"L'interdiction faite par la banque centrale ne signifie pas une prohibition ou une restriction sur l'utilisation des devises digitales dans le développement intérieur", a déclaré le ministre des technologies iranien. (Crédits : Morteza Nikoubazl)
L'Iran a mis au point sa propre cryptomonnaie
Téhéran a annoncé que son projet expérimental de monnaie virtuelle était prêt à être lancé. Les banques du pays ont en revanche interdiction de traiter des transactions en bitcoin et autres ether.
L'information avait été dévoilée en février d'un tweet du jeune ministre iranien des Technologies : Téhéran travaille à un projet de cryptomonnaie. C'est confirmé et le projet avance : le modèle expérimental de monnaie virtuelle à usage interne est finalisé, a indiqué ce ministre samedi. Et ce, bien que la banque centrale iranienne ait récemment interdit à toutes les banques du pays de traiter des cryptomonnaies en raison de risques de blanchiment d'argent.
"L'interdiction faite par la banque centrale ne signifie pas une prohibition ou une restriction sur l'utilisation des devises digitales dans le développement intérieur", a déclaré le ministre des technologies de communication et d'information, Mohammad Javad Azari-Jahromi, plus jeune membre du gouvernement, cité par l'agence de presse Irna.
Le Venezuela a lancé en février sa propre cryptomonnaie, le "petro", et la Russie envisage celui d'un "crypto-rouble" en 2019.
Crise du rial iranien
L'Iran tente d'endiguer une crise des devises avant le possible rétablissement de sanctions économiques sous l'impulsion des États-Unis. Le pays a décidé en avril une unification officielle de son marché des taux de change et une interdiction des activités de change en dehors des établissements bancaires. Une mesure décrétée après une chute du rial à un plus bas historique, provoquée par la crainte d'un retour des sanctions économiques en cas de sortie des États-Unis de l'accord sur le programme nucléaire iranien.
Pourquoi les États vont-il lancer leur propre crypto-monnaie ?
Si vous vous intéressez un petit peu aux crypto-monnaies, vous avez sûrement remarqué que l’on en parle de plus en plus chaque jour.
En plus du fait que ce soit un domaine en pleine expansion, les médias de masse font beaucoup de bruits pour le faire connaître au grand public.
Auparavant, seuls des journaux spécialisés ou des journaux économiques parlaient de crypto-monnaie.
À présent, nous pouvons entendre parler de bitcoin dans le 20 minutes, le Monde ou encore le Figaro.
Qu’en pense le gouvernement et que peuvent-ils faire face à cet afflux de nouveaux investisseurs “hors-système” ?
La fin de l’oligarchie politique et financière ?
Les crypto-monnaies ont le pouvoir de mettre à mal un système qui a toujours été centralisé et contrôlé par les mêmes individus.
Investir dans un domaine décentralisé qui n’a ni besoin d’État et de banque c’est investir vers une liberté d’action et de choix absolue.
Bien entendu, cela n’est pas sans conséquences. L’État et les banques connaissent très bien les enjeux derrière le développement d’une telle technologie.
Comme vous le savez tous “liberté, égalité, fraternité” est uniquement un slogan publicitaire.
Contrairement à ce qu’a pu dire le président Abraham Lincoln en 1863, nous ne sommes plus dans un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Nous sommes plutôt dans un gouvernement des banques, par les banques, pour les banques.
Aujourd’hui, les crypto-monnaies sont en train de remettre tout cela en question et c’est bien pour ça que les gouvernements et les banques sont en train de chercher des solutions pour contre-attaquer.
Au tout début, étant donné qu’il était difficile de tracer les transactions en bitcoins, ils ont voulu mettre une TVA dessus. Cependant, étant donné qu’ils se sont aperçus que nous n’étions pas dans le cas d’une action boursière mais tout simplement d’une devise internationale libre cela a été automatiquement annulé.
La seule action qui a été mise en place à ce jour est de définir le bitcoin comme une devise mais également un instrument de spéculation si bien qu’il soit assujetti à la taxe sur les plus-values financières.
La réponse des États
Que faire dans une telle situation ? Deux acteurs importants de la scène économique international est abordé ce sujet.
Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne a dit que le domaine du Bitcoin et des crypto-monnaies était un domaine peu connu par les institutions financières si bien qu’il était impossible d’y mettre des régulations actuellement.
Christine Lagarde, chef du FMI (Fonds Monétaire International) quant à elle, pense que l’avenir est dans le Bitcoin et les crypto-monnaies. Venant de la part d’une personne aussi importante dans la sphère économique, c’est un très bon signe pour le développement de cet écosystème.
Elle a ajouté aussi qu’il fallait à tout prix que les États et les banques s’y intéressent de plus près car cela remet en cause leur souveraineté. Elle a donc bien conscience des enjeux liés à la fonction régalienne de nos pays ainsi qu’à la liberté des individus.
Dès lors, il n’a pas fallu très longtemps pour que la rumeur d’un éventuel euro-coin face surface. Étant donné que nos dirigeants ne sont pas contre le développement du Bitcoin surtout grâce à la puissance de la blockchain qu’ils adorent, la seule chose qu’il pourrait mettre en place et une monnaie alternative étatique.
L’Estonie a déjà pris une longueur d’avance en proposant la création d’une crypto monnaie nationale. C’est un pays qui adore l’innovation et qui a même créé un programme de e-residency permettant à n’importe quelle personne d’avoir la nationalité estonienne.
Cela permettrait de faciliter les investissements mais également d’accélérer toutes les démarches administratives.
L’engouement est tel que d’autres pays d’Europe s’y mettent également. La Suède, souhaite lancer un programme de monnaie numérique complémentaire à la monnaie nationale qui s’appellerait E-krona. Le but n’est pas de supprimer la monnaie existante mais d’avoir une monnaie complémentaire qui agirait comme le fait aujourd’hui l’argent liquide.
Cela peut-il détruire le bitcoin
Beaucoup de personnes se disent que si les États se mettent à créer leur propre crypto monnaie, le Bitcoin et toutes les autres crypto monnaie non lié au pays dans lequel elles ont été émises seront interdites.
Je ne pense pas que cela soit possible, car nous avons déjà une trop grande longueur d’avance. Il existe à ce jour plus de 1000 crypto-monnaies et plusieurs investisseurs ont déjà investi plusieurs centaines de millions de dollars dedans.
Quand je vois une crypto monnaie comme ethereum et passer d’une capitalisation de 900 millions à 35 milliards en moins d’un an, Je doute fortement que l’État puisse arrêter son expansion.
Quant au bitcoin qui valait à peine 6 milliards de dollars il y a 2 ans, nous sommes aujourd’hui avec une capitalisation de plus de 135 milliards de dollars.
Cela représente seulement 0,05 % des transactions financières mais c’est quand même une somme conséquente qui prouve que ce domaine fonctionne et qu’il l’intéresse de plus en plus les particuliers, les institutions politiques et financières.
Si vous ne me croyez pas, regarder la photo ci-dessous et dites-moi de quoi il s’agit ?
Et oui, il s’agit bien de notre cher Président de la République en possession d’une clé Ledger nano blue permettant de stocker ses bitcoins et d’autres crypto-monnaies.
Nous sommes donc bien à l’aube d’une nouvelle ère économique et financière d’autant plus que nous sommes dans une situation de plus en plus compliquée par rapport à l’endettement de nos pays.
Lorsqu’il y a perte de confiance de la population vis-à-vis d’un système, elle se tourne toujours vers des solutions alternatives. La solution alternative semble être arrivée et bien placée pour perdurer dans le temps.
Et vous, qu’en pensez- vous ?
Utiliserez-vous un éventuel euro-coin ?
Pensez-vous que le bitcoin peut disparaître facilement ?
Commenter cet article