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Tsunami J+4 : 3000 victimes, défaillance du système d'alerte faute de financement

Publié par Brujitafr sur 3 Octobre 2018, 17:22pm

Catégories : #ACTUALITES, #SEISME, #Environnement, #volcan, #VIE QUOTIDIENNE, #NATURE - ECOLOGIE, #POLITIQUE

Plusieurs jours après le tsunami, le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir tandis que les autorités sont montrées du doigt pour leur gestion de la catastrophe.

 

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Tsunami J+4 : 3000 victimes, défaillance du système d'alerte faute de financement

Alors que le bilan des victimes dépasse les 3000 morts après le séisme de magnitude 7,4 la semaine dernière, l'agence indonésienne d'aide aux sinistrés a annoncé que les bouées de détection des tsunamis au large de la côte de Sulawesi ne fonctionnaient plus depuis six ans.

Ce réseau de 22 bouées reliées à des capteurs du fond de la mer devait transmettre des alertes aux tsunami à l’Agence indonésienne de météorologie et de géophysique (BMKG).

Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l'Agence nationale pour la prévention des catastrophes naturelles (BNPB), a déclaré que les bouées de détection n'avaient pas fonctionné depuis 2012 en raison d'un manque de financement.

"Si nous examinons le financement, il a diminué chaque année", a-t-il déclaré à la presse indonésienne lors d'une conférence de presse dimanche.

Les bouées, conçues pour détecter les raz-de-marée et les tsunamis potentiels, constituent la technologie de détection précoce des tsunamis la plus rapide du pays.

M. Nugroho a déclaré que BMKG, qui était chargé d'alerter les résidents sur d'éventuels tsunamis, n'avait pas non plus effectivement avertir beaucoup de personnes touchées.




Le système d'alerte des tsunamis indonésiens repose sur un réseau de 134 stations de mesure, complétées par des sismographes terrestres, des sirènes dans environ 55 emplacements et par un système de diffusion des alertes par SMS. L’agence de géophysique indonésienne a lancé un avertissement concernant un tsunami d'une hauteur allant jusqu’à 3 mètres après le séisme de magnitude 7,5 aux alentours de 18 heures vendredi (heure locale), mais par la suite, elle a levé cet avertissement 34 minutes après sa première émission.

BMKG a défendu sa décision en se basant sur l'enregistrement d'une vague "insignifiante" de 6 mètres à 300 kilomètres au sud de Palu, qui ne tenait pas compte des vagues géantes près du rivage.

Louise Comfort, experte en gestion des catastrophes à l'Université de Pittsburgh, a déclaré que le système d'alerte précoce était bloqué depuis des années dans la phase de test.

"Les marégraphes fonctionnent, mais ils sont limités en ce qui concerne leur avertissements.

 

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Aucune des 22 bouées ne fonctionne

"Au moment de l'incident de Sulawesi, le BMKG a annulé l'alerte au tsunami trop tôt, car elle ne disposait pas de données de Palu.

Ce sont les données que le système de détection des tsunamis aurait pu fournir", a déclaré le professeur Comfort.

Un effort international concerté a été lancé pour améliorer les capacités d'alerte aux tsunamis après que le tsunami de 2004 ai tué 230 000 personnes dans une douzaine de pays.

Les efforts visaient particulièrement l'océan Indien et l'Indonésie, l'un des pays du monde les plus touchés par les tremblements de terre et les tsunamis.

Le système de haute technologie de capteurs de fond marin, d’ondes sonores chargées de données et de câbles à fibres optiques devait remplacer un système mis en place après le séisme et le tsunami de 2004 ayant tué près de 150 000 personnes à Aceh. Cependant, la politique interne et les retards dans l'obtention du milliard de roupies (92 867 dollars) pour mener à bien le projet signifient que le système n'a pas progressé au-delà du stade de prototype.

"Cela fait mal au coeur de constater qu' il y a un réseau de capteurs bien conçu qui pourrait fournir des informations critiques", a déclaré le professeur Comfort.

Ce n'est pas la première fois que des bouées de détection précoce se révèlent inefficaces.

En 2016, un important séisme survenu dans l'île de Sumatra a provoqué la panique dans la ville côtière de Padang et a révélé qu'aucune des bouées, chacune coûtant des centaines de milliers de dollars, ne fonctionnait.

Il a été constaté qu'elles avaient été endommagées par vandalisme, le vol ou avaient tout simplement cessé de fonctionner en raison d'un manque de fonds pour la maintenance.

Harkunti P. Rahayu, expert à l'Institut de technologie de Bandung, a déclaré que les pannes de courant consécutives au séisme ont également affecté le système d'alerte, les sirènes censées avertir les résidents de l'évacuation ne fonctionnant pas.


"La plupart des gens ont été choqués par le tremblement de terre et ne pensaient pas qu'un tsunami allait survenir", a-t-elle déclaré.

Alors que la décision de BMKG de retirer ses alertes au tsunami a suscité de vives critiques en ligne, Adam Switzer, expert en tsunami à l'Observatoire de la Terre à Singapour, a déclaré qu'il était "assez injuste" de dire que l'agence s'était trompée.

Depuis le tsunami de 2004, les responsables des catastrophes en Indonésie ont toujours estimé que le tremblement de terre était une alerte au tsunami et un signal d'évacuation immédiate.
Tout le monde n'est pas convaincu qu'un système de détection des tsunamis soit essentiel.

"Ce que des collègues indonésiens ont commenté, c'est que les gens étaient confus quant à l'utilisation des informations d'alerte", a déclaré Gavin Sullivan, un psychologue de l'Université de Coventry qui collabore avec l'Initiative de la résilience indonésienne sur un projet de préparation aux catastrophes dans la ville de Bandung.

Le fait que les gens se pressaient autour du rivage de Palu alors que les vagues approchaient de manière visible montre que les leçons des catastrophes précédentes n'ont pas été retenues.


Source originale (anglais) :
http://www.thebigwobble.org/2018/10/tsunami-horror-early-detection-buoys.html

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