Tout le monde
savait pour l’écrivain...
Le passé semble rattraper Gabriel Matzneff, cet écrivain qui a largement exposé ses exploits sexuels avec des adolescents, allant jusqu’à demander la dépénalisation des rapports avec les mineurs, et qui, après avoir reçu le prix Renaudot essai en 2013, a déclaré que «des écrivains sulfureux et libres» étaient indispensables.
Connu pour avoir ouvertement loué la pédophilie et affiché son goût pour les mineurs des deux sexes, mais perçu un certain temps dans le milieu de l’édition comme un esprit libre, l’écrivain Gabriel Matzneff revient sur le devant de la scène.
Il publie en 1974 une œuvre au titre très clair: Les Moins de seize ans. Il va encore plus loin en 1977 avec une tribune dans Le Monde pour demander la dépénalisation des relations consenties entre adultes et mineurs de moins de 15 ans. La lettre avait été signée par de nombreux intellectuels dont Louis Aragon et Simone de Beauvoir, fait remarquer le journal. Et même si en 1982, son nom est cité dans une affaire d’abus sexuels sur mineurs, Gabriel Matzneff est toujours célébré dans la presse comme un «séducteur» et «un forçat de l’amour».
Une compensation financière versée par le Centre national du livre à l’auteur, accusé de pédophilie, est dans le viseur du ministère de la Culture.
Gabriel Matzneff est dans l’œil du cyclone. L’écrivain est directement accusé de pédophilie dans le livre "Le consentement" de Vanessa Springora, attendu le 2 janvier et dans lequel elle raconte commente elle a été séduite à 14 ans par Gabriel Matzneff dans les années 1980. Ce dernier est désormais attaqué de toutes parts et les révélations le concernant s’enchaînent. Selon L’Express, il bénéficierait ainsi depuis 1994 d’un appartement de la Ville de Paris.
Ce logement serait situé dans le 5e arrondissement et aurait une superficie de 33 mètres carrés. Il lui aurait été attribué sous la mandature de Jacques Chirac : ce serait un PLI, soit un logement dit "intermédiaire", géré par la régie Elogie-Siemp. Aucune autre information n’est précisée : on ne connaît pas le possible loyer que Gabriel Matzneff payerait, ni pourquoi ce logement lui aurait été attribué à l’époque. L’Express avance toutefois que malgré ce scandale, l’auteur aurait peu de chances de devoir rendre cet appartement en raison de son âge (il a 83 ans) et de ses faibles ressources financières.
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7.000 à 8.000 euros par an
La donne est toutefois différente concernant une compensation financière versée par le Centre national du livre (CNL), dont l’existence a également été révélée par l’hebdomadaire. Versée depuis une quinzaine d’années "en raison de sa situation sociale et de son apport global à la littérature", elle est estimée entre 7.000 et 8.000 euros par an et avait été accordée "par un ministre de la Culture" selon le président du CNL.
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Franck Riester, l’actuel ministre de la Culture, a annoncé sur Twitter avoir demandé au CNL de lui fournir "toutes les précisions sur cette situation". "Je prendrai mes responsabilités", ajoute-t-il, apportant son soutien "à toutes les victimes qui ont le courage de briser le silence". A voir si cette allocation, censée "compenser les difficultés financières liées au grand âge ou à la maladie" de certains écrivains selon les précisions du ministre de la Culture, pourrait être suspendue voire annulée en raison du scandale visant Gabriel Matzneff.
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