Publié par Brujitafr
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1 Septembre 2017, 17:37pm
Minimiser, pour ne pas effaroucher. A l’approche des exercices militaires qu’elle prévoit de mener conjointement avec la Biélorussie (en grande partie sur le territoire de celle-ci), du 14 au 20 septembre, la Russie s’est efforcée mardi de relativiser leur portée afin de ne pas aiguiser les inquiétudes, déjà palpables, des membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).
Le vice-ministre de la défense russe, Alexandre Fomine, lors d’un briefing préparatoire aux exercices militaires « Zapad 2017 », au siège du ministère de la défense, à Moscou, le 29 août 2017. KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP
« Je tiens à insister sur le fait qu’au-delà de leur visée antiterroriste, ils [ces exercices] sont de nature purement défensive », a ainsi déclaré le vice-ministre de la défense russe, Alexandre Fomine, dont la parole a été relayée par l’agence de presse TASS. D’après le scénario retenu, les soldats engagés seront aux prises avec des « groupes extrémistes » infiltrés qui aspirent à « déstabiliser » les deux pays.
De source officielle russe, qui assure que « l’ennemi est imaginaire », près de 12 700 hommes – 7 200 Biélorusses et 5 500 Russes – seront mobilisés dans le cadre de ces manœuvres, baptisées « Zapad 2017 » (« Ouest »). Minsk, de son côté, a évoqué le chiffre de 13 800. Mais l’OTAN, par la voix de son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg, subodore que les effectifs réels seront sensiblement plus élevés. Un sentiment partagé par Stratfor (une société américaine privée de renseignement), pour qui Moscou anticipe déjà la suite.
Chez certains, notamment dans les pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie), ces « jeux de guerre » aux marches de l’Europe sont perçus comme une rampe de lancement pour une future invasion de la Lituanie, de la Pologne – préoccupée mais sûre d’elle-même – ou de l’Ukraine. Cet argument est battu en brèche par les autorités russes, qui accusent les chancelleries occidentales d’instrumentaliser une menace inexistante. Bloomberg, The Daily Signal
Depuis l’annexion à la hussarde de la Crimée, au printemps de 2014, et l’ingérence des séparatistes prorusses dans le Donbass (est de l’Ukraine), les tensions entre l’OTAN et l’ours russe se sont nettement exacerbées. L’un et l’autre se reprochent des velléités d’expansion territoriale qui mettraient à mal leur propre sécurité.
D’aucuns s’alarment du fait que Vladimir Poutine pourrait être tenté de se servir de ces exercices comme d’une sorte de « cheval de Troie » pour lancer une nouvelle opération d’annexion, cette fois de son voisin biélorusse. Il faut dire que les relations entre le maître du Kremlin et le potentat de l’ex-Russie blanche, Alexandre Loukachenko, se sont pour le moins dégradées ces dernières années, observe CNBC.
Depuis son arrivée au pouvoir, en 1994, celui que l’Occident surnomme « le dernier dictateur d’Europe » est toujours parvenu, avec une certaine habileté, à maintenir un entre-deux précaire entre la Russie et le Vieux Continent. Mais, pour lui, le test le plus sérieux est peut-être à venir, jugent de concert le Daily Telegraph et le New York Times. Réussira-t-il une fois de plus son numéro d’équilibriste ?
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