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MOINS de BIENS PLUS de LIENS

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L'esprit est comme un parapluie = il ne sert que s'il est ouvert ....Faire face à la désinformation


Comment Facebook s’est débrouillé pour que vous ne le quittiez pas

Publié par Brujitafr sur 2 Avril 2018, 17:37pm

Catégories : #ACTUALITES, #INTERNET - COMMUNICATION

Le scandale Facebook/Cambridge Analytica vous a donné l'envie d'abandonner votre compte Facebook ? Sachez que la mise en œuvre de cette décision risque d’être semée d’embûches…

Cette fois, c’est décidé. Le scandale Cambridge Analytica vous a convaincu : vous allez quitter Facebook, la plateforme ne vous prendra plus jamais vos données. Vous êtes persuadé qu’en partir vous permettra de revoir la lumière du jour et qui sait, peut-être, d’embrasser vos parents ? Mais pour réaliser ces perspectives plus charmantes les unes que les autres, il faut savoir une chose : supprimer son compte Facebook est un véritable parcours du combattant.

Comme on prépare un long voyage, il faudra que vous révisiez votre liste de choses à faire avant votre départ du réseau social. D’abord, pensez à récupérer l’ensemble des données que vous avez partagées sur Facebook. Pour cela, allez dans "Paramètres > Général > Télécharger une copie de vos données Facebook", au bas de la page. Attention : les photos et les vidéos postées par vos amis ne seront pas dans le fichier.

Après avoir été terrifié par le nombre de données amassées au fil des ans par la plateforme, de votre journal d’appel si vous êtes possesseur d’un Android, à votre localisation, vous pourrez enfin partir l’esprit tranquille. Deux options sont alors à votre disposition : désactiver votre compte ou le supprimer totalement.

Supprimer ou désactiver, il faut choisir

Dans le premier cas, le chemin est assez simple : "Paramètres > Gérer le compte > Modifier > Désactiver votre compte". Une liste de vos amis les plus proches, calculée par l’algorithme Facebook, apparaîtra alors à ce moment-là : le réseau veut vous faire regretter de les abandonner ici. Une fois la prise en étau émotionnelle dépassée, vous pourrez désactiver votre compte. Votre nom et votre photo seront supprimés de "la plupart des contenus que vous avez partagés". Il restera toutefois possible de retrouver votre nom dans les listes de vos amis, ainsi que les messages que vous avez échangés. Et surtout, votre compte n'aura pas vraiment disparu puisqu'il sera rétabli dès que vous vous reconnecterez, quelle que soit la durée de votre absence. En clair : vos données seront seulement en veille.

Si vous souhaitez complètement disparaître de la plateforme, il faudra donc supprimer votre compte. Et là, surprise : il n’y a aucune possibilité d’accéder à la page de suppression par les options offertes par le réseau social. Celle-ci est uniquement accessible par une page extérieure, qui se trouve… ICI. En remplissant ce formulaire, votre compte sera désactivé et supprimé définitivement sous 14 jours, si vous ne vous reconnectez pas d’ici là. Le retour en arrière n’est alors plus possible : si vous souhaitez revenir sur Facebook, il vous faudra recommencer à zéro et vous réinscrire. Cela ne signifie toutefois pas que vos données seront supprimées dans ce délai des fichiers de la plateforme. Selon Facebook, "jusqu’à 90 jours peuvent être nécessaires à partir du début du processus de suppression pour supprimer tout ce que vous avez publié, comme vos photos, statuts ou autres données stockées dans les systèmes de sauvegarde".

Au revoir Instagram, Whatsapp…

 

Ces fatidiques trois mois dépassés, vous êtes plus léger, enfin délesté de votre compte et de son utilisation discutable de vos données. Pourtant, les difficultés ne font que commencer. Pour être complètement indépendant du réseau social, il faut aussi clore les autres applications qu’il possède. Au revoir, donc, la messagerie Messenger - qui est dépendante de votre compte Facebook mais aussi de votre numéro de téléphone - et au revoir Whatsapp, rachetée par le groupe en 2014. Adieu également à Instagram, n’en déplaise au milliardaire Elon Musk qui, après avoir supprimé les pages Facebook de ses entreprises Tesla et Space X et s’en être vanté sur Twitter, a refusé d’appliquer le même traitement à l’application de photos. Celle-ci a pourtant été rachetée par le groupe de Mark Zuckerberg en 2012.

Si vous parvenez à vous passer d’elles, d’autres embûches promettent de se dresser sur votre route car les tentacules du réseau social s’étendent bien au-delà de Facebook.com. Elles se cachent dans certaines URL et permet à la plateforme de vous suivre sur des sites n’ayant a priori aucun lien avec l’entreprise. La liste complète de toutes ces adresses a été repérée par Quartz et amassée par un groupe de développeurs sur le site GitHub : il y en a près de 1.500 ! Pour mettre un terme à votre relation tumultueuse avec le réseau social, vous devrez donc bloquer chacune d’entre elles…

Adieu vos playlists et vos matchs Tinder

Mais c’est en finissant de bannir Facebook de votre vie que vous allez rencontrer un autre problème : celui posé par toutes les applications avec lesquelles vous vous connectiez par l’intermédiaire de la plateforme. Cette fonctionnalité vous a sans doute été très utile pendant un temps. Elle permettait un accès instantané à un service sans avoir à remplir de fastidieuses fiches d’inscription. D’une certaine manière, cela pouvait aussi signifier plus de sécurité : vos identifiants de connexion étaient entre les mains d’un géant d’Internet et non pas d'une petite start-up, peut-être plus vulnérable au piratage. En échange, les entreprises avaient souvent accès aux données des utilisateurs sur le réseau social, et Facebook à celles de l’application.

Au fil des ans, face à la grogne des Internautes, de plus en plus d’applications ont rajouté la possibilité de se connecter grâce à une adresse mail ou un numéro de téléphone. Mais si vous vous étiez inscrits via votre profil Facebook, il vous faudra entièrement recommencer. Utilisateur de Spotify ou de Deezer, vous perdrez alors vos playlists et l’ensemble de votre bibliothèque.

Il en va de même pour la plupart de vos applications de rencontre. L’une des plus populaires, Tinder, nécessitait jusqu’à très récemment un compte Facebook. Cela signifie que la grande majorité de ses 50 millions d'utilisateurs se sont inscrits et se connectent par l’intermédiaire du réseau social. Supprimer son compte revient alors à perdre l’accès complet à cette application ainsi qu’à toutes les discussions et connections qui ont été faites. C’est par exemple ce qui est arrivé au lanceur d’alerte Christopher Wylie, dont le profil a été supprimé par le réseau social après ses révélations sur Cambridge Analytica.

Mais comme Christopher Wylie, vous pourrez évidemment recréer un profil en passant par votre adresse mail. Mais cette fois, vous ne bénéficierez plus des indications fournies par Facebook. Fini, les personnes recommandées par vos likes ou vos intérêts. Fini aussi, peut-être pour votre bien, les matchs embarrassants avec vos collègues ou vos camarades de classe. D’autres applications de rencontre, comme Bumble, ne sont quant à elles accessibles que par votre profil Facebook. C’est également le cas de plusieurs autres sites, comme Quora, dédié à l’organisation de questions-réponses sur le même principe que Yahoo Answers, avant que ce dernier ne tombe en désuétude.

La dépendance d’Internet à Facebook

Quora ou Bumble, moins populaires en France que dans l’Internet anglo-saxon, peuvent passer pour des exemples tirés par les cheveux. Pourtant, ils ne sont que le dernier symptôme du mal qui a gagné Internet ces dernières années : l’hyper-interdépendance qui lie la majorité du Web à Facebook.

Comme le notait récemment le site d’information Vox, quand vous imaginez une infrastructure supposant que l’ensemble de la planète utilise seulement une ou deux plateformes majeures pour leur utilisation quotidienne d'Internet, vous créez un espace où la présence sur ces deux entités devient une exigence tacite. La dépendance grandissante à Facebook marginalise ceux qui n’y sont pas inscrits ou qui veulent en partir.

Aujourd’hui, vous pourrez peut-être vous éloigner de la plateforme si vous le décidez. Mais vous vous couperez de toutes ses fonctionnalités (ses fêtes d’anniversaires exaspérantes mais parfois utiles, son calendrier, ses groupes de discussion et d’intérêts) et perdrez des services qui se répercuteront sur l’ensemble de votre consommation Internet. Certes, Facebook arrêtera - en principe - de récolter vos données. Mais il y a de fortes chances qu’elles continuent d’atterrir dans la gueule d’un autre géant. Celui-ci s’appelle Google.

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