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Des propositions-chocs pour réformer le baccalauréat

Publié par Brujitafr sur 25 Janvier 2018, 06:41am

Catégories : #ACTUALITES, #POLITIQUE

L’ex-directeur de Sciences Po Lille Pierre Mathiot a remis mercredi au ministre de l’éducation ses idées pour la refonte des programmes et du bac.
 

Réforme du bac: Quel serait l'intérêt de créer une épreuve de grand oral selon vous ?

 

Des propositions-chocs pour réformer le baccalauréat

C’est à la réforme d’un « monument national » qu’entend s’atteler ce gouvernement. Mercredi 24 janvier, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’éducation nationale, a annoncé qu’il présentera, au conseil des ministres du 14 février, sa réforme du baccalauréat.

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On a beau dénoncer le baccalauréat comme « chronophage », bradé, coûteux – avec ses 170 000 correcteurs et examinateurs mobilisés et ses quelque 4 millions de copies à corriger – ; brocarder à chaque session sa pluie de devoirs sur table, de coefficients et d’options ; le savoir déconnecté de l’orientation dans l’enseignement supérieur – qui se décide, désormais, en amont –, il reste un verrou du système éducatif. C’est lui qui conditionne les trois années du lycée. Lui, aussi, qui peut du jour au lendemain pousser dans la rue des milliers de lycéens.

« Le supprimer, ce serait comme démonter la tour Eiffel », avait reconnu l’ex-ministre de l’éducation Xavier Darcos, dont la tentative de réforme du lycée a été mise en échec, en 2008, face à la contestation. Son successeur Luc Chatel l’a redimensionnée… sans toucher à l’examen. Cette prudence dépasse les clivages politiques : Vincent Peillon, premier ministre de l’éducation de François Hollande a, lui, réussi le tour de force d’écrire une loi d’orientation en omettant le sujet.

Depuis 1995 et la transformation des sections (A, B, C, etc.) en séries (L, ES, S…), le bac n’a pas connu de remise en jeu véritable. En tout cas pas le bac général : les bacs technologiques et professionnels évoluent, quand l’examen des cadres et des enfants de cadres demeure, lui, quasi intouchable.

Irréformable, le bac ? Le candidat Macron a fait de sa « modernisation » une promesse de campagne. La « logique » était déjà connue : restreindre à quatre les épreuves terminales, passer les autres en contrôle continu. C’est la recette – ou proposition de recette – que devait dévoiler, mercredi 24 janvier, l’ancien directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot, chargé par le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, en concertation avec la communauté éducative, de dégager des pistes de réforme. Dans les prochaines semaines, doit s’ouvrir une étape de concertation avec les syndicats d’enseignants – qui ont commencé à fourbir leurs arguments –, après laquelle des arbitrages seront rendus au printemps. Le gouvernement joue la montre : certaines mesures pourraient entrer en vigueur dès la rentrée 2018.

Voici les grandes lignes qui semblent se dessiner, et les aspects qui restent à préciser.

Les propositions pour la réforme du lycée

Selon la lettre de mission remise à Pierre Mathiot, le lycée doit pouvoir s’orienter « vers une plus grande personnalisation des parcours ». L’enseignement au lycée adopterait un fonctionnement « modulaire », défendu, de longue date, par certains syndicats comme le SGEN-CFDT (gauche réformiste) mais pas par le SNES-FSU, majoritaire, pour qui un lycée « à la carte » ne saurait faire disparaître les hiérarchies et les inégalités.

  • Les filières L, ES et S disparaîtraient. Les lycéens pourraient choisir deux matières « majeures » et deux « mineures ». Les élèves auraient le choix entre plusieurs combinaisons de majeures possibles, au niveau national. Le rapport estime que quinze à dix-sept majeures nationales pourraient être proposées et propose de construire sept couples de majeures en sciences et technologies (SES/Economie-gestion ou sciences médico-sociales/SVT), quatre en sciences et ingénierie (mathématiques/physique-chimie, informatique/mathématiques) cinq en lettres, humanités et société (mathématiques/SES, SES/histoire-géographie, littérature/enseignements artistiques et culturels…). Le rapport réfléchit à proposer une sixième majeure qui associerait les SES ou l’histoire-géographie avec une discipline littéraire. La philosophie pourrait aussi être intégrée à au moins deux majeures. Par ailleurs, localement, les lycées devraient pouvoir proposer d’autres combinaisons, des majeures dites « d’établissement ».
  • En seconde, des matières deviendraient optionnelles dès le second semestre (car l’année serait organisée en semestres dès la rentrée 2018). L’élève pourrait donc commencer à dessiner son parcours de spécialité en vue du passage en première, mais il conserverait la possibilité de changer d’avis par la suite. Une des deux majeures pourrait, par ailleurs, être modifiée entre la classe de première et de terminale.
  • Le tronc commun serait composé des matières suivantes : français, anglais, langue-vivante, EPS, mathématiques-informatique, histoire-géographie en première. Puis philosophie, anglais, langue vivante, EPS, culture et démarche scientifique, histoire-géographie en terminale. Il pourrait y avoir plus d’heures de tronc commun que de spécialité en première et l’inverse en terminale. C’est sur cette question du volume horaire que les enseignants pourraient se mobiliser.
  • Trois heures en première et deux heures en terminale par semaine seront consacrées à un accompagnement des élèves dans leur parcours au lycée, dans leur orientation et dans l’acquisition de méthodes. C’est un point important : la nécessité d’accompagner les élèves pour la préparation du grand oral est déjà mise en avant par les syndicats, qui s’inquiètent de cette épreuve qui, sans préparation adéquate, pourrait se révéler « discriminante ».
  • L’introduction d’un cours de culture et de démarche scientifique en terminale, destinée à lutter contre la popularité des théories du complot chez les élèves, serait envisagée. Ces questions sont déjà abordées dans le cadre de l’enseignement moral et civique introduit, à tous les niveaux de la scolarité, sous la gauche.
  • La distinction entre baccalauréat général et technologique serait maintenue, mais avec des passerelles (majeures partagées, cours communs…). Ce système de majeure-mineure s’appliquerait également aux enseignements technologiques.

Les propositions pour la réforme du baccalauréat

  • Il y aurait deux épreuves en première et quatre en terminale. Les épreuves anticipées de français en fin de première restent inchangées. Le rapport propose que le poids du français dans le total du baccalauréat soit de 10 % pour tous les candidats. En terminale, le changement proposé par le rapport Mathiot consisterait en deux épreuves au printemps (sur les deux majeures), et deux épreuves en juin, un grand oral et une épreuve écrite de philosophie, qui elle aussi pèse dans le total des résultats pour 10 % pour tous les candidats. L’ensemble des épreuves terminales pourrait peser pour 60 % de la note. A titre de comparaison, les élèves passent entre dix et quinze épreuves aujourd’hui, en fonction de leurs options.
  • Un grand oral de trente minutes en fin de terminale, où le candidat présenterait un projet interdisciplinaire lié à l’une de ses majeures, se dessine. L’examen serait mené par un jury composé de trois personnes, dont une extérieure au lycée. Il pourrait peser, lui, pour 15 % de la note globale.
  • Les autres matières seraient évaluées durant l’année. Sur ce sujet, Pierre Mathiot n’a pas tranché et propose trois options différentes. La prise en compte des résultats d’épreuves ponctuelles organisées en première et en terminale pour l’ensemble des enseignements suivis par les élèves, y compris les enseignements correspondant aux épreuves anticipées et terminales, à l’exception du grand oral. Ces épreuves compteraient pour 40 % du poids total du bac. L’option 2 consisterait à prendre en compte des épreuves ponctuelles et, pour une part marginale, les moyennes des bulletins des classes de première et de terminale. Enfin, l’option 3 ne prend en compte que les moyennes des bulletins des classes de première et de terminale pour 40 % du poids total du baccalauréat.
  • Les épreuves de rattrapage devraient disparaître, remplacées par un examen du livret scolaire de l’étudiant. En 2017, près de 96 000 lycéens dont les moyennes se situaient entre 8 et 10/20 ont passé l’oral, avec 69 % de réussite.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2018/01/24/ce-que-l-on-sait-du-rapport-sur-la-reforme-du-lycee-et-du-baccalaureat_5246071_1473685.html#TYztM0xAtYQ0xOhU.99

 

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Cette réforme va créer « un jeu de pistes qui perd les élèves les plus fragiles » et former « un parcours d’initiés », affirme Claire Guévielle (SNES).

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