Plus grand chantier de la rentrée pour le gouvernement, la réforme du code du travail par ordonnances, promise par Emmanuel Macron, sera dévoilée dans son intégralité jeudi 31 août. Pour Le Monde, Muriel Pénicaud, ministre du travail, revient sur l’intérêt de cette loi.
Dans ce contexte de reprise, cette grande réforme du travail est-elle utile ?
Muriel Pénicaud : Plus que jamais, surtout que le niveau de chômage demeure inacceptable. Les réformes en temps de crise sont beaucoup plus douloureuses. Quand la croissance revient, c’est le moment de faire des transformations profondes, dont les effets se voient plutôt à moyen ou long terme. Une majorité de Français sont d’accord. Dans le code du travail, il y a un certain nombre de freins à l’emploi et de limites au dialogue social. Notre but est de susciter l’envie d’embaucher des entreprises tout en protégeant les salariés et en développant le dialogue social, qui est un vecteur de progrès. C’est particulièrement important pour les TPE et PME, qui concentrent 55 % des emplois et une grande majorité des embauches.
N’y a-t-il pas le risque d’étouffer ce début de croissance, comme semblait le penser François Hollande en suggérant que vous alliez trop loin ?
Il n’y aura pas de casse sociale, c’est l’inverse. La rénovation du modèle social devrait permettre une dynamique. Il ne faut pas voir chaque réforme de façon isolée mais comme un ensemble. Le code du travail ne peut pas répondre seul à toutes les questions. C’est comme si on disait qu’il n’y a que le code civil qui régit les relations dans le couple et la famille. Il faut un code du travail qui fixe le cadre des libertés et des sécurités pour les salariés et les entreprises.
Dans cette réforme, qu’est-ce qui relève plus de la flexibilité et plus de la sécurité ?
Dans le code du travail, certains sujets nécessitent d’être clarifiés pour apporter..
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