Les chercheurs de Portland, Oregon, auraient pour la première fois édité un embryon humain aux États-Unis. Cette première a été possible grâce à la technique révolutionnaire et encore controversée d’édition génétique CRISPR.
Se dirige-t-on vers la naissance des premiers humains génétiquement modifiés ? Pas encore, mais une nouvelle étape vient d’être visiblement franchie. « Les résultats de cette étude devraient être publiés prochainement dans une revue scientifique », a indiqué jeudi à l’AFP Eric Robinson, un porte-parole de l’université des Sciences et de la Santé d’Oregon (OHSU) où ces travaux ont été menés. « Malheureusement, nous ne pouvons pas fournir davantage d’informations à ce stade », a-t-il ajouté. Difficile de faire des commentaires sur ces travaux étant donné qu’ils n’ont pas fait l’objet d’une publication scientifique. Ce que l’on peut en revanche avancer, c’est que ces chercheurs ont pu corriger efficacement et sans risque des défauts génétiques responsables de maladies héréditaires.
La plupart d’entre nous savent ce qu’est l’édition de gène CRISPR ou ont au moins entendu parler de cette technologie révolutionnaire qui nous permet de modifier l’ADN — le code source de la vie elle-même. La technique CRISPR/Cas9 est un mécanisme découvert chez les bactéries qui a en effet un immense potentiel en médecine génétique puisqu’il permet de modifier rapidement et efficacement des gènes. Imaginez des sortes de ciseaux moléculaires qui peuvent enlever de façon très précise des parties indésirables du génome pour les remplacer par de nouveaux morceaux d’ADN.
Un jour, CRISPR pourrait donc nous permettre de supprimer des gènes afin d’éradiquer les maladies génétiques, d’ajouter de nouveaux gènes afin d’améliorer considérablement diverses fonctions biologiques, voire de modifier génétiquement des embryons humains afin de créer une classe entièrement nouvelle… de super-humains. Il y a bien sûr encore beaucoup de travail, tant sur le plan technique qu’éthique. Notons au passage qu’aucun des embryons nouvellement édités n’a été autorisé à se développer que pendant quelques jours et que l’équipe n’a jamais eu l’intention de les implanter dans un utérus.
Des chercheurs en Chine avaient été les premiers en 2015 à modifier des gènes d’un embryon humain avec des résultats mitigés selon un compte-rendu publié par la revue britannique Nature.
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