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Réforme des retraites : l'âge pivot rapporterait 12 milliards en 2027

Publié par Brujitafr sur 11 Janvier 2020, 06:47am

Catégories : #ACTUALITES, #POLITIQUE, #ECONOMIE - FINANCE

Un document fourni par le gouvernement aux partenaires sociaux ce vendredi précise les besoins de financement du système de retraites à moyen terme. Il montre aussi que l'âge d'équilibre profiterait particulièrement à des assurés peu aisés, obligés aujourd'hui d'attendre 67 ans pour partir à la retraite.

Réforme des retraites : l'âge pivot rapporterait 12 milliards en 2027

Qu'il serait tentant d'effacer le déficit du système de retraite à horizon 2027  en créant un âge pivot retardant de deux ans les départs. Et qu'il serait dur pour l'exécutif de devoir y renoncer afin de complaire aux partenaires sociaux, qui en ont fait un préalable à la poursuite de la concertation.

Selon un document distribué ce vendredi à Matignon  aux participants aux réunions bilatérales de lancement de la conférence des financeurs du système de retraites et dont « Les Echos » ont obtenu copie, l'instauration progressive d'un « âge d'équilibre » à 64 ans, assorti d'une décote de 5 % par an, permettrait de faire rentrer 10 milliards d'euros dans les caisses en 2025, puis 12 milliards en 2027, date butoir fixé par le projet de loi retraite pour retrouver l'équilibre. Le système reviendrait dans le vert dès 2026.

Le Conseil d'orientation des retraites a montré en novembre dans un rapport qu'il faudrait trouver entre 10 et 21 milliards d'euros pour financer le système en 2027, en fonction de la convention comptable retenue. Au régime général, le déficit devrait atteindre 8 milliards à cette date, fonds de solidarité vieillesse inclus.

Doucher les espoirs inconsidérés

En comparaison, il faudrait augmenter la durée de cotisation à 44,5 ans en 2025 pour atteindre l'équilibre, selon le COR. A ce stade, le gouvernement préfère ne pas évoquer les autres leviers de redressement des comptes. Néanmoins, il n'y aura pas d'accord avec les syndicats si la mesure d'âge n'est pas mâtinée d'un peu de hausse de cotisations.

Le document met également un coup de projecteur sur le fonds de réserve des retraites. Le montant des actifs est retombé à 32,7 milliards mi-2019. Du fait du versement annuel de 2,1 milliards à la Cades, et des 4,9 milliards d'euros à rendre à terme au régime des industries électriques et gazières, moins de 17 milliards d'euros étaient mobilisables en juin.

Les gagnants et les perdants

Ce document plaidoyer précise également qui serait potentiellement perdant ou gagnant à la mise en place d'un âge pivot. Si l'on considère la génération née en 1965, qui aura 64 ans en 2029, tout d'abord, 37 % des assurés bénéficient d'un âge d'équilibre dérogatoire voire sont exemptés, parce qu'ils sont invalides, carrière longue, etc.

Quant aux assurés qui ne bénéficient pas d'une dérogation, seuls 32 % perdent au change parce qu'ils auraient pu partir plus tôt en conservant le système actuel. Une proportion équivalente (31 %) gagne au contraire, parce qu'ils devaient jusqu'à présent attendre l'âge d'annulation de la décote (67 ans), et que ce dernier va disparaître par étapes.

Ainsi, le gouvernement a fait une projection sur la génération née en 1959, aujourd'hui âgée de 60 ans. Le premier quartile de revenus (les 25 % qui gagnent le moins bien leur vie) serait surreprésenté parmi les départs à 67 ans : ils compteraient pour 39 % des départs à cet âge, contre 21 % à 62 ans. De même, à 67 ans, 30 % des nouveaux retraités seraient des chômeurs (21 % à 62 ans).

A l'inverse, les 50 % de la population qui gagnent le mieux leur vie pèsent 17 % des flux à 67 ans, contre 39 % à 62 ans. Un constat contre-intuitif, car souvent les professions libérales ou les cadres supérieurs ont mené des études tardives et sont censés travailler tard pour atteindre la durée de cotisation requise.

A l'âge pivot, c'est-à-dire 64 ans, le partage des eaux est à peu près celui des revenus : 47 % des partants appartiennent à la moitié la plus aisée ; 53 % à la moitié la plus modeste, plus les chômeurs.

Solveig Godeluck 

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