C'est beau le progrès. On pourra bientôt faire pousser son arbre fruitier avec les cadavres de papi et mamie.
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Le système révolutionnaire convertit les restes humains en terre comme alternative à la crémation ou à l’inhumation.
Et maintenant, l’État d’Evergreen deviendra le siège de la première installation de compostage humain au monde en 2021 grâce à Katrina Spade, fondatrice et directrice générale de Recompose, après l’entrée en vigueur de la loi qu’elle a contribué à faire adopter en mai 2020.
Selon son site Internet, Spade a fondé la société révolutionnaire dans le but d’offrir au public une “réduction organique naturelle”, un système qui transforme les restes humains en terre comme alternative à la crémation ou à l’enterrement.
Le site de Recompose explique les avantages de la réduction organique naturelle :
“En convertissant les restes humains en terre, nous minimisons les déchets, évitons de polluer les eaux souterraines avec du liquide d’embaumement et empêchons les émissions de CO2 provenant de la crémation et de la fabrication des cercueils, des pierres tombales et des revêtements de sépulture.
En permettant aux processus organiques de transformer notre corps et ceux de nos proches en un amendement utile du sol, nous aidons à renforcer notre relation aux cycles naturels tout en enrichissant la terre.”
En novembre, environ 75 personnes ont assisté à ce qui a été décrit par le Seattle Times comme “une pendaison de crémaillère pour un salon funéraire où les corps ne seraient pas brûlés ou enterrés, mais déposés dans des récipients individuels pour devenir du compost propre et utilisable”.
Spade a dit à la foule, composée d’investisseurs, de médecins, d’architectes, de directeurs funéraires, de législateurs et d’avocats :
“Vous êtes tous membres de la révolution des soins mortuaires.”
En fin de compte, le processus produira environ un mètre cube de terre par personne. Les amis ou la famille peuvent emporter la terre à la maison et l’utiliser pour faire pousser un arbre ou un jardin. Le sol restant sera utilisé sur 640 acres de terres protégées dans le sud de Washington qui deviendront un jour un village écologiquement durable.
Par contre, ceux qui ont choisi d’être incinérés pour économiser de l’argent ou pour occuper moins d’espace géographiquement, ont laissé par inadvertance un fardeau aux membres de leur famille. Spade a expliqué :
“De nos jours, certaines familles considèrent même les cendres de crémation comme un fardeau et non comme une joie. Ils disent : ‘Nous avons ces cendres dans le garage depuis six ans.'”
Bien que Recompose ne soit pas encore opérationnel, l’entreprise vise un prix de 5 500 $ pour ses services de réduction biologique naturelle, alors qu’un enterrement vert dans l’État de Washington coûte en moyenne 6 000 $, la crémation peut varier entre 1 000 $ et 7 000 $, et un enterrement traditionnel dans un cimetière peut vous coûter au moins 8 000 $.
L’idée peut sembler farfelue ou inconfortable à certains, mais Recompose est plus qu’un simple rêve chimérique. En tant qu’étudiant en architecture, Spade s’est d’abord intéressée à l’industrie funéraire en 2012. Elle s’est rapidement penchée sur l’idée d’une “méthode de disposition des morts écologiquement durable et axée sur la ville”, après avoir constaté un manque d’éthique environnementale tant dans l’industrie de la crémation que dans celle des sépultures.
En 2014, l’idée de Spade a pris un virage vers la réalité lorsqu’elle a reçu la bourse Echoing Green Climate Fellowship. Avec le financement qui a suivi, elle a fondé le Urban Death Project (UDP), un projet sans but lucratif, et a commencé à travailler avec des chercheurs en pédologie, des professionnels du droit et du secteur funéraire pour jeter les bases d’un système révolutionnaire de soins mortuaires que le monde n’avait jamais vu.
Au cours des années suivantes, Spade a continué à travailler sur UDP avant d’obtenir plus de 90 000 $ dans le cadre d’une campagne Kickstarter. Son idée a également touché un large public par le biais d’une couverture médiatique mondiale.
Puis, en 2017, Space a fondé Recompose, une société d’utilité publique, pour concrétiser son idée, une réalité qui prend forme dans un entrepôt, où l’entreprise est prête à accomplir sa mission : “Offrir une nouvelle forme de soins mortuaires qui honore nos proches et la planète Terre.”
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