Comme l’an passé, Emmanuel Macron a conclu samedi ses congés estivaux au fort de Brégançon (Var) en s’offrant un bain de foule. Profitant de la commémoration de la libération à Bormes-les-Mimosas, il a voulu se montrer proche des Français, opération d’autant plus nécessaire que lors de cette année marquée par les manifestations des gilets jaunes, on a beaucoup évoqué la déconnexion du chef de l’Etat avec les citoyens.

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La nouvelle stratégie de l’exécutif intègre désormais «le dialogue et la proximité», donc Macron, en bras de chemise, très bronzé et très souriant, a serré des mains et fait des selfies pendant une heure et demie. Avant d’appeler à la «réconciliation», en référence à l’actu : «Nous avons vécu ces derniers mois des moments difficiles de division, parfois de violence, dont il nous faut savoir sortir. Il y a parfois des bonnes raisons d’être en désaccord et il faut les respecter, il y en a d’autres que l’on peut contester, il faut savoir toutefois les entendre.» Et le Président d’ajouter que «quels que soient les désaccords, aux grands moments de notre histoire, nous avons su nous réconcilier pour avancer».

«Un vrai projet de société»

 

«Je crois très profondément que ce que notre pays et le monde occidental traversent aujourd’hui est une crise profonde de doute, mais réside aussi parfois dans l’oubli du courage, dans l’esprit de résignation, dans les petits abandons», a poursuivi Macron. La deuxième partie du laïus servait à signifier sa détermination à réformer les retraites (notamment), dossier crucial de l’automne qui vient. Car bien sûr, tout cela avait pour vocation de faire passer des messages politiques : la réforme est «un vrai projet de société» fondé sur la «solidarité publique», affirme le Président. «Je vais pas vous dire "on va travailler jusqu’à 62 ans" toute l’éternité, ce ne serait pas vrai ! Le système actuel ne peut pas durer.»

Macron fera sa vraie rentrée lundi en rencontrant Poutine (à Brégançon), un moment important avant le G7 du week-end prochain.

Tristan Berteloot