avant de les autoriser à se disperser dans le pays aurait pu mettre en danger les employés et les autres Américains ? » a demandé M. Gomez.

« Je ne crois pas que cela ait eu lieu », a répondu Azar.

La plainte, rapportée par le Washington Post, a fait surface le lendemain de la confirmation par les Centres de contrôle et de prévention des maladies du premier cas connu d’une personne ayant obtenu un résultat positif sans avoir été exposée à une personne connue pour être infectée par le coronavirus, également connu sous le nom de Covid-19, ni avoir voyagé récemment dans l’un des pays où il circule. Les responsables des C.D.C. ont déclaré qu’il était possible que le patient, qui réside dans le comté de Solano, en Californie – où se trouve la base aérienne de Travis – ait été exposé à un voyageur de retour qui a été infecté.

La base de la réserve aérienne de March à Riverside, en Californie, a accueilli 195 personnes évacuées de Wuhan, en Chine, pendant 14 jours à partir de la fin janvier, tandis que Travis, en Californie du Nord, a accueilli un certain nombre de personnes en quarantaine ces dernières semaines, y compris certains des quelque 400 Américains à bord du paquebot de croisière Diamond Princess qui avait accosté au Japon. –New York Times

Le lanceur d’alerte affirme que les membres du personnel, qui avaient une certaine expérience de la gestion des urgences, n’étaient pas correctement préparés pour la tâche à accomplir.

« Ils n’étaient pas correctement formés ou équipés pour intervenir dans une situation d’urgence de santé publique », a écrit le fonctionnaire. « Ils ont été potentiellement exposés à des coronavirus, des mesures appropriées n’ont pas été prises pour protéger le personnel d’une infection potentielle, et des mesures appropriées n’ont pas été prises pour les mettre en quarantaine, les surveiller ou les tester pendant leur déploiement et à leur retour chez eux ».

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